Le précédent billet donnait un tout petit aperçu de notre virée aux BVI, mais je me demandai bien comment nous allions pouvoir faire le tri des centaines de photos et films pris pendant le mois de notre séjour, et en faire un seul billet. Finalement, il m'a semblé moins difficile de faire un billet par étape, en mettant un maximum de photos, plutôt que des commentaires. Voici le premier billet de la série, la transat aller ST Martin -BVI.

Mardi 18 mars, nous sommes à Marigot, la grande baie de St Martin, où se retrouve habituellement tous les navigateurs prêts à repartir vers la métropole dès les derniers jours du printemps, profitant de conditions météo en principe plus stables. Selon les années, et comme c'était le cas pour nos amis en 2013, l'anti-cyclone des Açores peut se déplacer très au nord. OIAOU, comme Black Beatles donc fait un grand détour par les Bermudes, rallongeant la route de quelques centaines de miles, mais profitant d'une escale très originale. Rares sont ceux qui font la route directe entre Antilles et Açores, car il faut pouvoir se lester très largement de bidons de gasoil afin de pallier le manque de vent au centre de l'atlantique. Sinon, chacun parie sur la meilleure route, jouant avec les dépressions qui descendent des hautes latitudes. Rares sont donc ceux "qui ne s'en prennent pas une", heureusement, plus rares encore sont ceux qui malheureusement chaque année disparaissent corps et biens. Rassurons tout de suite nos amis lecteurs, nous sommes bien tranquilles sous ces latitudes, d'autant que la saison cyclonique n'est pas encore là.



 Un peu plus de 80 miles séparent St Martin des BVI, et comme cet archipel est tout à fait à l'ouest de St Martin, c'est naturellement vent, mer et courant dans les fesses que nous y allons, ça tombe bien, Quintet adore qu'on lui pousse les fesses, qu'il a plutôt larges d'ailleurs. J'entends déjà les mauvais esprits, gloussant sur la comparaison avec nos humbles postérieurs.

18H30, nous levons l'ancre, au sortir de la baie, je note :
Vent Est 4 beaufort (c'est à dire environ 25 Km/h) houle courte environ 1.50m d'Est, mer légèrement Sud-Est, Grand-voile et génois tangonné, cap compas 300. Navigation sympa, beau temps, ciel dégagé. 4 paquebots de croisière quittent St Martin et font cap à l'ouest, à vitesse moyenne de 15 noeuds, ils y seront avant nous, qui avançons à 5 noeuds. José révise le Patuelli, la bible des promeneurs de la mer.

Aller, une petite information à l'adresse de tous, car je ne suis pas sûre que nos amis navigateurs connaissent cela, savez-vous que c'est l'amiral Britanique Francis Beaufort qui a imaginé, en 1805, une échelle comportant des critères assez précis pour quantifier le vent en mer et permettre la diffusion d'informations fiables universellement comprises. Ha, ces anglais tout de même... j'ignore cependant comment on mesurait le vent avant lui.



Nous avons bien fait d'attendre la pleine lune pour partir, la nuit est splendide, étoilée, zébrée de temps à autre par les étoiles filantes, certaines si longues et brillantes qu'on pourrait avoir le temps de faire plusieurs voeux. Mais que souhaiter de plus...



Les levers de soleil sur l'océan sont des cadeaux de dame nature, et vers 6 heures, nous commençons à voir les côtes, il est temps de hisser le pavillon des BVI, comme il se doit.
 
Arrivée à 10H45, nous aurons donc mis 17 heures pour 84,8 miles exactement, car pour plus de confort et s'écarter un peu des routes des paquebots, nous avons tiré deux grands bords. Nous passons devant les Baths, dont je parlerai lors du prochain billet, et nous plantons l'ancre au mouillage de St Thomas Bay, derrière la barrière de corail,, par deux mètres sur fonds de sable, à quelques encablures de Spanish Town, la capitale.



Les autorités sont pointilleuses, donc lavés, habillés de propre, nous partons pour effectuer les formalités d'entrée. Sous Quintet, nagent d'énormes tarpons et quelques raies, ça promet de belles plongées.