QUINTET3 NOTRE VOYAGE

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mercredi, novembre 12 2014

Tempus Fugit, la fin d'une aventure ?

" Tempus fugit", le temps fuit en effet toujours plus vite lorsque la vie est douce. Voilà plus de deux ans que nous nous sommes lancés dans cette aventure. Nous l'avons rêvée pendant vingt ans peut être, nous plongeant années après années dans les revues nautiques, récits d'aventuriers, puis suivant pas à pas, ou plutôt bords à bords de plus anciens ou de plus expérimentés. On ne saurait tous les nommer, le premier d'entre eux étant pourtant mon papa, prudent mais non moins téméraire marin "côtier" qui aura su transmettre l'envie. 

Voilà donc la fin de cette "parenthèse ouverte", la langue française ayant eu a judicieuse idée d'offrir cette possibilité, nous connaissons donc le début de cette aventure, nous n'en connaissons pas la fin, qui reste suspendue. Pour être plus clair, nous avions décidé de laisser notre Quintet en Martinique et de rentrer en France, nous laissant ainsi la possibilité de revenir, organisant ainsi notre vie entre Europe et Antilles. La vie en a décidé autrement, nul regret dans nos cœurs.

Mais en ce moi d'avril, nous voici encore aux BVI, et nous prévoyons un retour par des chemins détournés. Naturellement, miss météo en décide autrement, et ce n'est pas encore cette fois-ci que nous pourrons découvrir les iles de l'ouest, Saba, St kitt, Montserrat.... On tire des bords pour faire escale à St Martin, puis St Barth chez nos amis Jean et Maud, puis à Antigua où nous voulions voir la "fameuse semaine d'Antigua". De beaux yachts en effet, ça parle pas mal russe sur les ponts des unités les plus hight tech, mais anglais sur les unités anciennes, chacun ses valeurs....

Nous étions aux premières loges pour admirer les régates, mais puisque que nous n'avons pas été invités aux soirées très "hype", ni aux "débriefing" très pointus ( et bien arrosés) des fins de régates, on ne console comme on peut. Au menu du goûter, ananas frais à la chantilly, non mais hooo !

Et c'est reparti, on serre le vent pour passer à l'est de Grande Terre, car on voudrait bien pouvoir accéder aux iles de Petite Terre. Ces deux cailloux situés à l'est de la Guadeloupe ne sont pas toujours accessibles.

Le site est protégé depuis 1998, un sentier balisé et très bien documenté, et le phare réhabilité en espace d'exposition, méritent la visite. les premières traces de vie habitée sur Petite Terre font état d’une colonisation de l’ile entre 600 et 1500 après Jésus-Christ. Les tribus d’indiens Arawaks et Caraïbes seraient donc les premiers à séjourner sur Petite Terre comme en atteste certaines poteries et pierres taillées retrouvées sur l’ile. Chasseurs et pêcheurs, ces peuplades seront celles rencontrées par Christophe Colomb lors de son arrivée sur l’ile en 1493.

La survie sur cette ile dépourvue d'eau douce était difficile, mais on distingue encore la délimitation en pierre des parcelles de culture, les ruines des maisons. Au plus fort de la colonisation humaine on pouvait dénombrer 4 maisons et de 4 à 7 familles y séjournant de manière occasionnelle ou permanente.

C’est avec l’intensification de la pêche et du commerce maritime (inter iles et avec l’Europe), que le balisage et la signalisation des terres est devenu une priorité. C’est la raison pour laquelle dès 1840 fut érigé sur l’ile le premier phare Guadeloupéen.

Le mouillage entre les deux iles est très réglementé. Quelques bouées sont offertes aux bateaux de particuliers, et d'autres sont réservées aux bateaux de touristes qui viennent uniquement pour la journée. Heureusement, à cette époque de l'année, les touristes sont plus rares, nous donnant l'illusion d'être quasi seuls. Il faut choisir sa météo, car ce petit coin de paradis peut devenir un enfer et un redoutable piège pour des tirants d'eau au delà des 2M.

Espèce protégée, il y aurait sur Petite Terre plus de 10 000 iguanes, soit environ le tiers de la population mondiale d’iguane des petites Antilles ou iguane antillais (Iguana delicatissima). Totalement inoffensif et végétarien, l’iguane antillais consomme des fleurs, des fruits et surtout des feuilles : feuilles de bois noir, de bois de couleuvre, de poirier pays, et même de mancenillier (arbre très toxique). D’une espérance de vie d’une quinzaine d’années, il peut atteindre 1m60 pour un poids d’environ 3 kilos. De vrais têtes de dinosaures ...

Des dinosaures aux homos sapiens, quelques milliards d'années d'évolution.

Le temps change, il est déjà temps de repartir vers le sud. Nous passons à l'est de la Dominique, tant pis pour l'escale langoustes de Batali Bay. Nous tentons de passer au vent de la Martinique pour découvrir la côte est en voilier et les magnifiques mouillages que nous avions aperçu depuis la terre. Rien à faire, Quintet se traine à 3,5 noeuds et avec ce vent d'est mollasson, nous y serions dans la nuit. Atterrissage trop dangereux car non balisé. Un regret, et une envie d'y revenir.

L'escale Martiniquaise se fera à Saint Pierre, j'ai décidément une émotion particulière pour ce site grandiose. Les couleurs, bleues de la mer, noir du sable de la plage, la masse du volcan, la vieille ville un peu endormie... Nous arrivons de nuit, le mouillage est calme pour une fois, les bateaux au mouillage se balancent doucement;

On ne manquerait pour rien au monde une dernière pause aux Trois Ilets, retrouver les copains, passer quelques belles soirées, faire quelques belles randonnées (merci Oxygène).... et enfin, derniers bords paresseux, Anse Noire, Grande Anse, Anses d'Arlet, Anse Chaudière, Sainte Anne.

Et enfin, Le Marin, où nous calons Quintet entre deux sympathique martiniquais. Il va falloir déshabiller Quintet,  protéger, ranger, stocker, remettre en état et repérer en vue d'un ré-armement, bref, c'est ce qu'on appelle "désarmer" un bateau (hormis le gréement qui restera en place). Comme nous sommes plutôt méticuleux, il va nous falloir une semaine environ, chacun son rôle.

Pendant que je range voiles et optimise au mieux l'espace de rangement, repère tous les bouts et fabrique des protections de hublots,  José peine sur la mécanique, le moteur est complètement révisé, l'électronique protégée....

C'est fou ce qu'on peut mettre dans un si petit bateau, les coffres sont pleins.

Les cabines, le carré sont aérés tant que possibles, il n'y a plus d'espace libre, le voyage est fini, il faut fermer le panneau de pont.

Tout nu, les clefs de notre joli voilier sont confiées à Laurent, qui habite sur son bateau à la marina et nos copains-bateaux qui viendront souvent vérifier si Quintet s'entend bien avec ses petits voisins, n'a pas d'idée de grand large tout seul, et qu'il saura attendre sagement qu'on vienne le chercher.

On tourne la page, nous avons laissé Quintet sans savoir si nous reviendrions.

J'aurai mis du temps à écrire ces dernières lignes. Novembre 2014, nous regardons Quintet par dessus l'atlantique, depuis ces magnifiques plages des Landes. Beaucoup d'événements se sont passés depuis notre retour, de belles choses: les réussites de nos enfants, des naissances familiales, .... et de moins sereines: la santé de nos parents, de ma maman en particulier. La vie, terrestre, s'est réorganisée; plus ou moins avec plaisir, mais nous avons gagné en sérénité et "zenitude". Notre maison, louée pendant deux ans aurait bien fait l'objet d'une émission de télé-réalité, quelques semaines de nettoyage, réparation et désinfection puces et rats en sont venues à bout. En revanche, José à retrouvé les feux de la rampe avec plaisir (il était temps en fin de carrière), un nouveau chef, de grand talent, ayant été nommé à l'Opéra. Nous avons retrouvé avec bonheur une vie culturelle qui nous manquait un peu, opéras et ballets, concerts.... Le bronzage est un lointain souvenir, mais nous apprécions la douceur d'un feu de cheminée, les poêlées de champignons...

Quintet reviendra sans nous l'été prochain, mais traversera quand même l'atlantique dans l'autre sens avec nos copains skippers. Petit regret, mais de jolis rivages charentais, bretons ou espagnols nous attendent, et, avantage des marées, quelques échouages volontaires, histoire d'aller titiller les coques et palourdes.

Nous sommes heureux d'avoir osé cette aventure, il y en aura d'autres, quelle que soit la monture, sur l'eau ou sur terre, c'est certain. C'est juste un chapitre qui se ferme, mais non notre histoire.

"Le véritable voyage ne consiste pas à trouver de nouveaux paysages, mais d'avoir de nouveaux yeux."

                                                                                                                                      Marcel PROUST

dimanche, juin 15 2014

Anegada, l'isolée

Anegada, la dernière de nos escales aux BVI, A faire ou non, j'ai aimé sa solitude, son côté originel et peu touristique, José moins, rien d'autre à voir que du sable plus blanc qu'ailleurs, de l'eau plus bleue, et toujours des plongées magnifique sur une barrière de corail assez peu touchée. Malheureusement pour nous, notre appareil de photo sous-marin ayant rendu l'âme, il ne nous reste que de beaux souvenirs. 

Plus ou moins 200 habitants sur ce plateau corallien, si plat qu'une "terrasse sur pilotis" a été aménagée pour les habitants en cas de tsunami. Quelques resto-langoustes pour touristes qui viennent passer la journée, quelques loueurs de scooters qui supportent vaillamment tant le climat corrosif que nos kg sur des amortisseurs fatigués. Une route unique, sinon des pistes.

Au milieu de l'ile, une réserve naturelle abrite à la saison une colonie de flamands roses et autres oiseaux migrateurs. Dommage pour nous, mai n'est pas la bonne période pour les observer.

Les frégates sont toujours là au retour de pêche, prêtes à chiper au vol les entrailles des poissons que les pêcheurs leur donnent.

une adresse plutôt sympa pour déjeuner, il faut aller au petit snack tenu par une mamie tout à fait au bout de l'ile côté Loblolly bay, Elle sert ce qu'elle a et ce jour-là, "menu hamburger américain", mais avec une telle gentillesse. Ne pas être pressé, d'ailleurs, elle vous dira "d'aller vous baigner, qu'elle vous appellera lorsque ce sera prêt".

Bref, une escale pour amoureux.

Mais notre séjour au BVI doit se terminer, le visa d'un mois arrive presque à son terme et il faut pense à rentrer doucement. On commence à pister la météo, éspérant pouvoir passer par les iles du Sud que nous ne connaissons pas: Saba, St Eustache, St Kitts et Nevis, et Montserat. Nous ne le savions pas encore, mais comme toujours, les programmes sont faits pour être modifiés...

jeudi, juin 12 2014

Great Camanoë et Virgin Gorda Sound

Escale de deux jours sur Great Camanoë, une petite ile privée, dont une partie est classée réserve naturelle. Quelques maisons accrochées à flan de colline, deux mouillages sous le vent de l'ile, un peu encombrés et rouleurs. Nous préférons le mouillage au vent, derrière la barrière de corail, réservé aux dériveurs et explorateurs-risques-tout, car il n'est pas répertorié.

la quasi totalité des BVI est classée réserve naturelle, et il faut bien constater que la pêche, très réglementée, protège une nature fragile. Les animaux ne sont donc pas farouches et il n'est pas rare de nager avec de magnifiques raies léopard.

Direction Virgin Gorda Sound, au nord-est de l'archipel. Nous sommes entrés dans le Sound par la passe que l'on voit au premier plan de l'image. Selon la direction et la force du vent, et selon le degré de solitude que l'on souhaite, plusieurs mouillages sont a explorer, mais les fonds peuvent aller jusqu'à 18 mètres notamment au fond du Sound. Ailleurs, le dériveur, ou le cata, sont les bateaux idéaux.

Ici font escale tous les charters et paquebots de croisière, envahissant pour une journée plages, restaurants et bars. L'accueil est aux standards américains, luxe et volupté, tarifs en conséquence. Mais il est toujours facile de s'évader. Sacs à dos et bouteilles d'eau, les versants "riches" contrastent avec les versants "pauvres". Résidences privées d'un côté, rues fleuries et entretenues, containers de tri, mais maisons construites en parpaings bruts, chèvres en liberté et poubelles anarchiques de l'autre. Deux mondes se côtoient, l'un travaillant pour le plaisir et le confort de l'autre.

Quintet au mouillage devant le Saba Rock.

Luxe et volupté je vous dis...

Pause wifi devant le célébrissime Saba Rock , petit ilot sur lequel un petit malin a construit un hôtel restaurant. En fin d'après midi, il est de bon ton d'y venir boire un verre, y dîner, chanter au karaoké et danser, ambiance extraordinaire certains soirs.

Le Bitter End Yacht Club, complexe hôtelier, vraiment sympa ...

Explosion de couleurs des bougainvilliers.

Mouillage à Leverick Bay, en dehors des bouées payantes, ça bouge un peu par ces alizées soutenus. Un Hôtel, quelques resto et boutiques, une laverie et seul avitaillement possible de Gorda Sound. De belles balades à faire à pieds à partir de là, les villas vue sur mer avec piscine à débordement sont magnifiques.

Nous sommes chez les "british", la cabine téléphone sur le ponton est aux couleurs de sa gracieuse majesté.

Exploration en annexe et plongées splendides sur les barrières de corail. Tous les soirs, nous nous plongeons dans le dictionnaire des poissons coralliens, du plus petit au plus grand, nous en apprenons davantage chaque jour.

http://www.guadeloupeiledebeaute.fr/medias/images/poisson-gobbie.jpg

Je n'ai pas retrouvé le nom de ce poisson, peu farouche, plus d'un mètre de long, comme ce barracuda, plutôt impressionnant.

Cigale de mer, cousine de la langouste.

On prend notre temps, mais on veut quand même essayer de voir toutes les iles dans le mois de séjour autorisé. Direction Anegada, un grand plateau corallien situé à un quinzaine de mile au nord-ouest de Virgin Gorda.

lundi, juin 9 2014

Guana island, escale à Monkey Point

Guana island, une ile privée, un caillou posé sur l'eau. Deux mouillages possibles, l'un à White Bay, un peu trop rouleur à notre gout dans la partie libre (des bouées payantes sont installées dans la partie calme), et l'autre à Monkey Point. Le mouillage de Monkey point n'est autorisé que sur les bouées rouges, c'est à dire pendant 1h30, car c'est une réserve naturelle. Mais les anglo-saxons sont des gens sensés, et si on respecte les lieux (il ne viendrait pas à l'idée des navigateurs d'en faire autrement), on peut arriver en toute fin d'après midi et y passer la nuit.

C'est ce qu'on a fait, magique la plongée au milieu des coraux et alevins. Les pélicans ne s'y trompent pas, ils viennent là faire le plein de protéines, et je ne me lasse pas de regarder leur ballet aéro-nautique. Coucher de soleil qui embrase les rochers, nuit parfaite, mouillage  calme.

Curieux petit crustacé, entre le crabe et  la limule.

Serpent non identifié, et même si je n'ai pas peur de ce genre de bestiolle, je ne préfère pas lui demander son identité.

Prochaine escale: Great Camanoe

samedi, juin 7 2014

Tortola, la grande

Tortola, la plus grande des iles des BVI. Nous avions vu que les paquebots déversent des flots de touristes depuis le port principal de Tortola, Road Harbour, situé sur la cote est. Hormis l'avitaillement semble-t-il intéressant, faire une escale dans ce coin surpeuplé ne nous tentait pas du tout. Nous avons donc opté pour des escales plus tranquilles sur la côte ouest, notamment Cane Garden Bay, village désuet et délicieux, où le temps semble s'être arrêté. Une petite boutique et un petit super marché suffit à réapprovisionner l'essentiel. De Belles promenades sont à faire à partir de là, au millieu d'une végétation dense, et d'anciennes distilleries en bord de rivière. Autre escale, cette fois déserte et spendide, car plutôt délicate d'accès, Brewers Bay, parfait pour les petits tirants d'eau comme nous.

la navigation aux BVI est tranquille et protégée, même si le vent souffle, les iles protège de la houle du large.

les belles maisons de milliardaires...

Avitaillement et escale sympa à Cane Garden Bay

On se fait un resto ?

Chasse au Wifi, pas facile à trouver, et lorsque c'est le cas, on passe l'après midi sur le "Net"

Prochaine escale: Guana island

jeudi, juin 5 2014

Jost Van Dyke, une faune... originale

Contournant la point sud-ouest de Tortola, nous passons entre Tortola et Saint John's pour ralier la petite ile de Jost Van Dyke. Une rapide escale à Soper's Hole, le seul havre au sud de Tortola, histoire de voir si le coin nous inspire, mais c'est ce jour-là trop agité et trop encombré pour avoir envie de s'y arrêter.

Direction Jost Van Dyke, dont le nom viendrait, selon les légendes qui sont tenaces ici, d'un pirate hollandais. Vous pouvez faire un survol en avion sur ce lien: http://www.ina.fr/video/VDD09000287

Jost Van Dyke, revendique sa nature très préservée, et l'on retrouve sur les plaques d'immatriculation la devise de l'ile: "les petits secrets de la nature". L'ile est petite, il ne faut pas aller loin, et être plutôt attentif pour découvrir ici et là un oiseaux ou un petit animal endémique.

Jost Van dyke, une faune originale ? . La faune originale n'est pas celle que l'on croit, car  si nous avons surtout rencontré les habituelles chèvres, pélicans et autres faunes sous marines, l'originalité vient des bipèdes qui viennent ici montrer leur plus beaux atours. Les mâles aux biceps savamment sculptés, coiffures impeccablement structurées qui résistent aux démonstrations sportives en tout genre destinées, on s'en doute, à impressionner les non moins colorées demoiselles. On pourra quelque peu douter du naturel des dites demoiselles, et si le résultat est souvent fort séduisant, rallonges capillaires et interventions chirurgicales y sont certainement pour quelque chose. Ici viennent les jeunes américains, musique à fond, bière à flot, plages de sable blanc et bronzage de rigueur.

Parmi les endroits les plus célèbres des BVI, l'incontournable "Foxy", créé par un ilien plutôt malin et très communicatif. C'est aujourd'hui presque un complexe, avec resto-bar, boutique... ambiance géniale le soir, avec musique en live, groupes de qualité, reggae, soul.... La fille de Foxy a créé son propre resto un peu plus au nord de l'ile, moins couru, mais sympa aussi.

Le côté festif des nombreux bars et resto est vraiment sympa, surtout en groupe. Mais à deux, nous préférons de loin le calme, et l'isolement.

Prochaine destination: la côte ouest de Tortola, la plus grande des iles des BVI.

vendredi, mai 30 2014

Norman Island, le coup de coeur

Norman Island est notre coup de coeur des BVI. Ce n'est pas tant l'intérêt de l'ile elle-même, que les rencontres que nous y avons faites. Plongées splendides, soirées grillades au coin du feu, musique et chants restent l'un des meilleurs souvenirs de cette année. 

Mouillage paisible à la bermudienne à Bernures Bay, l'ancre à l'avant par fonds de 6/8m, et aussière à terre, vue sur le paradis.

Échappée belle ... en mer

comme à terre.

Sur l'initiative de l'excellent et fort sympathique sud africain John et l'équipage français d 'Ercolausa une soirée barbecue s'improvise. C'est l'occasion de faire des rencontres étonnantes, José, s'il ne le parle pas encore, fait des progrès en anglais, enfin, en sud africain, ce qui n'est pas tout à fait pareil

L'assemblée est composée d'américains, d'anglais, mais surtout de fort sympathiques sud Africains parmi lesquels, John et sa femme Johanna. Ils sont partis de Cap Town et sillonnent depuis plusieurs années les mers chaudes sur leur voilier nommé, bien sûr: Out of africa.

Autre famille bien sympa, Samuel, Corinne et leurs enfants, partis de France il y a quatre ans. C'est Samuel qui réussira l'exploit de faire chanter quelques extraits de Traviata à José, a capella, s'il vous plait, avec les étoiles pour théâtre, la nature et quelques homosapiens pour auditoire.

Si certains ont apprécié l'opéra, c'est plutôt ambiance folk songs, jazz, et chansons de colo ...

Les plongées sont certainement les plus belles que nous ayons faites sur l'arc antillais. On ne se lasse pas d'observer, et d'apprendre, en regardant le dictionnaire de la faune antillaise, quelles rencontres nous avons faites.

L'ilot Pélican, une escale de quelques heures pour une plongée magnifique.

Avec le temps, nous avons maitrisé la peur du vide et du grand bleu, car sous les palmes, on ne voit pas le fond.

l'art du camouflage.

Escale aux "Caves", mentionnées par les guides. La légende dit que les pirates auraient caché là quelques trésors, mais naturellement de trésor il n' y a point, et la plongée comme le site sont sans intérêt aucun. Le seul intérêt est de plonger vers 10m sous les lignes d'attache des dinghies de charter, et on peut avoir de la chance. J'ai ainsi récupéré masques et tubas tout neufs que les touristes abandonnent là, faute de pouvoir plonger à cette profondeur.

Un nuage de sable et on peut se douter qu'il s'agit d'une raie en quête de nourriture.

Les paisibles tarpons ne sont pas agressifs, mais en imposent par leur taille, celui-ci devait bien faire ses deux mètres. Il se laissent approcher facilement, mais se défendent vigoureusement s'ils ont mordu à l'hameçon. C'est l'une des pêches sportives du nord Antilles.

Et toujours nos amies les tortues, ici une tortue imbriquée.

prochaine étape Jost Van Dyke, au nord des BVI

jeudi, mai 29 2014

BVI par le menu, Cooper island et Salt island

Nous passons assez rapidement sur Cooper island, le seul mouillage pas trop rouleur étant privatisé par les bouées payantes du ressort, propriétaire de l'ile. Néanmoins, un petit mouillage isolé nous attire pour quelques heures à Deadman bay (la baie de l'homme mort), au sud est de l'ile. Il n'est pas très prudent de rester là pour la nuit, la baie étant un peu trop exposée si le vent monte, mais la vue est superbe et les fonds magnifiques.

Direction Salt island,

Salt island (l'ile salée) la bien nommée, car deux immenses marais étaient autrefois exploités, C'était l'une des ressources importantes de l'archipel. La randonnée vaut le détour, mais ce qui est le plus notable, c'est l'épave du navire postal anglais RMS Rhône, qui a sombré dans un cyclone le 29 octobre 1867, alors qu'il cherchait à rejoindre la haute mer.

La population de l'île n'est plus que de deux ou trois personnes, qui vivent de la pêche et de l'air du temps . Ils paient un loyer annuel à la Reine Elisabeth. Ce "loyer", remis au gouverneur, est encore, par tradition, un sac d'une livre de sel. Comme ils ne vivent sur l'ile qu'une partie de l'année, l'abandonnant aux cyclones et tempêtes pendant plusieurs mois, les fragiles maisons sont en ruine.

De bien belles unités sillonnent les BVI, plaisir des yeux, Quintet semble bien petit à côté.

Les BVI sont des iles très ventées, et sont régulièrement dévastées pendant la saison cyclonique, la végétation tente vaillamment de rester accrochée à une terre ingrate. Des arbustes rares, des cactés, mais si l'on regarde bien, de ravissantes orchidées sauvages offrent des couleurs délicates à ces paysages arides.

La destination vedette de l'ile est donc l’épave du cargo le Rhône de Salt Island. Elle gît par 15 à 25 m mais si l'on ne plonge pas avec bouée, on peut cependant apercevoir une partie de l'épave. Il y a beaucoup de plongeurs à certaines heures de la journées, c'est un site très/trop fréquenté. Dommage que nous n'ayons pu rejoindre les copains d'Ananda (http://anandacroisiere.com/voile-bateau/content/content.htm), nous aurions pu aller voir de plus près.

Comme toujours, les fins de journées sont magiques, car nous avançons dans la saison et les vents se calment en soirée, nous offrant des nuits étoilées et calmes, propices à un sommeil de bébé. Par-fait !

Prochaine escale: Peter Island

mardi, mai 27 2014

BVI par le menu, Virgin Gorda, les Baths

Nous voici donc à Virgin Gorda, la plus grande ile des BVI, mais relativisons: D'une superficie de 21 km² (à peu près comme l'ile d'yeu), l'île est peuplée de 3 à 4 000 habitants, selon la saison touristique qui va de novembre à avril.

Elle fut appelée "La Grosse Vierge" par Christophe Colomb lors de son deuxième voyage en 1493 à cause de son profil. Nous avons cherché en vain ce profil, aussi peut-on supposer que nous n'avons pas les mêmes critères de beauté que ce célèbre navigateur.

La tenue du livre de bord est essentiel, ce sont mes devoirs de chaque jour.

En route pour la clearance,

le port de plaisance, avec les nombreux bateaux de charter.

19 mars, jour d'arrivée à Virgin Gorda et anniversaire de José. Nous sommes chez les anglais et notre Sarah n'est pas là pour nous régaler, pas de pâtisserie, nous ne trouvons que deux malheureux gâteaux industriels et une bougie. La bonne humeur est au rendez-vous, d'autant qu'il n'y a pas de chiffre à côté du cinq, nous avons cinq ans.

Virgin Gorda est très connue pour ces formations géologiques appelées les Baths. Ce sont des rochers sphériques de granit d'origine volcanique situés au sud de l'ile. Ces amoncellements spectaculaires de roches grises délimitent des piscines naturelles aux eaux émeraude, tapissées de sable blanc et ombragées de palmiers. Ici et là, elles forment des grottes à moitié submergées lors des marées (80 cm maximum). C'est évidement la destination phare des touristes, mais en bons gestionnaires, les autorités ont défini des protections très respectées: bouées obligatoires, même pour les annexes, débarquement interdit sur la plage, on y va à la nage. Petit parcours guidé au coeur des formations granitiques, information, gardiennage, poubelles, bref, tout est faire pour protéger au mieux ce site exceptionnel. Nous laissons Quintet au mouillage de Spanish Town et partons aux Baths en annexe.

Tournage de film sur la plage, les Baths servent souvent d'écrin pour des publicité de marques de luxe ou de séjours idylique.

Mini Q notre annexe est accrochée aux bouées et nous partons en exploration.

Tout en haut du parc national qui surplombe les Baths, un restaurant panoramique avec piscine et profusion de bougainvilliers offre une vue imprenable sur l'archipel, En fin d'après midi, le restaurant fait le plein, et l'on sirote son cocktail en regardant le soleil se coucher.

En privilégiés que nous sommes, à bord de Quintet, le même coucher de soleil nous fait l'honneur de couleurs extraordinaires, en contre-jour d'un paquebot de croisière à voile qui passe devant l'ile de Tortola.

Prochaines escales Cooper et Salt islands,

lundi, mai 26 2014

BVI par le menu, la transat aller

Le précédent billet donnait un tout petit aperçu de notre virée aux BVI, mais je me demandai bien comment nous allions pouvoir faire le tri des centaines de photos et films pris pendant le mois de notre séjour, et en faire un seul billet. Finalement, il m'a semblé moins difficile de faire un billet par étape, en mettant un maximum de photos, plutôt que des commentaires. Voici le premier billet de la série, la transat aller ST Martin -BVI.

Mardi 18 mars, nous sommes à Marigot, la grande baie de St Martin, où se retrouve habituellement tous les navigateurs prêts à repartir vers la métropole dès les derniers jours du printemps, profitant de conditions météo en principe plus stables. Selon les années, et comme c'était le cas pour nos amis en 2013, l'anti-cyclone des Açores peut se déplacer très au nord. OIAOU, comme Black Beatles donc fait un grand détour par les Bermudes, rallongeant la route de quelques centaines de miles, mais profitant d'une escale très originale. Rares sont ceux qui font la route directe entre Antilles et Açores, car il faut pouvoir se lester très largement de bidons de gasoil afin de pallier le manque de vent au centre de l'atlantique. Sinon, chacun parie sur la meilleure route, jouant avec les dépressions qui descendent des hautes latitudes. Rares sont donc ceux "qui ne s'en prennent pas une", heureusement, plus rares encore sont ceux qui malheureusement chaque année disparaissent corps et biens. Rassurons tout de suite nos amis lecteurs, nous sommes bien tranquilles sous ces latitudes, d'autant que la saison cyclonique n'est pas encore là.



 Un peu plus de 80 miles séparent St Martin des BVI, et comme cet archipel est tout à fait à l'ouest de St Martin, c'est naturellement vent, mer et courant dans les fesses que nous y allons, ça tombe bien, Quintet adore qu'on lui pousse les fesses, qu'il a plutôt larges d'ailleurs. J'entends déjà les mauvais esprits, gloussant sur la comparaison avec nos humbles postérieurs.

18H30, nous levons l'ancre, au sortir de la baie, je note :
Vent Est 4 beaufort (c'est à dire environ 25 Km/h) houle courte environ 1.50m d'Est, mer légèrement Sud-Est, Grand-voile et génois tangonné, cap compas 300. Navigation sympa, beau temps, ciel dégagé. 4 paquebots de croisière quittent St Martin et font cap à l'ouest, à vitesse moyenne de 15 noeuds, ils y seront avant nous, qui avançons à 5 noeuds. José révise le Patuelli, la bible des promeneurs de la mer.

Aller, une petite information à l'adresse de tous, car je ne suis pas sûre que nos amis navigateurs connaissent cela, savez-vous que c'est l'amiral Britanique Francis Beaufort qui a imaginé, en 1805, une échelle comportant des critères assez précis pour quantifier le vent en mer et permettre la diffusion d'informations fiables universellement comprises. Ha, ces anglais tout de même... j'ignore cependant comment on mesurait le vent avant lui.



Nous avons bien fait d'attendre la pleine lune pour partir, la nuit est splendide, étoilée, zébrée de temps à autre par les étoiles filantes, certaines si longues et brillantes qu'on pourrait avoir le temps de faire plusieurs voeux. Mais que souhaiter de plus...



Les levers de soleil sur l'océan sont des cadeaux de dame nature, et vers 6 heures, nous commençons à voir les côtes, il est temps de hisser le pavillon des BVI, comme il se doit.
 
Arrivée à 10H45, nous aurons donc mis 17 heures pour 84,8 miles exactement, car pour plus de confort et s'écarter un peu des routes des paquebots, nous avons tiré deux grands bords. Nous passons devant les Baths, dont je parlerai lors du prochain billet, et nous plantons l'ancre au mouillage de St Thomas Bay, derrière la barrière de corail,, par deux mètres sur fonds de sable, à quelques encablures de Spanish Town, la capitale.



Les autorités sont pointilleuses, donc lavés, habillés de propre, nous partons pour effectuer les formalités d'entrée. Sous Quintet, nagent d'énormes tarpons et quelques raies, ça promet de belles plongées.

vendredi, mai 9 2014

avril 2014 aux BVI

La destination 2014 de nos navigations antillaises était les Iles Vierges. Cet archipel d’iles, d’ilots et de cailloux surgis là par les forces titanesques de dame nature a, pour les navigateurs, un fort goût d’exotisme.

Situées à l’extrême nord-ouest de l’arc antillais, ces iles sont des dernières avant Porto Rico à l’ouest, ou les Bahamas au nord. Découvertes par C Colomb, les espagnols les trouvaient certainement belles mais sans intérêt, plus attirés par l’or  sud-américain. Peu avisés, ils ne se doutaient alors pas que les Anglais majoritairement, ainsi que les hollandais, les danois et les français, en feraient leur repaire. En embuscade dans les très nombreuses criques, ils attendaient les lourdes flottes espagnoles chargées de trésors qui remontaient vers le nord pour un retour en Europe. Ces iles sont donc empreintes d’histoires fabuleuses, de noms aujourd’hui légendaires.

A l’Est, les BVI (British Virgin Islands), possessions anglaises depuis 1672, sont très différentes des iles de l’ouest, les USVI (United Stade Virgin Islands). Ces dernières, cédées par les hollandais aux Etats unis en 1917, et notamment la plus grande, St Johns, sont beaucoup plus peuplées et « américanisées ». Pour le meilleur peut-être, mais aussi pour le moins bon, et en particulier  pour les navigateurs, aller aux USVI ne s’improvise pas, il faut montrer patte blanche, nous sommes au Etats Unis… Formalités plus que strictes, assurances hors de prix, mouillages très réglementés, c’est pourquoi nous n’avons pas eu tellement envie d’aller voir nos cousins d’Amérique, du moins cette fois-ci.

La clearance faite à Virgin Gorda, nous avions un mois pour profiter des BVI, et c’est ce que nous avons fait, fuyant les mouillages trop fréquentés et les hauts lieux touristiques. Comme dans la plupart des iles antillaises, aucun patrimoine historique à découvrir, les très rares ruines d’anciennes plantations témoignent cependant encore d’une prospérité développée grâce à l’esclavage.

Aujourd’hui, les BVI vivent du tourisme, essentiellement américain. Outre les paquebots, de très nombreux bateaux de location sillonnent les iles, dans un circuit bien établi, en général dans le sens des aiguilles d’une montre à partir de Virgin Gorda ou des USVI. Il est donc facile de décaler son parcours en fonction de cela et d’éviter les bruyants.

Peu de bateaux français viennent jusqu’à ces iles situées très à l’ouest de l’arc antillais. Y aller est facile depuis St Martin, une nuit étoilée par vent arrière, mais en revenir relève du parcours du combattant, ou d’un pari. C’est ce que nous avons fait, retour sur St Martin sans vent, mais face à la houle, 23 heures de moteur.

Difficile de faire un billet unique sur ces iles, j’ai donc pris l’option d’en faire un pour chacune d’entre elles. Alors en attendant, en voici un résumé photographique.

Avant le départ, José me monte au mat pour changer le feu de mouillage. Quintet posé sur l'eau turquoise et vue à 360°. Malgré un mouillage calme, ça roule d'un bord à l'autre en haut, je n'imagine pas faire le même exercice en pleine mer.



Le parcours, on voit à l'ouest (en bas de la photo) St Johns et les autres iles des USVI

 

Quart de nuit pour José, on reste attentif, des paquebots de croisière traversent, illuminés comme à Noël, salles de bals et casinos flottants...

Arrivée au matin à Virgin Gorda

Bel anniversaire pour José, la cinquantaine et quelques je premier jour au BVI. Pas de pâtisserie, on doit se rabattre sur un gâteau industriel.

Clearance (formalités d'entrée aux BVI) à Virgin Gorda,

Les Baths gros cailloux granitiques, servent de décors à toutes les publicités et tournages. Carte postale du rêve antillais.

Au coeur des Baths, José joue les "Goliath".

fonds préservés, faune peu farouche

nous ne ferons pas tous les sites de plongées conseillés, mais nous en inventerons d'autres

L'appareil photo soi-disant étanche, acheté à St Martin, n'aura pas tenu trois semaines, mais heureusement pour nous, nous gardons quelques beaux souvenir de nos chasses sous-marine (chasse photographique)

Murène

Poissons soldats

Tortue imbriquée

Un des meilleurs souvenirs des BVI; quelques jours passés avec une communauté de navigateurs, français et sud-africains. Les "sud-af" sont très différents des anglos-saxons que nous avions rencontré jusqu'alors. Une histoire différente, un pays particulier, nous en apprendrons beaucoup. C'est l'enrichissement du voyage.

Soirées "fire-camp", ils auront même réussi à faire chanter José. "Amazing, fantastic, ho my god .... ", José apprend de nouvelles expressions et fait des progrès en anglais, enfin, en sud-africain.  Au bout de quelques jours, chacun reprend sa route, alors: "See You nana ..." (rien à voir avec le fait de dire au revoir à une jolie fille, c'est une expression qu'on pourrait traduire par, "salut les amis")

Les iles sont quasi désertes, la végétation sur les petites iles est malmenée par les cyclones, mais dès qu'elle le peut la nature donne le meilleur d'elle même, fleurs, fruits ....

Anegada, ile coralienne à fleur d'eau, un village de 150 habitants, un escapade au milieu de nulle part, une splendide barrière de corail.

Le soleil se couche vers l'ouest sur le BVI, comme un gout de revenez-y, se dessinent encore les iles où nous aurons passé de magnifiques vacances.

Ha oui, j'oubliais, nous sommes TOUJOURS en vacances.

mardi, mars 25 2014

Saint Martin et Saint Marteen

Après St Barth, découvrir St Martin sa grande voisine (elles ne sont séparées que de 13 miles) est un peu décevant. C’ est le paradis du tourisme de masse, les duty free mais, aspect plus positif, les chantiers navals les plus achalandés et les moins chers de l’arc antillais. Par ailleurs, si nous n’avons jamais été inquiétés, voir les policiers patrouiller côté français en gilet pare­-balles peut rendre paranoïaque. Autre surprise, et bien que l’ile soit le plus petit territoire au monde dépendant de deux pays, la France, et la Hollande, on n’y parle quasiment que… l’anglais.

La légende raconte en effet que la frontière fut tracée en 1648 à l’occasion d’une course à pieds autour de l’ile, entre un français vers le nord et un hollandais vers le sud. Le français couvrit plus de distance, donnant ainsi les 3/5è de l’ile à la France.

L’exploitation des salines par les hollandais, et la culture du coton par les français se développa jusqu’à l’abolition de l’esclavage, et il fallut attendre les années 1960 pour que l’économie de l’ile retrouve son dynamisme, grâce au tourisme et à la création d’un aéroport international côté hollandais. Mais l'Amérique est à deux pas, disons quelques miles marins, les liaisons aériennes quotidiennes et assez peu chères, je dois peut être américaniser mon accent un peu trop "franco-british".

La côte hollandaise est en grande partie exposée au vent, il n’y a donc que peu de mouillages, le plus grand étant celui de Philipsburg, la capitale, plutôt rouleur et situé en face d’une immense plage où se prélassent les touristes descendus des paquebots tout proches. Nous y ferons deux incursions, une  première fois avec nos amis Jean et Maud, lors d’un tour de l’ile avec leur cata express Soun Paradise ; et une deuxième fois lors d’une mémorable journée shopping avec Jean-Yves et Josiane.

Nous avions rencontré voici trois ans ce duo sympathique dans le Fiers d’Ars, échoués comme nous sur le banc de sable de la Patache. Ils étaient sur le départ, nous en rêvions encore. Nous avons toujours suivi le voyage de Yann ar Mor (il y a du Breton là-dedans), et ils ont suivi le nôtre sans que nous n’ayons encore réussi à nous retrouver. Leur site est maintenant en lien à gauche de cette page.

 

     

Philipsburg est consacrée au shopping duty free, entendez par là que les prix s’entendent hors taxes, avec des remises allant jusqu’à 70%. Du moins, c’est ce qui est vendu au chaland peu averti, il est plus que prudent de se renseigner avant,  du prix de l’achat que l’on souhaite faire, et de négocier durement.  José est un as à ce jeu, mais il constatera que de l’affaire du siècle qu’il avait pensé faire, il n’aura négocié qu’un prix 15 à 20% en dessous des prix Fnac, ce qui n’est déjà pas si mal. Il n’empêche, nous avons un nouveau jouet, pour notre plus grand plaisir, et le vôtre puisqu’il s’agit d’un appareil photo waterproof, on va enfin, dans le prochain billet sur les iles Vierges, pouvoir vous faire partager les merveilles sous-marines.

Marigot la capitale française, semble endormie, écrasée par le soleil mais plus sûrement par sa voisine hollandaise, pour les raisons invoquée plus haut. Toutefois, si l'on sait regarder, il y a bien de l'intérêt. Les ruines du fort n'a d'intérêt que pour la vue panoramique qu'elle offre, mais la ville en contre-bas possède encore quelques jolies maisons à l'architecture créole-hollandaise. De cette enfilade de maisons, seule celle-ci est mise en valeur, construite en 1847 et restaurée en 1997, elle a servi de mairie jusqu'en 1947, et sert aujourd'hui d'écrin à la galerie d'un peintre. Dommage, car ces maisons sont situées sur l'avenue principale de Marigot.

 

Des hauteurs, nous voyons Saba, petite cône volcanique, qui se fait discrète dans le paysage, et sait se mériter. Il n'y qu'un mouillage très mauvais, les fonds tombent dans des abîmes ne permettant pas de mouiller, ni aux paquebots, et pas facilement aux plaisanciers. Elle reste donc quasiment vierge et est, parait-il un paradis de randonnée dans les pentes du volcan couvertes de forêts primaires et plongées à découvrir. Pour nous, ce ne sera pas pour cette fois-ci

Nous sommes arrivés un mardi à Grand Case, la deuxième ville la plus importante côté Français, et le mardi, c’est thuesday night (sic). La rue principale est rendue piétonne et une multitude de chalands propose du « french créole food », et de l’artisanat. Hormis cette  attraction, la ville est décevante, laissée à l’abandon et sale, seules quelques rares maisons créoles sont restaurées et sont aujourd’hui des « french restaurant » plutôt bien, en tout cas les prix le sont.

Finalement, mais peut être devenons-nous très difficile, St Martin, côté français, de nous laisse pas un souvenir impérissable, c’est sympa, une excellente escale pour les besoins technique du bateau. (Nous passerons d’ailleurs quelques heures dans les shiplanders ; le littoral est beau et il y a de gros efforts de fait pour essayer de le préserver, notamment par la création des réserves naturelles. Ayant vu cela, nous n’avions pas très envie de louer une voiture pour visiter l’intérieur de l’ile.  Si l’urbanisme semble un peu mieux maitrisé côté Hollandais, il est visiblement resté anarchique côté français, quelques belles réalisations récentes et d'autres plus anciennes nous rappelant le pire que nous ayons vu aux Canaries. Côté écologie, il est toujours dommage de constater que malgré les campagnes de sensibilisation, l’incivilité ou l’indifférence prédomine cependant. Nous avons rencontré la responsable de la réserve de l’Ilet Pinel. Cette biologiste marin défend seule,avec des finances limitées, le plateau corallien mis à mal pendant des années de sur-fréquentation. A quelques mètres de là, un groupe d’anglo-saxons boivent des bières, les pieds dans l’eau, jetant leurs mégots par-dessus leurs épaules….

   

Bien que nous ayons gagné au moins une heure de soleil en gagnant de la latitude, les journées sont toujours aussi courtes, entre balades, randonnées terrestres ou aquatiques, rencontres, et soirées entre copains...

Et si le soir on se fait pomponner

le matin il faut bosser

au mat se cramponner

au winch mouliner

au wifi converser, travailler, la feuille d'impôts préparer...

les vacances, se les mériter ...

Maintenant, le point d’orgue de cette année de navigations antillaises, les Iles Vierges Britanniques, appelées BVI (British Virgin Islands), munis comme il se doit, du dictionnaire de la faune aquatique que nous connaissons presque par coeur....

A l’heure où je mets en ligne ce billet, nous y sommes, et tous les superlatifs ne manqueront pas pour vous décrire ce paradis.

lundi, mars 17 2014

St Barth, mondaine, urbaine, authentique, secrète et décontactée

Nous voici donc au coeur de notre programme de voyage de cette année. Nous étions "montés jusqu'à Antigua et Barbuda avant la saison cyclonique 2013, car nous nous réservions le must des Antilles pour cette année, les Iles Vierges. Une courte escale à Antigua depuis Deshaies en Guadeloupe, nous avions ensuite environ 70 milles à parcourir jusqu'à St Barth. Le programme est le suivant, St Barth où nos amis Jean et Maud de Soun Paradise se sont installés depuis quelques mois, puis St Martin, où nous retrouvons avec surprise et grand plaisir Jean Yves et Josiane sur Yann ar Mor que nous avions connu dans le Fiers d'Ars (le rendez-vous les dériveurs intégraux de l'Ile de Ré), et enfin les Iles Vierges Britaniques. Aux questions que vous pourriez vous poser, nous n'irons pas voir nos cousins d'Amérique au iles vierges du même nom, ce sera peut être un programme futur vers le nord, incluant Porto Rico etc...

Départ avant l'aurore depuis Antigua, une courte houle et mer croisée nous arrose copieusement tout au long de la journée. l'eau est chaude, on pense avec compassion à nos amis Rochelais qui profitent peut être des tous premiers jours de beaux temps, mais emmitouflés et frigorifiés.

St Barth : "L'ile par excellence, a choisi de préserver ses beautés pour ceux qui ont le privilège de pouvoir se les offrir." Ce n'est pas moi qui le dit mais toutes le publicités luxueuses qui sont offertes sur papier glacé.

Il serait réducteur de qualifier cette toute petite ile entièrement dédiée au tourisme de luxe, mais ce moteur économique est récent. Ce n'est qu'en 1946 qu'un avion se pose sur un rudimentaire aérodrome, puis vers 1960 les premiers collèges, à partir de 1980 une centrale électrique puis une usine de désalinisation. L'ile prend alors sont essor, comprenant que développement et protection de l'environnement est gage de réussite économique. De 2500 habitants en 1974, l'ile compte maintenant près de 9000 habitants. Le revers de la médaille, la difficulté pour les petits et moyens salaires de se loger. Si les immenses et luxueuses villas sont nombreuses et se louent jusqu'à 25000 dollars (la semaine !), il est impossible de trouver une chambre pour moins de 1000 euros le mois. Nos amis Jean et Maud se sont installés à St Barth, et vivent sur leur grand cata. Le travail ne manque pas, Jean a rapidement trouvé un emploi et Maud, qui est coiffeuse, est maintenant sollicitée pas des riches américaines qui veulent se faire coiffer chez elles.

Que retenir de St Barth ? Un choc culturel par rapport aux iles antillaises. Nous sommes incontestablement en europe, même si l'on ne voit plus aujourd'hui les bretonnes et normandes qui portaient parait-il encore leur coiffes traditionnelles il y a une vingtaine d'année. C'est l'histoire de cette ile qui explique sans doute cette caractéristique. Sans eau et si petite (24 Km²), elle n'a jamais pu développer les cultures nécessitant une nombreuse main d’œuvre venue d’Afrique, la population est donc issue des Français ou Suédois qui se sont tour à tour, assez pacifiquement,  disputés l'ile jusqu'en 1878. Le Roi Oscar II de Suède, alors bien embarrassé par cette ile qui ne lui rapporte plus que des tracas et lui coûte cher, décide finalement de la rétrocéder à la France.  Il ne pouvait imaginer qu'un siècle plus tard, cette collectivité d'outre mer (depuis 2007) deviendrait le paradis des plus grosses fortunes de la planète.

Peu de mouillages protégés autour de cette ile, le port de Gustavia est réservé aux grands yachts, et les rares places sur corps-mort pour des bateaux comme Quintet sont hors de prix pendant la saison touristique, de novembre à mai. Reste le magnifique mouillage de Colombier, isolé et préservé.

La chance de retrouver nos amis Jean et Maud, nous avons profité de leur voiture pour explorer l'ile de fond en comble, les criques et des plages naturellement, mais si on peut regarder au dessus de quelques clôtures, de magnifiques et luxueuses villas avec piscine à débordement, évidement !

L’atterrissage d'un avion est une attraction, car il doit "piquer" droit vers la courte piste, sous le regard de l'Arawak, symbole de l'âme de st Barth. Avec le Lambi, il fait entendre le cri de la nature, à ses pieds, le pélican, symbole de l'ile évoque l'air et la survie par la pêche.

Pas de grandes promenades sous le soleil sans avoir besoin de se rafraîchir. Enfin, c'est un alibi pour jouer les gourmands ...

Le mouillage de Colombier au coucher du soleil.

et toujours vérifier la tenue de l'ancre, ou prétexte à jouer la sirène avec mes nouvelles palmes.

visite du port de Gustavia, nous nous sommes mis sur notre 31. De beaux yachts, mais nous aimerions pouvoir revenir lors d'une des régates annuelles qui rassemble alors les plus belles unités de la planète. Si le vent nous le permet au retour de Vierges, ce qui est rare, nous pourrions alors assister mi avril aux célèbres "voiles de St Barth". On verra ...

Tout est possible avec les dollars, ainsi, nous croisons un yacht sur lequel deux amoureux se jurent fidélité pour la vie. A l'américaine, l'équipage, comme les invités sont habillés de blanc, le bateau est décoré de fleurs, et ce n'est pas le tournage d'une sitcom... Nous assisterons ainsi à plusieurs mariages

Vivons heureux, vivons cachés, les grandes fortunes n'étalent pas leur intimité. Jean qui travaille pour l'entretien des équipements de ces maisons avec domotique dernier cri, nous raconte ce qui peut nous sembler totalement fou. Nous avons vu la misère de certaines iles plus au sud, nous touchons de l'objectif l'image de la démesure.

Le côté au vent de l'ile est aride, reste encore quelques murets de pierre qui délimitait autrefois les cultures.

Les cimetières sont éternellement très fleuris, de fleurs en plastiques colorées. Si on a a curiosité de découvrir les habitants des lieux, se côtoient en effet Suédois et Français, les tombes très entretenues et peintes en blanc portent encore des dates du XVIII et XIX siècle.

Le moindre détritus est traqué, les habitants sont éduqués dès leur plus jeune age à respecter leur ile, des initiatives sont portées par les écoles, comme ces "cendriers", que l'on trouve à chaque entrée de plage. C'est tout simple, des canettes vides qui servent de cendriers et l'on ne trouve plus de mégots sur le sable. Une autre et excellente motivation pour les Saintbartais, trier les déchets alimente l'usine de dessalement de l'eau. Et oui, il n'y a pas d'eau sur l'ile, après les citernes qui permettaient tout juste aux habitants de ne pas mourir de soif, la construction de l'usine de dessalement à boosté l'économie. Outre le confort de l'eau à profusion, il n'est en effet pas envisageable, pour les riches touristes, de ne pas avoir de piscine, de jacuzzi, et tout le confort lié à l'eau douce.

Grandes Salines

le coton, dont il reste encore quelques plants oubliés

et toujours les magnifiques baignades dans les baignoires naturelles

Le carnaval de St Barth est l'un des plus sympas que nous ayons vu aux antilles, très familial et bon enfant. Quelques chars, sans grande prétention il faut bien l'avouer, mais l'intérêt est plutôt dans les costumes que revêtent les habitants, juste pour le plaisir. Certains ont vraiment de l'imagination, des familles entières avec poussettes, des vieux couples, des jeunes filles bien chair et sans complexe...

Une mention spéciale pour ma Sarah, les pâtissiers et boulangers de St Barth s'étaient créés leurs propres costumes, avec croissants et brioches, ainsi que le "meilleur ouvrier de france" avec son pain aux raisins en médaillon.

même les enfants ont droit à leur carnaval, et notre petit ami Malo n'est pas en reste. Un peu fatigué, il profite des épaules de "Zozé".

Ces Saintbartais-là, so-british, très sérieusement descendus de leur yacht amarré à quai, ont déambulé un verre de cocktail à la main, sans complexe et très drôles .. Je rassure les prudes, ils ne sont pas "à poils" mais portent des teeshirts à formes.

Si l'ile a souffert de cyclones, incendies et autres dévastations, il reste encore un patrimoine très intéressante, mélange d'une architecture nord européenne mâtinée d'Antilles. L'église anglicane date de 1855.

La maison en bois, au premier plan est l'une des rares à avoir résisté aux cyclones qui sévissent souvent à St Barth, Contrairement aux constructions de ce type, elle n'a pas de rez-de-chaussée en pierre. La maison en brique a été construite en 1841, est l'une des plus élégantes. Les propriétaires vivaient à l'étage, le rez-de-chaussée était utilisé pour le commerce ou espace de stockage. La pierre étant plus coûteuse que le bois, c'était un moyen de montrer sa richesse.

St Barth la belle, nous la quittons sans avoir encore tout découvert. Mais nous ne pouvons partir vers St Martin sans avoir fait escale à l'un des parcs naturels de St Barth. En effet, St Barth à désormais interdit la plupart de ses mouillages qui sont classés parcs marins. Une contrainte, mais des merveilles qui se méritent. Sur Fourchue, l'ilot 3 milles à l'ouest de St Barth, il est possible de mouiller sur les bouées installés par le parc naturel. Couleurs à couper le souffle, rouges volcaniques, bleu de l'océan, nous avons une vue à 360° pour un coucher de soleil inoubliable.

Direction ouest, St Martin puis les Iles Vierges Britaniques, à bientôt !!

Et si vous voulez en voir plus, visitez le site de nos amis Jean Yves et Josiane, en suivant le lien Yann ar Mor à gauche de la page.

A bientôt !!!

samedi, février 22 2014

Petits bords entre amis

Rares sont les invitations à partager les navigations sur Quintet. Non pas que nous serions des ours solitaires, quoi que, mais Quintet est bien petit et trop remuant pour ceux qui seraient habitués au confort terrestre. Quintet possède d’ailleurs une grande table accueillante, et nous ne privons pas de la partager pour des agapes … au mouillage.

Nos amis Annick et Mathias, d’aucun dirait nos maîtres en navigation, viennent quelques jours partager quelques bords antillais, musclés ces temps-ci. Point de longs discours, mais un petit portrait :

Mathias, surnommé maître Yoda, pour son grand calme, caché souvent derrière un regard pétillant de malice, il n’agit qu’après avoir longuement, voir très longuement réfléchi. Certains méchants esprits pourraient-ils supposer qu’il attend, en sage qu’il est et afin d’économiser son énergie, que sa tendre et douce anticipe la manœuvre et se précipite manu-militari vers l’écoute à border, la voile à affaler. Car Annick est l’énergie même, une volonté de fer dans un gabarit poids-plume.

Car il s’agit bien d’un équipage, rodé depuis longtemps sur les mers de l’atlantique. De l’Ecosse au Brésil, du Cap Vert aux iles Antillaises, ils ont vogué de crêtes en criques, sur les bateaux de la société qui les employait, avant d’investir eux-mêmes dans leur valeureux Myloreva, un Ovni 345,  bateau en aluminium bien connu des circum-navigateurs.

Mais une nuit entre Sainte Lucie et Saint Vincent des Grenadines, dans le redouté canal du même nom, Myloreva s’est retrouvé décapité, l’océan dans ces coins-là est parfois sans pitié pour les amoureux du voyage. Ce n‘était pas, les dieux de la mer et du vent sont cruels, la fin de leur ennuis, mais c’était certainement la goutte d’eau qui fit déborder le cockpit.  Tempête au Brésil, cyclones au Açores, Myloreva en avait assez de se faire secouer, de se blesser, mais certainement plus encore l’équipage. 

Désormais, Annick et Mathias ont passé la main, ils naviguent toujours, mais sur de confortables catamarans de location aux quatre coins du monde, ou bien sur les bateaux-copains, heureux de partager encore les belles sensations entre amis. Mis en vente, leur fier navire voguera certainement bientôt vers de nouvelles aventures, mené par de nouveaux rêveurs d’horizons.

L’archipel de la Guadeloupe propose un joli programme de navigations entre Grande-Terre, Marie Galante et les Saintes. La Désirade, petit ilot classé réserve naturelle, situé à l’est de Grande-Terre, est restée encore une fois inaccessible,  mais nous avons tous découverts de nouvelles choses, fait de belles et savoureuses rencontres.

Pas de discours donc, juste un petit album photos,  dédicace « spécial Myloreva », avec toute notre amitié. Annick, je te promets, nous n’avons pas racheté de Nutella…



Arrivée à Pointe à Pitre, avec accueil à bord de Soun Paradise venu faire escale d'un jour.



Le Gosier, sur Grande Terre, et premières baignades.

La Désirade se fera encore désirer cette fois-ci. Météo musclée, nous pointons l'étrave vers Marie Galante.

De Marie Galante aux Saintes, une jolie navigation au portant, le bonheur...

Pleins d'eau fait au ponton du Bourg de Terre de Haut, nous "largons" Annick et Mathias qui prennent le ferry pour Pointe à Pitre. C'est sympa en effet de nous éviter de remonter face au vent vers Pointe à Pitre, par une météo toujours aussi musclée. Nous pouvons partir directement depuis les Saintes vers la côte ouest de la Guadeloupe, escale à Deshaies.

Maintenant, direction St Barth, la très chic et très sélect petite ile des VIP de la planète, et déjà, nous croisons yachts ou grands voiliers, et leur invités qui semblent nous regarder de très très haut, au sens propre comme au sens figuré...

à bientôt pour cette nouvelle découverte...

lundi, janvier 20 2014

Janvier 2014 en Martinique

Janvier 2014, cette nouvelle année s’ouvre sur de nouveaux horizons.

Nous avons passé les fêtes de fin d’année sur le vieux continent, joie de retrouver la famille, les enfants, partager de doux et joyeux moments ensemble. Parler des projets de uns et des autres, projets de vie pour les uns, projets de voyages pour les autres, l’important étant d’avancer, de rêver, de voir plus loin…

Retour au soleil, quel bonheur, décidément, de passer de la grisaille au ciel bleu. Enfin, ces derniers temps, les Antilles ne se montrent pas tout à fait sous leurs meilleurs atours. Les alizées sont plutôt musclés, rendant presque fraîches les nuits (il faut mettre un teeshirt) et l’eau, qui n’est plus "qu’à 27°".

Après réarmement de Quintet et les travaux prévus au Marin, un excellent déjeuner chez nos copains du Restaurant Zanzibar, nous avons mis les voiles sur la Pointe du bout, notre petit mouillage préféré de Martinique, eau claire et wifi à volonté. Nous y retrouvons les copains avant de poursuivre vers la Guadeloupe où nous avons rendez-vous..

L’hiver est la saison où les « métros » viennent se ressourcer au soleil de la Martinique. Nous ne verrons pas les cousins de José, à notre grand regret, mais nous accueillons à bord d’autres invités : Françoise, son mari Michel et leurs amis, qui suivent notre blog depuis le début de l’aventure, venus goûter l’espace d’une journée les sensations du bord, revivre par le menu nos aventures, et faire la connaissance de Tortuga, qui met tout le monde de bonne humeur.

Jérôme et Isabelle, qui vivent en Martinique depuis de nombreuses années, sont adeptes des randonnées dominicales.  Ils nous proposent de les accompagner pour une échappée que l’on espère pas trop dure, nous avons un peu perdu la forme ces derniers temps, au profit des formes. Découvrir l’intérieur de l’ile avec des connaisseurs du milieu ne se refuse pas. Le groupe ainsi constitué de randonneurs aguerris et forts sympathiques est guidé par Daniel, pisteur émérite et curieux.

La petite randonnée du jour a pour but de descendre vers la rivière Le Lorrain, située au nord-est de la Martinique, au cœur de la forêt départementale des pitons du Carbet. Nous laissons les voitures en haut du Morne que je crois être le Morne Bellevue. Descendre est bien le mot, car la rivière serpente au pied de mornes qui culminent à plus de 700m. Daniel ouvre la piste quasiment effacée par la végétation, commentant ci et là les cris des oiseaux, ou donnant quelques noms de plantes ou d’arbres.

Il faut se frayer le passage avec les machettes et les bâtons de marche. Daniel ouvre la marche, les jambes bien équipées et protégées des griffures des branches, mais pas uniquement pour cette raison.. Nous apprenons en effet que ce n’est pas seulement pour casser les branches, mais aussi pour effrayer la vipère jaune endémique de la Martinique, la redoutable trigonocephale, appelée fer de lance. Mortelle, une seule morsure de cette bête pouvant atteindre 2m, est capable de tuer, en théorie, 30 personnes…heureusement pour nous, elle devient rare. Guidés par nos amis, nous verrons le siffleur des montagnes, petit oiseau de la taille d'un merle, qui suit toujours les randonneurs avec curiosité.

La rivière coule fraîche et vive, il fait bon s’y baigner, et piqueniquer.

La remontée semble plus facile, le chemin est tracé. Le sol glissant est d'agile rouge, il était utilisé par les anciens pour confectionner la poterie. Quelques cabanes de tôles auxquelles ils donnent des noms, peut être avec humour. Nous croisons ainsi la "maison du peuple". Ces cabanes protègent des intempéries les cultivateurs et éleveurs qui, vaillamment, défrichent la forêt pour planter les dachines, tubercules noirs qui se cuisinent comme les pommes-de-terre, ou autres courges.

C'était un vrai plaisir de découvrir encore mille choses sur cette nature si riche, bien qu'on ne puisse en retenir tous les noms. Les gens d'ici savent depuis longtemps les bienfaits des plantes. Ainsi, nous avons bénéficié du savoir de Soraya qui, pour soulager un gros mal de tête, nous a préparé une infusion de "doliprane-citron-menthe". Recette facile, la doliprane a maintenant son petit pot en évidence dans le carré de Quintet.

A l'heure où je poste ces lignes, nous sommes en Guadeloupe, où nous allons accueillir nos amis Annick et Mathias, grands navigateurs, on dirait même nos "maitres", car ils nous ont bien fait rêver lorsqu'ils étaient, c'était leur tour, partis pour un tour de l'atlantique. Depuis, ils en ont fait plusieurs et ont de nombreux miles dans leur étrave. Les années ont passé, leur bateau Miloreva est en vente et ils naviguent désormais sur les bateaux des copains, ou de confortables cata aux quatre coins du globe.

à bientôt pour le récit de ces navigations à quatre

lundi, janvier 13 2014

Belle et heureuse année 2014 !

Nous avons passé quelques semaines en famille, bonheur de se retrouver, soirées au coin du feu, rencontres avec le Père Noël. Comme dit ma maman, le pauvre homme perd un peu la tête, il avait éparpillé sa hotte dans tout l’hexagone, en Espagne et même jusqu'en Allemagne et Belgique où vivent nos filles... 

C'est donc reparti; nous avions laissé Quintet en Martinique, sagement, et sûrement, amarré au corps-mort prêté par notre ami Jean, surveillé par les copains-bateaux. Aucun souci à notre retour, nous avions pris soin d'aérer au maximum coffres et placards, rangé tauds, voiles et autres équipements, protégé l'électronique et appareils électriques et amarré l'annexe sur le pont.

Le rendez-vous était fixé pour le changement des bas-haubans avec Erwan de Caraïbes-gréement. Petit contretemps pour une pièce qu'il a fallu refaire, une facture que nous n'avions pas prévue aussi "salée". L'entretien d'un bateau coûte cher, il y a toujours des bricoles à changer, et comme il ne faut pas lésiner sur la qualité... On se plaint des prix des ships métropolitains, mais c'est la même chose ici, une vis inox coûte le prix d'un bon steack. Tant pis, on se rabattra sur... la langouste.

Une petite semaine de remise en route au Marin, un excellent déjeuner au Zanzibar chez Hervé et Laure, des retrouvailles bien sympas avec tous les copains: Bernard et Maryvonne, Johan, Seb, Loïc... et on reprend le rythme. La météo n'est pas terrible, ciel couvert, alizées forts, il fait presque "froid", l'eau n'est qu'à 26/27 degrés, je ne reste plus de longues heures dans l'eau, mais je ne mets pas encore la combinaison.

Une dernière escale aux Trois Ilets, le dernier point wifi gratuit possible avant de pointer l'étrave vers la Guadeloupe. Au programme des prochaines semaines: une remontée vers la Guadeloupe avec arrêt obligatoire à Batali Bay chez Roger et Marcella, la meilleure escale-langouste de la Dominique, puis accueil de Annick et Mathias, ex-grands-navigateurs, à bord de Quintet pour un petit périple Guadeloupéen jusqu'à mi-février.

Ensuite, ce seront les iles que nous ne connaissons pas encore, tout au nord des petites Antilles... et si on ne peut donner de nouvelles, notre ami SPOT vous donnera notre position.

à bientôt !!

jeudi, novembre 28 2013

décembre 2013, Retour au Nôooord !

Il y a un an, nous nous lancions dans cette "fameuse" transatlantique. Aujourd’hui, ce sont des navigations beaucoup plus sereine que nous abordons et pour ma part, je ne suis pas pressée de revenir vers l'est, pour une autre transat plus longue et plus "stratégique", mais l'heure n'est pas encore d'y penser.

Pour l'heure, c'est retour au Noooord, oui , mais pas seulement, mais au Froid, sûrement, puisque nous rentrons en Europe pour passer les fêtes de fin d'année en famille. Petit tour d’Europe donc, sans notre petit Quintet que nous avons déshabillé et protégé (hiverné est le bon mot, mais ici, on protège du soleil plus que des intempéries, donc hiverné oui, mais ça fait drôle)

Quelques derniers bords devant le rocher du Diamant, célèbre en Martinique, et nous prenons possession du corps-mort prêté par nos amis Jean et Maud. Quelques rendez-vous d'intendance, car nous profitons pour faire un bilan complet de l'état de Quintet: moteurs hors-bord et in-bord révisés, changement de la bande UV du génois, déjà cuite après 10 mois de navigations antillaises, reprise de coutures et zips de la capote, etc... et surtout, vérification du gréement (ensemble comprenant le mat, la baume, et tous les câbles qui maintiennent tout ça), par Erwan, un copain de l'entreprise Caraïbes Gréement du Marin. Bien vu, car plusieurs torons ont lâché sur deux câbles des bas-haubans, le démâtage nous guettait donc. (les câbles qui tiennent le mat, sont torsadés par une vingtaine de "torons" sur chaque câble) On pouvait en effet se douter qu'après huit années de navigations, le gréement fortement sollicité pouvait montrer des signes d'usure ou de fatigue. Nombre de voiliers démâtent dans les canaux antillais, tels nos amis de Myloreva, et d'autres pendant la transat retour... Il vaut mieux être prudent. Les travaux seront donc faits début janvier.

Le plein de soleil est fait, les valises remplies de polaires, chaussettes, écharpes, bonnets et moufles, mais également quelques petits souvenirs pour parents et enfants. Rendez-vous pour la suite de nos aventures en janvier. Au programme, remontée vers le nord Antillais pour découvrir les iles que nous n'avions pas pu faire cette année: Saint-Barth, et Saint-Martin, les iles Françaises, et St Kitts, Nevis, Monteserat, Anguilla ... et surtout, les iles Vierges, peut être au delà, Porto Rico..... qui sait où le vent nous mènera et en quelle compagnie, car naviguer à plusieurs, on l'a vu, est bien plus sympathique.

A bientôt donc, et en attendant, passez de belles fêtes de fin d'année avec tous ceux qui vous sont chers!

vendredi, novembre 1 2013

Octobre 2013, les vacances de Jordan

Passer quelques jours de parenthèse au soleil, alors que l'automne frileux s'installe en métropole, que la vie professionnelle est plus qu'agitée et la morosité parisienne pesante, est le meilleur remède pour refaire le plein d'énergie et de bonne humeur, ainsi qu'une grosse valise d'amour de ses parents. Deux bonnes semaines étaient prévues au programme, mais de nouveaux concerts prometteurs du Quatuor  ont contraints Jordan a du écourter son séjour, et emmener un violon pour travailler à bord. Vacances studieuses donc, il en à l'habitude, mais vraies vacances quand même, avec tous les ingrédients indispensables aux souvenirs à rapporter: les ciels bleus (et des jours de pluies), l'eau cristalline, les coraux, les poissons et les dauphins, une faune originale, animale et humaine, des navigations tranquilles et d'autres plus "sportives".

bref, dix jours de condensé antillais, entre Martinique et les Grenadines. Encore une fois, ce sont nos amis Jean et Maud sur Soun Paradise qui ont facilité l'arrivée de Jordan. Arrivé à l'aéroport de Fort de France, embarqué immédiatement sur le catamaran, une petite nuit de navigation rapide, et les voilà arrivés à Bequia (l'une des iles des Grenadines), où nous les attendions. C'était pour eux un "léger" détours vers le sud avant de repartir vers St Bartélémy, où ils vont s'installer, Maud ayant été embauchée dans l'un des beaux salons de coiffure huppés de l'ile.

Petite soirée d'accueil, à la langouste et au ti-punch, comme il se doit, et notre parisien de fils commence à réaliser sa chance d'être loin du métro-boulot-dodo. On va le chouchouter, le tartiner de crème solaire pour éviter à sa peau blanche de passer couleur langouste cuite, il pourrait lui arriver des bricoles, et lui permettre de dormir tranquille, bercé par le bateau. Changement de programme, impossible pour lui de dormir dans la cabine arrière, voilà ce que c'est de mesurer plus d'1.80 m. Il investit donc la couchette du carré.

Une fois n'est pas coutume, je vais laisser les photos parler d'elles-même, inutile de raconter de nouveau des lieux que nous connaissons déjà et sur lesquels j'avais déjà raconté la petite et la grande histoire. Nous avons "mitraillé" notre fils, qui prenait au fils des jours le teint d'un caramel (au beurre salé), afin de lui donner des souvenirs à regarder les jours de blues, pour un musicien classique, ça existe aussi.

Un jour avant l'arrivée de Jordan, nous avons pêché un magnifique thon, qu'il a fallu partager avec un requin, qui nous en a croqué un bon tiers. La bagarre a été rude, le pauvre thon n'était pas mort lorsque nous l'avons remonté. Nous l'avons envoyé au paradis des poissons avec une bonne lampé de rhum, et l'avons partagé avec Jordan pour plusieurs repas.

BEQUIA, où nous nous sommes arrêtés deux fois: à l'arrivée de Jordan, et lorsque nous sommes repartis vers le nord, pour faire la Clearance.

       

Père et fils mangeant une glace à l'eau, bien chimique et colorée...

Comité d'accueil, les langoustes bien vivantes...

Rencontre étonnante, ce trompettiste, constructeur de plusieurs de ses navires. L'un d'entre eux avait fait l'objet d'un article remarqué: il avait installé un piano droit dans son carré...

MAYREAU, la carte postale, sable blanc, cocotiers penchés au dessus de l'eau turquoise, de quoi faire une scéance photo originale, et à goûter le ti-punch de "maitre Bernard".

Rencontre avec les enfants de l'école primaire, jeux de cache cache, coiffure afro, et accessoirement, le seul point Wifi de l'ile.

Les vacances sans sieste ne sont pas des vacances....

Depuis le haut du village de MAYREAU, une vue d'ensemble exceptionnelle des Tobagos CAys nous permet d'expliquer à Jordan le programme des prochains jours.

 

On y est ! les TOBAGOS CAYS !

 

L'image n'est pas très bonne, mais la preuve y est, Jordan entame une course poursuite avec une tortue, impossible à rattraper.

Soirée sur la plage déserte, où Ice et sa femme, que nous avions déjà rencontré, nous prépare la langouste grillée. Soirée un peu "épique" qu'il serait un peu long de raconter ici. Une aventure où la langouste refusait de se laisser couper en deux, où nous avons rencontré un opossum, les milliers de crabes de cocotiers qui venaient manger presque sous nos pieds et où nous avons finalement du remorquer Ice et son bateau en panne pour le ramener à Mayreau, dans une nuit noire avec houle de 2 m et 30 noeuds de vent, de l'aventure, de la vrai !

Beaucoup de milles à parcourir pendant ces dix jours, quelquefois plutôt agités. Nous avons cependant eu de la chance dans les canaux: quelques bons grains, pas plus de 30 nœuds et une mer et houle "pas trop grosses.." Heureusement que Jordan n'est pas malade en mer, et lorsque nous étions sous le vent des iles avec une mer plus calme, il a pu travailler ses programmes. Le temps non plus n'est pas aussi stable qu'en saison, et quelques jours pluvieux en escales ont permis à Jordan de travailler sans trop de regret.

Escale à MARIGOT (ile de Sainte Lucie)

Escale à STE ANNE, (Martinique)

Escale aux ANSES D' ARLET (Martinique)

Escale à GRAND ANSE (Martinique)

Après avoir bien mangé, dormi, nagé, et bronzé, il faut soigner son look. Scéance coupe chez Maud, coiffeuse de talent, qui sait mettre en valeur (s'il en était besoin...) le charme latin de Jordan.

"il-est-pas-beau-mon-fils ?"

Escale à l'ANSE NOIRE (Martinique)

Soun Paradise et Quintet à couple,

Notre dernière escale est notre mouillage fétiche de Martinique, aux TROIS ILETS. Dernières baignades et pour le moral s'il en était encore besoin, une méga-glace, on remarquera que Jordan, en digne fils de son père, a presque réussi à rattraper, en dix jours, le bronzage de ses parents.

Retour à Paris, avec un agenda de concerts prometteur et enthousiasmant pour le Quatuor  un programme de travail personnel chargé avec le master en fin d'année ainsi que d'autre projets. "Perdre" quelques jours de travail était bénéfique à Jordan pour se ressourcer, retrouver l'énergie nécessaire, et prendre une bonne dose d'amour, de conseils et d'encouragement de ses parents... 

Quand à nous, il nous reste quelques semaines avant le retour en métropole pour faire quelques réparations et entretien sur Quintet.

à bientôt !

lundi, octobre 14 2013

Vacances à Trinidad et Tobago

 

Sous les tropiques, il ne faut pas être pressé et espérer des horaires fixes. Les formalités d'entrée sur Trinidad et Tobago peuvent prendre une bonne demi-journée, car comme je l'avais dit, pour changer de région sur ces iles, il faut valider départs et arrivées par les customs (douanes), puis l'immigration, ou "l'inverse et réciproquement", car aucun fonctionnaire n'est capable de donner la procédure. Cela peut être différent d'un bateau à l'autre et il est prudent de faire plus de paperasse que nécessaire, d'avoir tous les tampons possibles.

De plus, la télévision omniprésente dans toutes les administrations, banques etc, distrait les employés de leur tâches principales. A Trinidad, nous étions arrivés en plein feuilleton, John allait-il quitter Vanessa ? le suspens était total...Le douanier, l'oeil fixé sur l'écran et le stylo suspendu, ne nous portait aucune attention. Ne pas faire de réflexion désobligeante, ne pas gêner l'angle de vue vers la télé et attendre le dénouement de l'intrigue ou la page de pub, les deux premières qualités du plaisancier sont la patience et la "zenitude". Pas d'inquiétude, les salles d'attente sont souvent équipées de télés ...

A Tobago, la sympathique douanière à qui nous avons demandé les horaires d'ouverture à rit au éclats, le seul horaire indiqué étant ... l'heure de fermeture pendant le déjeuner soit de midi (environ +/- une heure) à 13 heures, mais avec la sieste, le blabla avec les copines, ça peut bien tirer jusque vers 15H, presque l'heure de fermeture  !

Nous prenons donc le rythme de ce tout petit village de pêcheurs très coquet. L'avitaillement a été fait à Scarborought car on ne trouve quasiment rien ici, et lorsqu'il y a arrivage, il ne faut pas tarder. En revanche, le poisson, ou la langouste sont vendus dès l'arrivée du pêcheur sur la plage, à des prix défiant toute concurrence... De petites maisons colorées, quelques écoles maternelles ou primaires des différentes confessions religieuses, églises catholiques, presbytériennes, Saint des Derniers jours et autres, de petit restos locaux, mais aussi un auditorium de 200 places tout neuf où se déroulaient ces jours-ci les réunions publiques pour le développement de la ville, un hôpital, un commissariat et surtout, une bibliothèque très bien fournie où se retrouvent tous les navigateurs en manque de Wifi. Seulement voilà, les horaires d'ouverture sont également élastiques, comme la connexion wifi.

Saison des pluies la bien nommée, le temps est lourd, le ciel couvert, le taux d'humidité avoisine les 80% et les ventilateurs marchent à fond dans le bateau, comme le groupe électrogène qu'on entend ronronner d'un bateau à l'autre. Aucun souci  de carburant, nous sommes au pays de l'essence à 18 centimes d'Euros, voilà aussi pourquoi nous ne croisons que de grosses et belles voitures neuves...La petite communauté de navigateurs (la plupart français) côtoie celle des habitants. Les hommes pêchent Thon, daurades, bonites et poissons locaux qui s'achètent 2euros le Kg, posent les casiers pour les langoustes qu'on négocie pour 8/9 euros le kilo. Si nous n'avons pas envie de faire de la cuisine, on peut toujours manger dans les petits restos locaux des "roti", sorte de crêpes fourrées au poulet, cabris ou poisson, et pommes de terre. Très roboratives mais prix imbattable, à 3 euros env. Restent enfin les incontournables fish and chips, les frites qui s’appellent des french fries .

SPOT fonctionne de nouveau, c'était semble-t-il un problème de piles, vous pouvez donc nous suivre de nouveau. On explore les environs lorsque le temps le permet, les fonds sont intéressants et assez riches en gros poissons mais pas toujours clairs avec les pluies diluviennes de ces derniers jours. De plus, certains jours, de vilaines toute petites méduses très piquantes gâchent un peu la baignade.  Nous partons donc à la chasse (photographique) dans la forêt équatoriale, et je regrette vraiment de n'avoir pas trouvé un livre en français sur la faune et la flore antillaise. Beaucoup de livre anglais, mais mon british n'est pas "encore" suffisamment élaboré pour comprendre les termes techniques. Pour le quotidien ou les escapades, je suis cependant souvent promue "interprète", car il faut bien avouer que les français sont quasi nuls en langues étrangères. Disons qu'on ne doit rien aux américains, qui considèrent que bien sûr, tout l'univers doit parler leur langue... et toc !

Question langue, Trinidad et Tobago garde de délicieux vestiges de la culture française. Des noms de lieux, l'anse fourmi, Louis d'Or, Trois Rivières ou Charlotteville, mais plus curieusement les distances routières, en kilomètres. Deux lycées de Tobago proposent le français, mais c'est surtout l'espagnol qui remporte les suffrages, l'amérique du sud est à portée de vue. Beaucoup de Trinidarien se sont expatriés aux USA et plus encore au Canada pour faire des études supérieures ou travailler, ils reviennent à Tobago où ils ont fait construire de belles villas, pour les vacances ou leur retraite.

Les journées passent très rapidement, comme en vacances. Est-ce-que vous vous ennuyez en vacances ? Réputée totalement à l'abri des cyclones, l'ile est baignée à cette saison par les fortes pluies tropicales et orages, et ce sont ces derniers dont on se méfie. Charlotteville est donc le repaire d'une toute petite  communauté d’irréductibles navigateurs, notamment français, qui passent ici quelques semaines ou quelques mois. Selon les affinités, on se retrouve pour les balades, un déjeuner resto, des parties de cartes acharnées ou les soirées arrosées, et pas seulement par les gros grains qui remplissent d'eau les cuves. Nous nous sommes fait de nouvelles connaissances, des parcours atypiques de baroudeurs du globe.  Enfin, la solidarité joue et des petits coups de main sont apportés  selon les compétences de chacun. José est, comme toujours, bien nommé le monsieur informatique-électronique et résout la plupart des bugs des précieux ordinateurs et autres Ipad.

 La météo est incertaine mais assez calme. Comme toujours, le programme n’est pas défini, seul le retour en métropole est retenu, nous devrons donc être en Martinique mi-novembre. Entre temps, Jordan notre fils vient nous rejoindre pour quelques petits jours entre les Tobagos et la Martinique. On croise les doigts pour que la fin de saison cyclonique ne nous réserve pas de mauvaise surprise. Contrairement au pronostics des météorologues, elle a été plutôt calme. L’arc antillais est traversé par quelques belles dépressions tropicales comme celle que  nous avons subie en Martinique (la vilaine Chantal), mais pas de  cyclone dévastateur.

Cap au nord donc, dans quelques jours.

à bientôt

 

 

 

               

jeudi, septembre 26 2013

Arrivée à Tobago

24 septembre, 23H30 locale, arrivée à Irvine Bay, Tobago.

Petit message pour indiquer que Spot fait des siennes et ne veut plus fonctionner, alors que le signal émis semble bon. Tous les points lancés pendant la transat entre Trinidad et Tobago n'ont donc pas été pris en compte, ni notre point d'arrivée. Incompréhensible et ennuyeux, car pour la sécurité, Spot est essentiel et permet de nous situer en cas de problème. On va essayer de savoir pourquoi.

Heureusement, les problèmes ici ne sont pas en mer. Mer calme, vent d'est à Est-Nord-Est 15 à 20 noeuds, quelques grains orageux, et quelques routes croisées de tankers ou cargos. Faux départ à 5h, il nous fallu faire demi-tour (ainsi que les bateaux-copains) au bout d'une demi-heure, la faute à la courroie de l'alternateur qui a lâché. Pas de souci, le capitaine a ce qu'il faut et la remplacera malgré quelques soucis de réglage. Vrai départ à 7H30, Tobago se mérite car l'ile se situe au nord est de Trinidad et avec un vent Est-Nord-Est, ajouté à un courant d'Est de 2 noeuds environ, il faut tirer des bords, et appuyer au moteur. Arrivés à 23H30 dans une grande baie très protégée, nous avons devant nous quelques heures de sommeil avant d'aller faire la clearance à la capitale Scarborought. J'ai bien dit que les ennuis ici ne sont pas en mer, mais à terre, car l'administration est des plus pointilleuse. Vaut mieux ne pas oublier un document, mettre plus de temps que nécessaire pour aller d'un point à un autre. Les navigateurs sont tellement "fliqués" que nous devons indiquer tous les mouillages que nous avons l'intention de faire et quand nous voulons les faire, faire des entrées et sorties dans chaque secteur de l'ile, du sud, au nord. La clearance a été faire hier et nous pouvons rester jusqu'au 30/ dans le sud, après quoi nous sommes autorisés à partir vers le nord de l'ile et Charlotteville. et nous devrons quitter Tobago le 5 Octobre.

Première impression lors de notre escapade à la capitale. Les bus sont climatisés avec écrans télé, l'ile est belle, verte, belles maisons et espaces verts tondus à l'anglaise, pas de détritus, belles et grosses voitures, notament allemandes (Audi 4X4 etc...), trés sécurisée. On nous l'avait dit et on le vérifie, Tobago est l'ile résidence secondaire des riches  habitants de Trinidad. C'est en ce moment le 50éme anniversaire de l'indépendance de Trinidad et Tobago, des festivités sont prévues à Scarborought et nous allons donc en profiter: carnavals, défilés et musiques, steel band et compagnies. La visite interieure de l'ile est prévue tous ensemble avec un taxi bus que nous allons affréter pour une journée. Nous remonterons vers le nord et la barrière de corail, dont les spots de plongée sont très réputés.

Tous les détails et photos suivront comme à l'accoutumée, lorsque nous aurons une bonne connexion, mais ce petit récit pallie peut être un peu notre ami SPOT qui s'est mis en vacances. Aurait-il pris le rythme antillais lui aussi:  aujourd'hui peut être ... ou alors demain ?

à bientot

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