QUINTET3 NOTRE VOYAGE

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vendredi, septembre 20 2013

à la découverte de Trinidad et Tobago

19 septembre 2013, nous venons d'arriver à Trinidad, et une petite connexion wifi nous  permet de vérifier que SPOT n'a pas fonctionné.

Pas d'inquiétude, notre traversée par un temps de demoiselle a été tranquille, presque trop car peu de vent, il a fallu appuyer un peu avec la brise Volvo. Nous avons mis une vingtaine d'heure pour 80 milles, pas un record. Première impression un peu décevante pour ces criques qui ont du être parasidiaques mais qui sont incroyablement polluées par les détritus de la capitale toute proche, et la mer; la pauvre, qui supporte les dégazage des pétroliers mouillés dans les baies.

La faune est cependant présente, les singes crient dans les cimes, les perroquets volent au dessus des bateaux, ça promet...

Nous sommes à Port of spain pour la clearance et autres avitaillements, un peu de découverte sur le nord de l'ile et nous partirons dès la semaine prochaine vers Tobago, parait-il plus préservée. Nous sommes avec Soun Paradise et Sonate, ce dernier étant déjà venu, connait tous les bons plans et facilités pour les bateaux. Tout va bien à bord, menu paella prévu pour fêter notre arrivée en Amérique du Sud !

à bientôt pour le récit sur la page du blog.

mercredi, septembre 18 2013

Tranche de vie, Friday night à Goyave, Grenada

Que fait la communauté des navigateurs français regroupée à Grenade ?

La matinée commence tôt, petit déjeuner, vacation BLU à huit heures, incontournable bricolage et entretien du bateau, aide à d'autres bateaux, avitaillement....et c'est déjà l'heure du déjeuner. La sieste à l'ombre est obligatoire, température oblige, puis baignade, plongées, canoé, paddle ... (et oui, Soun Paradise a fait quelques investissements en vue de ses futurs clients et nous en profitons)  et le soir, c'est selon, soirée apéro chez l'un, soirée tarots chez l'autre, ou sortie tous ensembles.

Cette fois-ci , c'est Friday night à Goyave, une petite ville de pêcheurs au nord de Grenade. Nous affrétons un taxi bus et les six équipages font route. Enfin, route, disons que cela ne nous change pas d'une mer agitée et désordonnée. Plus d'amortisseurs, le bus roule sur la route où les "dos-d'âne" se suivent, envoyant au plafond du bus les navigateurs qui en ont vu d'autres.

Friday night, une tradition qui selon les villages, revêt plusieurs aspects. A Goyave, village de pêcheurs, ce sont des cuisines installées sous tentes qui proposent des plats typiques pour des prix défiant toute concurrence. Essentiellement poissons ou langoustes, légumes frits et beignets, on vous rempli un plat individuel pour 3 euros env.

La soirée est accompagnée par des ensembles musicaux, ce soir-là un groupe de percussionnistes qui reprennent les standards raggae.

Beaucoup d'américains se soir-là. L'université de Grenade, très réputée, notamment pour la formation médicale, à organisé un "family week end". Nous dînons à côté d'une jeune fille de Washington qui nous explique avoir fait ce choix pour la réputation de l'école (privée, nous n'avons pas demandé le montant des frais de scolarité), et pour le climat. 500 étudiants sortent chaque année de cette école, pour la plupart américains.

Et voilà, c'était une petite tranche de vie, pour ceux qui se demandent ce qu'on peut bien faire lorsqu'on ne navigue pas.

Prochaine escale : Trinidad et Tobago, deux iles situées à 80 milles (une nuit de nav.) au sud de Grenade et immédiatement au nord du Venezuela. Nous partons à trois bateaux, et un quatrième viendra nous rejoindre en fin de semaine, la communauté émigre à Tobago. Ce sera la dernière escale sud avant de remonter mi-octobre, notre fils Jordan venant passer quelques jours bien mérités aux Antilles.

Si Soun Paradise n'a pas de blog, il n'en donne pas moins de jolies nouvelles, et poste de belles photos, vous pouvez suivre ses aventures sur FaceBook https://www.facebook.com/pages/SOUN-Paradise et sur son site  professionnel http://www.antillescharter.com

Vous pouvez aussi découvrir le périple de Sonate, avec quelques escales récentes communes, ce qui complètera nos récits et photos, le lien est mis à gauche de la page du blog, et en direct ici :http://bateausonate.blogspot.com/

à bientôt !

mardi, septembre 10 2013

Quintet, bilan d'une année de navigations

Merci à tous de suivre nos aventures, peu de commentaires, mais nous nous savons lus, c'est sympa. Et pour ceux qui laissent régulièrement des messages: Maryse, on espère que la lecture du blog vous distrait un peu de vos soucis, et merci Dune, à qui il avait échappé que "Mini Q" est notre nouvelle annexe "spécial Caraïbes". Mini Q, parce que c'est un "mini Quintet" mais aussi parce qu’elle n'a pas l'arrière-train rebondi de Quintet.

Puisque nous en sommes à refaire, en partie, un chemin déjà parcouru sur l'arc Antillais, il était peut être intéressant de se pencher avec attention sur notre fier navire. Préparé avec soin pendant plusieurs années, nous avons en une année, fait l'équivalent de 12 années de vacances estivales, mais plus encore quelques milliers de milles par tous temps et conditions. Évidement, et je m'en excuse auprès des non-navigateurs qui zapperont rapidement ma prose, ce bilan est pour nous un aide mémoire pour les futures longues soirées d'hivers au coin de la cheminée.

En effet, le compteur de Quintet affiche maintenant plus de 10 000 milles, et sachant que nous en avions fait environ 2000 entre l'achat de Quintet en 2005 et le départ de la Rochelle en août 2012, les douze derniers mois comptabilisent donc plus ou moins 8000 milles, soit, pour les terriens, 8000 X 1,852= 14 817 km, soit un Paris - Bora-Bora en direct, pas mal pour notre "tout-petit". Nous n'avons eu aucun souci majeur qui aurait nécessité remplacement, immobilisation, donc inquiétude.

Un premier constat, la structure n'a pas bougé, heureusement, même si nous l'avons sentie gémir un peu pendant la transat, Feeling, c'est du costaud et du fiable. Les bois clairs intérieurs qui font la spécificité des Feeling, ne sont finalement pas si fragiles si on y prend soin, seules les marches de descente auraient bien besoin d'être poncées et revernies, mais ça attendra.

Gréement et voiles:

Le gréement (ensemble mats-haubants) avait été très bien réglé en 2005 par le grand navigateur aujourd’hui disparu Michel Malinovsky, mais il nous a fallu le reprendre sérieusement aux Canaries, car il s'était bien relâché, peut être par les premières transats plutôt musclées. Nous vérifions régulièrement, mais difficile d'apprécier le degré d'usure et fatigue de certains éléments. Pas d'échelons de mat, et c'est au winch que José me monte sur la chaise, c'est déjà dur car je ne pèse pas un colibri, mais on ne pourrait encore moins faire l'inverse. Je vous vois rire, ce n'est pas que José ait pris du poids (quoi que...), c'est moi qui n'ai pas de force pour le monter à 15 m. Sans échelons de mat donc, de winch électrique ou un système d'alpinisme plus performant, il faut juste prier pour ne pas avoir à monter avec une mer formée, ce que nous n'avons jamais eu à faire. Nous le ferions naturellement vérifier par un expert pour affronter la transat retour et d'ici là, on prie les dieux des navigateurs de ne pas nous faire démâter.

La grand voile est d'origine, mais nous avions fait le choix top. Elle est un peu fatiguée et quelques reprises sont nécessaires de temps à autre, aidé d'un bon stock de toile adhésive, nous y faisons très attention, les barres de flèche (poussantes) ont été protégées par de la mousse pour éviter le ragage, et nous la rangeons soigneusement dans son sac lorsqu'on ne s'en sert pas. Rien de pire que le sel et le soleil pour cuire rapidement une voile, il suffit de voir les bateaux de location pour s'en convaincre. En revanche, les ris (système de bouts qui permettent de réduire la voile), notamment le deuxième qui a beaucoup servi, ont été rapidement usés. Nous avons changé les plus fatigués, inversé ou décalés les autres Nous avions utilisé le vieux génois d'origine pour la transat, pendant laquelle il a fini sa vie. On le garde au cas où, et nous l'avons fait réparer à Bequia chez SunSail Caribe. Le nouveau super génois tri-radial commandé avant le départ chez notre voilier préféré (Voilerie Neptune à La Rochelle) ne bouge pas, il est pourtant l'une des voiles qu'on utilise le plus, car pour faire quelques milles d'un mouillage à l'autre, c'est souvent le génois qui s'y colle. On a souvent la flemme de monter la GV.  Vu les allures, (vent portant ou arrière le plus souvent), nous n'utilisons pas la trinquette (voile d'avant un peu plus petite que le génois) très souvent car elle n'a pas installée sur enrouleur, mais c'est peut être un investissement qu'il aurait fallu faire. Le tourmentin, (voile de tempête), n'a  heureusement jamais servi, le spi (voile de très beau temps vent arrière) a été "aéré" une fois, et le geenaker (voile de beau temps aussi) guère plus.  Les retenues de freins de bôme ont explosé deux fois, notamment pendant la transat Cap-Vert Antilles, la faute à des empannages (virement de bord le vent dans le dos) mal anticipés ou imprévus. Heureusement sans dommages, les empannages violents sont à redouter car ils mettent à mal le gréement. De toute façon, nous naviguons toujours sous-toilés, ou du moins, juste ce qu'il faut pour que Quintet avance (il lui faut une bonne quinzaine de nœuds de vent).

Nous n'avions pas la place d'emmener une machine à coudre, mais force est de constater que cela serait bien utile pour les petites réparations, avec le soleil, les coutures des capotes et autres protections lâchent vite, et on trouve toujours à bricoler sacs à bouts, protections de ceci ou de cela, sans compter les ourlets des petites robes ou shorts, et oui, les plaisanciers, mais plus encore les plaisancières tiennent à leur look.

Moteur et énergie

Aucun souci du côté du moteur volvo 40cv, mais José veille à ce qu'il ronronne comme un chat. Sauf nécessité, on ne dépasse pas 1800 à 2000 tours, faute de quoi la turbine de refroidissement est à changer rapidement. En revanche, l'alarme de surchauffe ne sonnant plus, il a fallu installer un petit système simple mais efficace, et avantageusement moins cher que changer la console Volvo.

Chose bizarre, il nous faut changer l'anode (pièce en métal tendre situé en bout de l'arbre d'hélice pour éviter les phénomènes d'électrolyse) régulièrement, comme quoi les pertes électriques sont aussi importantes sous les tropiques qu'au port de La Rochelle. Ou alors, il y aurait une petite fuite électrique quelque part, mais nous n'avons rien décelé.

Électronique et moyens de communication / réceptions météo

C'est peut être le poste le plus sollicité, mais aussi le plus fragile. Tous ces instruments de navigation, connexions électriques et électroniques sont soumis à un environnement humide constant. José a régulièrement changé ou modifié des prises qui avaient fondu, notamment les prises 12v très utilisées, soit par l'IPAD qui nous sert à tout, et en premier lieu à la navigation, soit pour les Iphones, GOPRO et autres. La prise du convertisseur 12V a également été changée plusieurs fois, car les ordinateurs tournent beaucoup et sont gros consommateurs, c'est également utile pour brancher les ventilateurs, indispensable sous ces latitudes. Mon chéri a en effet installé, version grand luxe, des ventilateurs et prises 12v dans chaque cabine, plus un ventilateur dans le carré. On en est pas à la climatisation d'un yacht américain, mais on peut enfin dormir un peu au frais.
C'est vraiment LE poste de compétence de José et il m'est difficile de développer sans lui passer la plume, ce qu'il fera peut être sous la pression des nombreux passionnés de ce sujet.



Pièces détachées et outils

La Rochelle est la Mecque de la voile et des accastilleurs, nous avons pris beaucoup d'outils, pièces et accastillages en tous genres, (trop et cependant pas assez, car il manque inévitablement l'outil qu'il faut) C'est du poids et de la place, mais bien nous en a pris, car ailleurs, c'est du petit bonheur la chance, le désert total ou carrément hors de prix. Il arrive régulièrement d'avoir à changer ou modifier quelque chose, percer, visser, bref, bricoler. La seule chose qu'il a fallu cependant emprunter est une perceuse plus puissante que la notre pour percer de l'inox proprement. La solidarité joue beaucoup entre navigateurs, et chacun apporte son savoir faire.

L'annexe (ou Mini Q de Quintet)

L'annexe est aux navigateurs ce que le lime est au ti-punch : indispensable. C'est la voiture, la camionnette, la brouette, bref, après le fier navire que chacun entretien, ou pas, avec amour, il y a l'ANNEXE. (Les britishs parlent de "dinghy") Elle sert à tout, à commencer par transporter les navigateurs d'un bord à un autre, ou du bord à la terre ferme, elle fait l’objet de toutes les conversations, voir de toutes les convoitises. Les vols ne sont malheureusement pas rares, surtout par des navigateurs peu scrupuleux qui font leur "marché" au départ de la transat retour. Les annexes sont, comme les motos ou les voitures, le reflet de leur propriétaire, il y en a des grosses prétentieuses, des petites nerveuses, des vieilles avachies et des jeunes bien pimpantes. Hormis quelques irréductibles qui ont des annexes à voiles ou des kayacs, les annexes sont motorisées, et là aussi, il y a de tout, les poussifs et les pressés, les pépères et les cools.  Nous, on est les cools, bien sûr !! Notre précédente annexe était trop légère et comme les mouillages sont souvent éloignés du point d'arrivée, les escapades et découvertes quotidiennes, nous avons quelquefois du renoncer. Depuis mai, notre nouvelle Mini Q est presque faite pour nous, taille idéale pour être relevée et fixée sous le portique, stabilité parfaite et très bonne capacité de charge. Le moteur Tohatsu 9.8 cv que nous avons acheté à Grenade est un peu juste pour déjauger (mettre le bateau à plat pour gagner de la vitesse) rapidement mais si je fais la figure de proue, ça le fait (les navigateurs comprendront de quoi je parle). Bref, le seul défaut de cette merveille (une Carib 2m50), c'est un poids un peu lourd pour notre Quintet, déjà qu'il accuse de l’embonpoint ... Pour protéger Mini Q, nous avons fait faire à Bequia, une protection anti soleil très chic, assortie au bateau, avec un gros QUINTET cousu dessus, pour essayer de dissuader les voleurs et pour la reconnaitre parmi d'autres carib les soirs un peu arrosés.(je plaisante)

Intendance, loisirs et autres

Côté cuisine et réserve, nous avions prévu dix fois trop, bien qu'on nous ait dit, à juste titre, qu'on ne trouvait rien au Cap Vert. Aussi avions-nous fait avant de partir, le plein de délicieuses (et fort lourdes) conserves françaises, que nous avons enfin fini à Barbuda. On trouve de quoi se nourrir (j'ai bien dit se nourrir, pas bien manger) partout sur l'arc Antillais, donc inutile de se charger outre mesure. La question d'installer un dessalinisateur nous avait préoccupé pendant un bon moment avant notre départ. Nous y avions renoncé pour des questions de coût, de difficulté d'installation dans un si petit bateau et au regard d’expérience de bateaux copains. Bien nous en a pris, nous n'avons jamais manqué d'eau, notamment grâce à une petite installation de récupération d'eau de pluie, idéal pour les nombreuses douches dont on ne se prive pas. Seule la question des lessives est galère, car impossible de laver son linge à bord, c'est donc un budget à prévoir. Côté positif, les laveries sont les derniers "salons-où-l'on-cause", l'occasion de faire de nouvelles connaissances, de glaner des bons tuyaux et d'entendre les derniers potins bateaux.

Notre amie navigatrice Annick nous avait bien avertis, tout moisi sous les tropiques, à commencer par les vêtements ou autre stockés dans les placards et coffres. J'avais donc suivi ses conseils, quitte à enlever certaines portes de placards ou équipets, mais malgré cela, il faut régulièrement faire la chasse au moisi et aérer les vêtements qui ne servent pas souvent. Même en étant très vigilants, nous n'avons pas pu empêcher les visiteurs inopportuns, de ridicules mais fort tenaces charançons, dont nous avons fini par avoir la peau aux termes d'une guerre sans merci. Tous les achats sont enfermés individuellement dans les sacs congélateurs étanches, mais ces passagers clandestins se sont introduits via un paquet de pâtes, qu'ils ont consciencieusement réduit en poussière, puis percé le sac étanche afin d'aller coloniser nos provisions, c'est là que nous les avons découvert.

Les livres, comme les films, s'échangent, et c'est un sympathique troc entre français, et on trouve aussi sur le même principe de l'échange, ( un livre déposé, un livre pris) dans beaucoup de lieux de passage des navigateurs, bars ou resto, laverie, boutique, bureau de clearance... Les films sont très prisés, les disques durs se copient, chefs-d'oeuvres voisinent avec les navets, c'est la loterie de l'échange selon le goût des équipages, mais on peut avoir aussi de belles surprises.

Le Carenage annuel


On n'en est plus à la marine à voile où les tarets bouffaient impitoyablement les coques en bois, mais nous avons tout de même nos petits amis, les balanes. Ces petits crustacés se fixent sur la coque et colonisent petit à petit le bateau, le ralentissant. Les algues, sous les tropiques poussent aussi vite que les salages de nos jardins, mais on ne peut pas en faire le même menu. Afin que Quintet garde un ventre bien propre et glisse rapidement (toute proportion gardée) sur les flots, il faut le caréner. On en profite pour faire tous les petits travaux nécessaires au bon entretien de Quintet, comme par exemple, le nettoyage des évacuations des toilettes, très entartrées et cuve à eaux noires. Une bonne journée de boulot les mains dans la m..., très sympa comme activité par grosse chaleur.

La B.A., je dirai plutôt la purge de l'année, c'est le carénage, et comme nous avons prolongé notre séjour aux Antilles, il a bien fallu se résoudre à redonner sa peau de bébé au gros ventre de Quintet. Pour raison météo, nous sommes donc en ce moment dans le sud Antilles. Les prix pratiqués dans les iles anglo-saxonnes sont bien plus avantageux qu'en France, Guadeloupe ou Martinique, c'est donc une excellente raison d'y passer quelques jours. A Prickly Bay au Sud Grenade où nous sommes en ce mois de septembre, le chantier pratique une philosophie très british. Les prix s'entendent main d’œuvre comprise par un personnel très professionnels et pléthorique, mais si vous tenez absolument à le faire vous-même, c'est le même prix. Pas de chance pour nous, beaucoup d'employés étaient en congés et nous avons fait nous-même le carénage, sans pour autant bénéficier d'une ristourne. Toute prestation supplémentaire se facture à prix d'or et il faut être vigilant et bien demander avant. Ainsi, Soun Paradise qui carénait en même temps que nous, a demandé à laissé le bateau dans la sangles de la grue afin de remonter ses safrans sur lesquels Jean était intervenu. Immobilisation 1heure facturée 200 dollars. gloups ! But business is business ...

 

Cinq jours à terre à moustics land, ça va bien, on a donné, et maintenant, à nous la liberté retrouvée. Prickly Bay et les trous à cyclones du sud Grenade est le repaire des français navigateur-à-l'année, une petite communauté sympathique. La saison de la langouste est ouverte, à peut près à 15 Euros la langouste de 2,5 Kg. Le programme des festivités à venir est donc alléchant, entre navigations vers des criques de l'est-Grenade et petits mouillages choisis en fonction des concerts nocturnes,

On se repose de notre carénage par une journée escapade vers St Georges, sur Soun Paradise.  Bernard et Maryvonne sont de la partie. Sensation cata : la vitesse, la stabilité, la puissance, mais c'est quand même une très grosse bête et je ne nous vois pas manœuvrer l'animal par des conditions plus sportives.

Hasard des retrouvailles, nous avons revu Nano, des copains bateau partis de La Rochelle, ponton 22 (encore un) il y a cinq ans. Partis pour une année, ils y sont encore... parmi les projets, il pourrait donc y avoir une flottille agrandie vers Trinidad et Tobago. (env. 80 milles de Grenade) Pour les jours à venir, la météo très calme, et des vents quasi inexistants ne motivent pas les équipages à faire route au moteur, nous attendons qu'éole se réveille un peu et en attendant, programme petite nav. bricolage, baignade, détente ...

On vous racontera tout cela dans le prochain billet.

mercredi, août 28 2013

Août 2013, les vacances de Sarah

Sarah attendait avec impatience ses vacances d'été bien méritées, après une année à Paris dans le cadre de son "Tour de France". A partir de Septembre, ce sera Bruxelles chez Marc Debailleul, autre pays, autre gastronomie, et nous irons naturellement la voir en fin d'année, équipés comme il se doit des polaires et autres vêtements très chauds dont nous avons presque oublié le nom. Sarah avait pu venir nous voir en Martinique cet hiver et nous avions concocté pour elle un programme découverte / farniente. Cette fois-ci , c'est direction les Grenadines à environ 120 milles au sud de la Martinique, programme eau turquoise et baignades. Sarah n'est pas une grande fan des navigations, même par temps clément. La descente est donc prévue tranquille avec quelques belles escales, et le retour en petit avion inter-ile. (On verra que les programmes sont fait pour être modifiés)

Nous avons retrouvé avec plaisir Bernard et Maryvonne de Sonate (leur sun fizz sur lequel ils vivent depuis 7 ans) et la descente vers le sud se fera aussi avec Soun Paradise, le Catana 44 de Jean et Maud. Les lecteurs du blog se souviendront de Jean et Maud, l'un des quatre équipages/mousquetaires Rochelais de la mer qui aurait du faire le périple l'an dernier avec Oiaou, Black Beatle  et nous. Pour raison professionnelle, ils avaient du renoncer à partir, mais le désir est tenace et ils ont sauté le pas en venant carrément s'installer en Martinique il y  a quelques semaines et reprendre une activité de charter. (voir le lien et venez découvrir les Antilles en cata) On se suivra plus ou moins selon des goûts et les envies de visites de chacun. Bon d'accord, deux monocoques ne peuvent rivaliser, malgré nos talents de navigateurs, avec un cata rapide. En revanche, c'est l'espace idéal pour les grands apéros, ce dont nous aurions tendance à abuser. De toute façon, c'est le premier arrivé qui prépare l'apéro et à ce coup-là, Soun Paradise gagne à tous les coups. Du Marin à Rodney Bay à Sainte Lucie en binôme avec sonate, nous piochons l'ancre en même temps, sous un ciel menaçant. Soun Paradise est resté au Marin et nous rejoindra plus tard. Négociation d'un taxi pour les deux équipages et en route pour visiter Sainte Lucie, et notamment, le volcan de la Soufrière, en activité. Très surveillé, car de même nature que le volcan de la montagne Pelé, il rejette des émanations de souffre malodorantes que l'on sent fort bien lorsque qu'on passe sous le vent de l'ile.

Il fait déjà très chaud au bord du cratère, et il n'est pas question d'aller poser le pied sur la croûte solidifiée mais fragile, d'où émergent de gros bouillons d'eau à 100°. Depuis longtemps déjà, l'eau qui coule du volcan est canalisée et envoyée vers des "bassins", on distingue encore dans la végétation luxuriante en contrebas, ce qui aurait été la "baignoire de Joséphine" où elle serait venue faire une thalassothérapie à la mode de l'époque. Mythe ou réalité ? Maryvonne et moi avons été les seules à vouloir tester les bienfaits de la boue volcanique. Il faut dire que nous étions motivées, car il parait qu'on rajeunit de 20 ans après cette expérience. La recette: s'enduire de boue et faire sécher au soleil, puis se rincer dans l'eau de la piscine, elle était tellement chaude ce jour-là (plus de 40°) que nous n'y avons peut être pas trempé le temps voulu. Le résultat escompté nous a déçu, et en ce qui me concerne, les rides sont toujours là, même avec une peau de bébé.

Il est toujours bon lors d'une journée excursion, de mitiger les plaisir, chaleur et volcan, contre fraicheur et sérénité d'un parc botanique. Totalement dévasté en 2010 par un cyclone, on mesure l'énergie de la nature pour retrouver en si peu de temps sa splendeur et sa vitalité.

Arrêt déjeuner au ravissant village de la Soufrière, dans ce petit resto en face de la plage. Le cadre est sympathique et coloré mais la gastronomie réduite à sa plus simple expression.

  

Décalage et fatigue obligent, Sarah ne nous a pas suivi en expédition bus le lendemain à Castrie, la Capitale de Ste Lucie. Si la ville en elle-même est assez vilaine, sauf quelques vestiges de beaux bâtiments et églises, et le port (de commerce) sans intérêt, Castrie possède un marché couvert animé et coloré où nous avons pu faire l'avitaillement de légumes et fruits à prix corrects.

Pour aller à Bequia (prononcez Bécoué), une grosse journée de navigation nous attendait (+/- 70 milles), car nous voulions éviter une escale à Saint Vincent et passer au vent. Afin de raccourcir la punition et lui faciliter la sieste, Soun Paradise prend une équipière clandestine. Sarah sur le cata arrivera une petite heure avant nous, la faute à la pétole qui nous a tous obligé d'appuyer la navigation au moteur. Ya pas, un bateau à voile rapide, ça a besoin de vent quand même. Bequia la microscopique ile au nord des Grenadines se visite en deux heures, quelques jolis points de vue, et l'attraction locale, le "sanctuaire des tortues".

Fondée par un fisherman américain il y a une vingtaine d'année, parce qu'il se désolait de voir disparaitre peu à peu ces animaux. Non protégées sur les iles anglaises, les tortues sont mangées, comme les œufs que les locaux recueillent lorsque les tortues viennent pondre.Le sanctuaire recueille les animaux blessés, et plus "rigolo", les tortues juste nées. Il n'est pas scientifique mais avec de pauvres moyens, le vieux monsieur tente de sensibiliser les antillais sur la nécessité de limiter les prélèvements. sur une couvée de 300 tortues, il arrive à élever environ 45 d'entre elles jusqu'à leur libération vers l'age de 5 ans. Dans la nature, on estime qu'une seule tortue sur 100 reviendra un jour sur la plage qui l'a fait naître. Son travail n'est donc pas inutile. Ces mignonnes tortues, qui ressemblent à s'y méprendre à ces jouets de bains pour enfant, doivent être élevées ensemble, car isolées, elles meurent. En revanche, elles se mangent entre elles, et ne restent, de fait, que les plus agressives et les plus déterminées.

chaud chaud, where's the ice cream ??

Très fière de moi, j'ai enfin réussi à attraper juste sous le bateau une langouste, sans harpon, sans collet, mais avec des gants, car la bestiole se rebiffait durement dans son trou. Cadeau anticipé d'anniversaire pour Sarah pour cette langouste portion individuelle.

Depuis notre escale un peu inquiétante à St Vincent et les rumeurs persistantes d'insécurité de l'ile, nous évitons d'y séjourner. Pourtant, naturelle et en grande partie sauvage, elle mériterait d'être découverte. Laure d'Oiaou nous avait dit que le patrimoine était intéressant à Kingstown, la capitale. Comme nous sommes trois équipages et à une heure de ferry entre Bequia et Kingstown, nous partons tous, dans l'idée de passer la journée, faire le tour de la ville et profiter du marché qui couvre toute la ville dès l'aurore.

Les cathédrales anglicane et catholique se font face, les clochers rivalisant de hauteur. Célébration de l'assomption, la catholique se prépare à une messe accompagnée de steel band, chorale et danseurs. Trop tard pour nous, le ferry n'attend pas, mais nous aurions bien aimé assister à cela.

On a beau avoir presque 23 ans, le cuisses de maman sont toujours plus confortables que les banquettes.

Ça y est !, les Grenadines sont à portée d'ancre et première escale mythique: Mayreau. A présent, il n'y aura plus que des mini navigation d'une ou deux heures entre les iles. Quelques cata de charter bruyants ne troublent que provisoirement la quiétude des lieux. Les boats boys sont désoeuvrés, les resto fermés, la plage déserte. Nous faisons la connaissance de Ice (prononcez aïsse, ce qui signifie glace en anglais, allez savoir pourquoi) et Jean, qui commence à poser les bases de ses futures "relations professionnelles", négocie les repas confectionnés à terre et servis à bord. Ice viendra même avec sa petite famille et nous en apprendrons encore sur la vie et les coutumes d'ici.

De Mayreau aux Tobagos, l'arpichel carte postale, une petite heure de navigation au moteur et c'est le saut dans la piscine. Nous avons pris mille et une photo, des films, photographié Sarah sous tous les angles afin de lui donner des souvenirs pour les rudes soirées d'hiver belges. Cela se passe de commentaire, et il n'y a rien d'autre à faire que nager avec tortues, raies, poissons coffres et autres beautés, voir le soleil se coucher sur l'horizon et la lune se lever...

 

Morpion est maintenant presque submergée par la mer, alors qu'une large bande de sable la recouvrait lorsque nous étions venu. Nous avons remarqué que la mer est environ 50cm plus haute qu'en hiver mais ne savons pas pourquoi. Il n'empêche, le parasol est toujours là pour faire les prises de vues.


Soun Paradise a de nouveaux invités, Elmut et sa jolie famille sont les tous premiers clients pour une petit séjour de 4 jours autour des Grenadines. (Merci Elmut pour les photos et films) Elmut, la carrure athlétique et à l'humour irrésistible, n'a pas son pareil pour prendre contact avec les locaux. C'est grâce à lui que nous visiterons Petit Saint Vincent en VIP, faisant croire que nous étions une compagnie de Charter en train de prospecter pour de futurs clients. Maud et moi étions hilares à l'arrière de la petite voiture. En revanche, nous oublierons la glace la plus chère des caraïbes. Pas de congélateur à bord, Sarah et moi avons menacé le capitaine de mutinerie si nous n'avions pas notre glace pour le dessert. Direction le resto réservé aux visiteurs comme la famille Bidochon (l'autre resto est pour les clients VIP de l'hôtel) et nous commandons, en toute confiance puisque nous sommes "chez les riches", trois glaces de deux parfums chacun. Nonchalamment, la serveuse, qui s'est de plus trompé de parfum, nous apporte finalement trois bols, dans lesquels nagent déjà deux pauvres boules de crème glacée au parfum incertain, à moitié fondues. Comme nous faisons de grands yeux, elle nous apporte trois verres d'eau glacée, du robinet. Montant de cette petite folie: 37 dollars américains, soit plus de 10 Euros les deux boules de glaces. Heureusement que le caissier ne comprend pas le français, ni José l'anglais, car il y a eu "explication de texte".

Photo : Fin de vacances Antillaises pour Sarah, un joli périple de Martinique aux Grenadines, de belles découvertes, le plein de soleil et d'énergie, quelques belles pêches, le ti-punch, la tendresse et la complicité de ses parents (c'est nous !): de beaux souvenirs pour toute l'année ...

Il y a 23 années naissait notre jolie princesse, c'était hier. C'est une grande occasion et le repas aux langoustes est incontournable. Sarah passe une bonne partie de l'après midi à nous préparer le dessert, gâteau au chocolat et sa crème anglaise, accompagné de petites meringues. Pas facile, car l'équipement du bord est limité, le four inadapté, Sarah la professionnelle est peu contente du résultat, mais on se régalera quand même. Chaque bateau cuit ses langoustes et c'est sur Soun Paradise que nous fêtons dignement l'événement.

 

Voilà comment Sarah, et la plupart d'entre nous, aimons les navigations: petit vent 15 nœuds de travers ou bon plein, mer belle, houle douce, ciel bleu. On vous le dit tout de suite, ce n'est pas toujours le cas, les grains et ondes tropicales sont aussi soudains que violents.

Les programmes, je l'ai dit, sont fait pour être modifiés. A cette saison, les petits avions qui font les liaisons inter iles ne sont pas surbookés et si l'on peut réserver, on risque, par manque de demandes, de devoir quasiment privatiser l'avion. Selon les avions, le prix du voyage coûte entre 500 et 900 Euros, à diviser entre trois et six personnes. Si vous êtes seuls, le calcul est donc simple. Le retour de Sarah vers la Martinique a donc du être anticipé. Nous sommes bien lents et pas vraiment ravis de devoir repartir en Martinique, mais comme Soun Paradise devait remonter au Marin, et c'est donc une deuxième transat, de nuit cette fois-ci, que Sarah doit faire. 17 heures pour 130 milles dans les conditions correctes, ils auront fait une superbe moyenne.

Les vacances de Sarah sont finies, bronzée comme un joli caramel, bien reposée et pleine d'énergie, elle repars sur la métropole la tête dans les étoiles, mais les pieds sur terre, comme il se doit. Nous nous retrouverons dans 3 mois à notre retour en France, avec certainement une escapade à Bruxelles, voir ma tante et cousins, mais aussi, si nous avons le temps, nos amis navigateurs de JAD.

Après le départ de Sarah, nous sommes revenus à Bequia ou un excellent voilier nous a réparé notre génois et fabriqué une belle protection pour notre Mini Q.  Nous poursuivrons ensuite doucement, ou pas, vers Grenade, avec plusieurs options, dans l'ordre ou le désordre, caréner Quintet à Prickly Bay, partir vers les Roques en flottille, ou vers Trinidad et Tobago, toujours en flottille, ou rester entre Grenade et les Grenadines en attendant que notre fils Jordan viennent nous rejoindre fin octobre, ou remonter en Martinique fin octobre (mais c'est bof en pleine saison cyclonique). Bref, c'est ça la vie de navigateurs plaisanciers, aujourd'hui peut être, ou alors demain, c'est aussi à l'occasion des rencontres que les opportunités se créent, que les projets s'affinent.

pfff! on n'en peut plus de ces soucis, mais que va-t-on faire maintenant ?

un bon bouquin, une super connexion wifi, quelques films ramenés par Sarah, quelques brasses pour se rafraîchir et tiens, le petit pêcheur qui vient nous proposer le poisson du jour, ha... la vie est dure tout de même....

mardi, août 6 2013

Martinique, le tour des yoles rondes

Un an tout rond que nous avons largué les amarres de La Rochelle pour une aventure que nous pensions ne durer qu’une année. Cette année est passée à la vitesse de l’éclair et il faut nous replonger dans les épisodes du blog pour se souvenir de tout ce qu’on a vécu. Une grande partie du voyage s’est faite en duo avec Oiaou auquel s’est souvent joint Black Beatle. Tous deux sont de retour à La Rochelle, après une transat Iles Vierges – Les Bermudes – Les Açores – La Rochelle qui s’est globalement bien passée, nous les avons suivi avec attention, et leur avons transmis les précieuses infos météo par téléphone iridium. Il faudra bien prendre le même chemin l’an prochain. Si, comme nous l’avons fait pour Oiaou, on peut nous guider sur une route météo la plus sereine possible, ce serait d’autant plus rassurant. On verra. C’était en tout cas une magnifique aventure partagée.

Cette deuxième année est davantage sous le signe des « vacances », puisque les découvertes patrimoniales que nous aimons sont déjà faites. Enfin, presque, car en terme de patrimoine non pas architectural mais de traditions, La Martinique n’a rien à envier à la vieille Europe. Après le festival de Fort de France, où nous avons assisté à des concerts Jazz très sympas, c’est au Marin que nous avons lâché l’ancre.

Le Tour de Martinique des Yoles rondes est une véritable tradition sportive, qui a lieu en juillet-août depuis 1985. Jusque dans les années 1950, les pêcheurs se livraient à des régates à bord de leur yoles (appelés aussi gommiers), mais ces courses se sont progressivement  organisées et sont devenues de véritable compétitions, très « sponsorisées ». Ce spectacle attire une foule considérable à chaque escale du tour de Martinique et cette année, le prologue,  le départ et l’arrivée se fait au Marin, nous sommes donc aux premières loges.

Les indiens Caraïbes  se déplaçaient d’iles en iles dans des gommiers, pirogues taillées dans les troncs d’arbre gommier. Plus tard, cette embarcation servit également aux nègres marrons à fuir vers la Dominique ou Saint Vincent, et plus tard encore, aux combattants martiniquais à prêter main forte aux Forces Françaises  Libres pendant la deuxième guerre mondiale. Les techniques de construction se sont transmises mais la disparition progressive de cette essence a conduit les hommes à choisir des arbres plus légers, puis des matériaux composites suffisamment robustes pour porter, avec l’abandon des voiles, les puissants moteurs qui les emmènent loin au vent de l’ile ou dans les canaux pêcher thons, thazards, espadons et dorades coryphènes.

Les coques profilées de 36 pieds  portent une unique voile carrée qui peut dépasser 70m², choisie selon le vent prévu, avant le départ, car c'est quasi impossible de changer de voile pendant la course. Avant le départ de la régate, les équipiers dressent le mat et installent les « bois dressés », en bambou, exercice d’équilibre spectaculaire.

L’équipage à géométrie variable se répartit selon les rôles : barre, manœuvre d’écoute ou de rappel, écope, car ces frêles navires gîtent facilement et prennent l’eau. Le défilé des équipes, bruyant et coloré, permet d’admirer les sportifs, on peut alors deviner, aux carrures quelquefois très imposantes de certains, quel rôle ils jouent sur la yole. Quelques rares femmes aussi, plutôt bien charpentées, et  tous portent fièrement les couleurs des  sponsors.

Les équipes les plus célèbres, les plus sponsorisées sont aussi les plus bruyantes, défilé aux tambours et percussions, danseuses et couples en costumes créoles traditionnels, cris « de guerre » et chants créoles. Chaque yole appartient à un club d’une ville et à des sponsors, autant dire l’ambiance survoltée des habitants lorsque leur yole est en tête. Pour le Marin, c’est notamment la yole « Brasserie Loraine Isuzu », une marque de bière locale très appréciée.

Le Zanzibar, le restaurant de nos amis Hervé et Laure, est aux premières loges pour le prologue, puis pour l’arrivée finale des yoles une semaine plus tard. Nous donnons un petit coup de main et nous transformons en cabaretiers éphémères, c’est une occasion de plus d’échanger avec les Martiniquais, on progresse dans la compréhension du créole, de là le parler, on n’y est pas encore.

C’est donc une manifestation hors du commun que nous découvrons,  difficile, éprouvante, tactique et esthétique. Mieux encore, nos amis Hervé et Laure nous font la surprise de nous emmener au cœur de l’événement. « Au cœur » est en effet l’indice donné par Hervé pour nous mettre sur la piste, mais nous étions loin d’imaginer la journée qu’ils nous avaient préparée. Tenue imposée de rigueur mais on ne s’en plaindra pas, le teeshirt Mumm est revêtu par l’équipage et la quinzaine invités. Les invités VIP, c’est nous !

Le catamaran affrété par la célèbre marque de champagne est un Lagoon 440, l’occasion pour nous de tester les sensations cata pour la première fois. On le dit tout de suite, dans les conditions plutôt calmes de navigation que cette journée nous a réservée (je parle de la mer et du vent uniquement), poser son verre de champagne sans craindre qu’il se renverse est quand même le comble du luxe. L’équipage et composée des représentants de la marque, hôtesse et équipiers, sans oublier l’incontournable DJ, car en Martinique, la musique à fond (on appelle ici avoir, ou faire « du gros son ») les baffles sont obligatoires pour la fête, mal de crâne garanti, et pas à cause du champagne qui coule à flot.

L’ambiance sur l’eau est énorme, plus de 70 catamarans affrétés par les villes, clubs, sponsors ou supporters et peut être 200 bateaux à moteurs, scooters et autres embarcations qui font bouillonner la mer, survolés par les hélicoptères des télés. La radio diffuse en direct les infos de l’étape, certains catas sont surchargés de percussionnistes et martiniquais survoltés. Les messieurs très comme-il-faut du cata Mumm ont tôt fait de remarquer sur d’autres embarcations quelques jolies naïades en maillots fluo qui trémoussent de forts jolis popotins avec talent. La mode est au fluo et au mini-bikini, ces messieurs savent visiblement très bien ce qu’est un "maillot brésilien". On doit cependant admettre que certaines martiniquaises n’ont aucun complexes, et mettent joyeusement leurs rondeurs, pour ne pas dire plus, en valeur dans de microscopiques  tenues plus « flashies » les unes que les autres. Nos capitaines à nous sont bien plus sages, leur Iphones ne leur servent pas à photographier les martiniquaises (quoi que ?), mais à suivre la course sur leur logiciel de nav / GPS.

L’étape que nous suivons sur l’eau est l’une des plus techniques pour des yoles et pour nous plaisanciers, celle qu’on ne fait pas souvent, la côte nord-est, entre le bourg de Trinité et celui du Prêcheur. Lieu de rencontre des courants et des effets venturi de la côte abrupte qui génèrent  une mer formée et désordonnée, pas de havre ni de refuge, c’est aussi une côte baignée par de gros nuages menaçants un temps retenus par la Montagne Pelée et lâchés avec violence sur la côte nord-ouest.

Le cata suit la course au plus près et très vite, les « mapipi » (les favoris) se disputent les premières places, rivalisant d’énergie et négociant au mieux une mer difficile pour ces étroites embarcations. L’agilité des équipiers sur les bois-debout  est étonnante lorsque tout à coup, on en voit un tomber à l’eau. Incident ? Pas du tout, en fait les règles de course permettent de changer les équipiers fatigués ou pour ajuster « la charge », larguer est plutôt le mot juste. La difficulté est de « réapprovisionner » en équipier frais. Pour être clair, petit vent : équipiers légers, vent fort : équipiers lourds… Un bateau moteur approche, à sa proue, un équipier en équilibre se lance soudain sur un bois-debout libre de la yole et s’y accroche avec adresse, contrebalançant ainsi la gite prononcée de yole. Les trois barreurs aux biceps de catcheurs s’arqueboutent sur le gouvernail, immense pagaie de plusieurs mètres avec laquelle ils dirigent et rament pour remonter au vent. Le patron (le capitaine), hurle les ordres dans un langage maritimo-martiniquais totalement incompréhensible pour nous.

C’est une vraie et belle découverte que cet événement annuel, la vie s’arrête pendant une semaine et la Martinique vit au rythme de la course.  Dans les commerces comme dans les administrations, télés et radios diffusent en direct le Tour des Yoles. Vous avez une démarche à faire à la poste, aux douanes ou à la banque, faites-le après l’arrivée de l’étape, ou revenez la semaine prochaine… Les martiniquais prennent leur vacances en fonction du tour des yoles rondes et avec le Carnaval de février, c’est l’évènement culturel le plus populaire.

Le dimanche 4 aout vers midi, c’est l’arrivée au Marin, juste devant le zanzibar qui fait le plein. Nous sommes maintenant bien rodés, et avons revêtus la tenue marinaise de la yole mapipi, le tee-shirt Loraine. L'équipe est d'enfer, avec le fils de Laure, Axel, et Jean, l'ami rochelais arrivé depuis peu avec sa petite famille. Estimation des médias, 40 000 personnes se pressent sur la plage et les rues avoisinantes dès 8 heures du matin, chacun arborant la tenue de sa yole. Le règlement de la course est plus ou moins identique au tour de France : classement par étape, classement général, meilleure combativité, meilleurs jeunes … et depuis quelques années, c’est la yole sponsorisée par la marque locale d’eau de source Chamflor qui remporte la victoire. C’est encore le cas cette année, mais la plage est en délire à chaque arrivée, ovationnant ainsi tous les sportifs méritants.

 

Nous avons vécu au cœur d’un événement traditionnel et nous nous sommes vraiment amusés, même en « travaillant ». Il nous faut bien quelques jours pour récupérer, avant que notre jolie Sarah pose le pied sur le pont de Quintet pour trois semaines de vacances. Destination privilégiée:  les Grenadines, avec quelques belles escales que nous souhaitons découvrir ou re-découvrir.

A bientôt pour de nouvelles aventures,

jeudi, juillet 11 2013

Retour vers le sud et rencontre avec Chantal

C'est un "zapping" un peu décousu que allez lire, je vous le concède, mais résumer un mois et demi en quelques photos et quelques lignes n'était pas facile. Je n'avais pas résisté au plaisir de vous raconter Barbuda, sans pour autant avoir fini la description d'Antigua. Après Antigua, nous sommes revenus à Dehaies en Martinique, puis Les Saintes, Pointe à Pitre pour une escale technique, de nouveau les Saintes où nous avons retrouvé nos copains d'Antha Gonist. Avec eux, nous avons navigué vers la Dominique et une escale sympathique à Portmouth. Nuit agitée au mouillage de Roseau et nous voilà de retour en Martinique depuis quelques jours.... Copains et festivals de musique, et rencontre avec Chantal.

Barbuda nous a laissé empli de souvenirs uniques, mais nous serions bien en peine de donner le top 10 des lieux les plus aimés de notre périple. Certains sont indéniablement extraordinaires, d’autres sont associés avec des rencontres ou des contextes particuliers. Nous sommes restés un mois à Antigua et Barbuda, temps de la clearance autorisée, et nous y reviendrons, car nous gardons encore, pour le plaisir, quelques découvertes à faire.

Monter vers le nord à l’époque de la grande transhumance des navigateurs est déjà une belle aventure, mais se retrouver seuls dans les lieux désertés,  redescendre vers le sud et rencontrer « ceux qui restent », révèlent aussi des saveurs toutes particulières. Pour ce billet, plus d’images que d’habitude, je vous laisse donc le plaisir des yeux, et lire les courtes légendes des photos.

Grenn Island à Antigua, côte est

En escapade avec mini Q, mais toujours avec un teeshirt, le soleil tape dur..

Cactus en tous genres...

crabe rouge, non comestible, ici un tout petit, car ils peuvent atteindre plusieurs kilos

de plus en plus rare mais protégées, les tortues terrestres viennent chercher quelques reliefs de repas laissés par des piqueniqueurs.

ici comme ailleurs, la pollution plastique gâche le paysage pour plusieurs générations, et tue oiseaux et tortues.

séance plongée sur la barrière de corail, une splendeur

joli point de vue sur Brows Bay et la côte est depuis un ressort fermé

Absolument seuls sur Green Island, on joue aux Robinson

Ce que l’on retient de ces étapes, ce sont les rencontres avec les locaux : guides, habitants ou pêcheurs, ou des européens, (français ou belges la plupart du temps) venus sous les tropiques s’inventer de nouvelles vies. Cette photo de la dame au chapeau rappelle une rencontre savoureuse. José avait entamé la discussion et elle nous expliquait que ses cochons, en quasi liberté dans la forêt, devait être ramenés le soir à cause des chiens errants qui les attaquent. Moitié créole, moité français, mais comprenant semble-t-il sa maitresse, ce petit cochon n'en perdait pas une miette, peut être même aurait-il donné son avis et participé à l'échange...

Un an de navigation, ce sont aussi les petits soucis qu’il faut résoudre, usures diverses, pannes électriques, Quintet fait l’objet de toute notre attention et l’escale à Pointe à Pitre où les ships sont assez bien fournis, permet de résoudre la plupart des problèmes. On passe beaucoup de temps à gratter les coquillages sous la coque, à graisser ceci ou cela, à réparer ou vérifier voiles et accastillage... C'est la saison des pluies, les paysages secs s'il y a quelques mois laissent place au vert et à l'abondance. Mais l’humidité est une plaie que l’on combat comme on peut, et si placards ou équipets sont régulièrement « dé-moisisurés » (ça se dit ?), les connexions électriques n’aiment pas du tout et génèrent des pannes pas forcément faciles à trouver.

Revenir sur les mouillages connus a un avantage : pas de stress, on sait où ça tient, où ça ne roule pas et mieux encore, où il est possible de capter du wifi. Nous avons testé l’achat d’un réseau Antillais (disponible partout sauf Guadeloupe et Martinique), installé sur certains mouillages, le réseau « hot hot hot », plutôt fiable et de bonne qualité, notamment au Bourg des Saintes, à Portmouth et Roseau en Dominique. Retour en Martinique, bien sûr, plus rien, bienvenu en France… Alors on vole de la connexion comme on peut. (Je ne cherche pas à m'excuser sur le manque de nouvelles pages de Blog, mais quand même...)

C'est la saison des mangues, nous revenons de promenade dans la forêt de Dehaies avec un sac plein.

En route pour les Saintes, ça envoie !

Nos amis Laure et hervé d’Antha Gonist ont profité d’une semaine de vacances pour nous retrouver aux Saintes, où nous profitions depuis quelques jours de la quiétude du village, de belles plongées et cerise sur le gâteau, quelques échanges avec une maman dauphin et sa petite, qui ont décidé depuis la fin de l'année dernière, de tenir leur quartier habituel dans la rade, et jouer avec les baigneurs. Nous avons pu les approcher et nager lentement avec elles, un grand moment d'émotion. D'après les Saintois, il semblerait que madame attende encore un heureux événement et décide encore de rester pour mettre bas, peut être verrons-nous le petit l'an prochain.

Plongées aux Saintes, on fait de drôles de rencontres, comme ce grand poisson bleu "volant". Qui saurait ce que c'est ?

Les guides ne sont pas très complets, et nous aurions aussi aimé avoir quelques explications géologiques sur la formation de ces iles.

Comme je l'avais déjà raconté, les Sainte ont été pendant longtemps une base militaire très disputée. En face du bourg, l'ilet à Cabris (bien nommé car des centaines de cabris ont investit l'ile) permet un panorama quasi circulaire sur les Saintes.

Le fort Joséphine y fut construit au milieu du XIX, mais détruit par un cyclone, il n'en reste que quelques vestiges,

et parmi les vestiges, la prison et son prisonnier d'époque, un monument historique (la prison, pas le prisonnier)

La baie de Pompierre est interdite au mouillage, et c'est bien dommage, mais presque fermée, elle deviendrait vite un piège en cas de mauvais temps.

Un poête a cloué dans les racines de ce figuier étrangleur quelques maximes à méditer

c'est vrai que la quiétude des lieux porte à la méditation et la poésie, mais voici nos amis Hervé et Laure qui arrivent. Quintet et Antha Gonist au mouillage du Bourg des Saintes, avant de partir ensemble pour la Dominique.

la Dominique n'a pas très bonne réputation auprès des navigateurs, mais c'est surtout à cause des trop nombreux boat-boys qui viennent presque agresser les navigateurs dès leur arrivée dans la baie pour leur vendre tout et n'importe quoi. La concurrence est rude, car c'est le premier qui accoste qui remporte le marché potentiel: vendre un circuit, réserver un taxi ou un bus, vendre fruits légumes ou poissons... A cette saison ils sont moins nombreux, et comme nous sommes à deux bateaux, le choix se porte vite sur Albert

Nous avons donc fait avec Hervé et Laure la Rivière Indienne. Il s’agit d’une rivière qui serpente au cœur de la mangrove qui borde le village de Portmouth au nord de la Dominique. C’est une réserve naturelle protégée dans laquelle il est interdit de circuler au moteur, c’est donc à la rame et dans un silence uniquement perturbé par les bruits de la forêt que nous remontons la rivière, tous à fait seuls en cette saison.  Albert, le guide bilingue est intarissable sur la faune et la flore de son pays et le « bar » déniché en pleine forêt était très animé (celui ouvert habituellement aux touristes était fermé).

C’est jour de marché à Portmouth, en fait, quelques marchands ambulants sur les trottoirs du Mickael Douglas Boulevard proposent bananes, ananas, mangues et quelques légumes. Pas grand-chose à voir.

On ne régate pas avec Antha Gonist, qui nous laisse sur place dès la sortie de la baie, 'ya pas à dire, quelques pieds de plus et les navigations seraient plus courtes et plus confortables... Tant pis, nous avons le temps et faisons une escale à Roseau; alors qu'Antha Gonist sera déjà arrivé en Martinique

La réputation de Roseau, qui est la capitale de la Dominique, n'incite pas à nous y arrêter, le mouillage rouleur est épouvantable. Au pied du volcan de la soufrière, les fond tombent à pic. Les locaux ont installé des bouées, enfin, des bouteilles d'eau attachée peut être à quelque chose au fond qui tiendrait une barque, mais peut être pas notre 10 tonnes. Nous refusons la bouée que nous propose un boat boy et trouvons un tout petit espace où mouiller sans se faire virer. Pas de visite à terre cette fois, et pour visiter la Dominique, nous attendrons de revenir chez "les Dominicais belges" du Sun Set Bay Club, où Quintet sera surveillé.

Comme toujours dans les canaux, les traversées des Saintes à Dominique et  Dominique-Martinique ont été musclées, rafales et grains, avec un joli départ au lof de quintet, saisi par l’objectif de Laure à l’arrivée à Portmouth.

La pointe du Bout en Martinique, ou le retour « à la maison », nous y avons nos petites habitudes, les copains, et c’est la fête de la Ri Cha Cha. L’été est, comme en France,  la saison des fêtes votives, des festivals de musique et autres animations de toutes sortes, dont la course des yoles ou le festival de musique de Fort de France. Nous sommes heureux de retrouver un peu de culture et découvrir la culture antillaise, très marquée mais très variée, croisements d'influences multiples. On organise nos mouillages en fonction des concerts jazz ou musique du monde, ou des copains que l’on retrouve ici ou là et on attendra le retour en Europe pour se régaler d'opéra ou de musique classique

Il faut aussi organiser nos mouillages en fonction de la météo, et je me dois de rajouter quelques lignes sur Chantal. Il ne s’agit pas de la dernière Castafiore, ou alors c’est qu’elle chante fort mal et qu’elle a déchainé les éléments. Chantal est la première (et on espère bien la dernière) tempête tropicale de la saison.

Lundi 8 juillet au matin, radio, télés et sites météo confirment l’arrivée  de Chantal sur la Martinique. Annoncée avec des vents de +/- 40 nœuds (env. 80 km/h), elle provoque immédiatement un exode des bateaux du mouillage où nous sommes. Certains, les plus chanceux peut être, ont une place en marina, mais la plupart partent se réfugier dans les différents trous à cyclones du secteur, ainsi que dans une marina en construction, assez sûre (sauf houle car les pylônes sont trop courts, ça nous rappelle Xintia) mais peu protégée des vent de sud est. Parce que Johan, notre copain de Joghor et Cata Créole, nous laisse son solide ( on lui fait confiance) mouillage, nous décidons de rester là, avec trois ou quatre autres voiliers. On enlève tout ce qui peut être enlevé, on assure au mieux et on serre les fesses. Yann, le copain bateau Rochelais nous l’a bien dit : Pendant Chantal tu serres le t… de b… » Quel poète ce Yann !

Mardi 9 juillet, 8h: on prend un petit déjeuner consistant, car comme on ne sait pas à quoi s’attendre, autant prendre de l’énergie. Le temps est assez calme (30 nds) mais couvert. Le baro est à 1010 mais est en chute libre.

9h45, Baro à 1008, vents de NE 40 à 45 nds, ça monte… la radio transmet en direct l’évolution de Chantal, il parait qu’elle est rapide et devrait passer vite au-dessus de nos têtes. Nous ne sommes pas trop inquiets et observons depuis les hublots.

11H, on est dedans depuis une heure, le vent a tourné au sud-est et est à plus de 50 nds. Pendant une rafale, José note 63 à l’anémomètre (Env.120 km/h), la mer fume, la pluie est horizontale, Quintet se couche sous les rafales et tire sur la chaine, pourvu que ça tienne. L’éolienne, que nous aurions dû fixer (mais les vents ne devaient pas être si forts), vibre et surchauffe, on craint qu’elle explose. Certains bateaux derrière nous ont leurs voiles déchirées, et voient leur ancre déraper. Comme on est en première ligne sur ce solide corps-mort, on se persuade qu’on ne craint rien. Impossible de sortir, on écoute la radio et regardons par les hublots et le panneau de descente. Pendant une courte accalmie, José rampe à l'étrave voir si tout va bien....

Les chiffres indiqués sur l'image satellite sont en "nœuds", 55.2 nœuds, c'est bien ce qu'on a ressenti, sans compter les rafales...

12h30, il n’y a plus « que » 30 nds, et à 14h, c’est presque le calme plat, le baro est remonté à 1014, c’est fini, Chantal la pressée est déjà à 60KM au nord-ouest de la Martinique. Nous savons aujourd’hui que trop pressée, elle n’a pas eu le temps de grossir et menacer les iles du nord antillais.

En bilan, nous n'avons pas eu vraiment peur, même si c'était très impressionnant. On s’en est très bien tiré, mieux même que nos copains de la marina qui ont eu quelques dégâts mineurs (chandeliers…) où ceux du Marin qui ont eu la frousse de leur vie avec les bateaux inoccupés ou laissés à l’abandon qui dérivaient et jouaient les bateaux-tamponneurs, les catas qui cassaient leur amarres etc.  comme quoi le dicton, « il vaut mieux être seul que mal accompagné » prend tout son sens. Depuis, entre les escales concerts-tourisme-balades, on explore la mangrove et les trous à cyclones martiniquais pour trouver un ou plusieurs abris sûrs pour notre dériveur, avant de descendre en août vers le sud dès que notre fille Sarah sera arrivée.

A bientôt pour de nouvelles aventures, moins ventées on l’espère.

samedi, juin 8 2013

Barbuda, le temps suspendu

Je ne résiste pas au plaisir de vous raconter notre escale à Barbuda, alors même que je n'avais pas fini de vous raconter les plus beaux coins d'Antigua, notamment Nonsuch Bay et Green Island sur la côte est. Ce sera donc l'objet d'un prochain billet, d'autant que nous sommes de retour sur Antigua.

Nous avions quelques jours d'ouverture météo assez stable pour monter nord vers Barbuda, la dernière escale nord-antillaise de cette année, avant de redescendre prudemment pour la saison cyclonique vers le sud. Barbuda est rattachée à Antigua, donc pas de clerance à refaire, et comme nous avions pris 1 mois (15 mai- 15 juin), nous avions largement le temps d'aller voir ce qui, parait-il, est l'une des perles de l'arc antillais. Navigation facile, une trentaine de mille au portant, avec toujours cette mer un peu levée entre les iles, un ciel d'orage faisant ressortir les bleus extraordinaires d'une mer translucide (entre les deux iles, les fonds ne dépassent pas 50m) et Barbuda, une ile quasi plate qui ne se laisse découvrir qu'à quelques milles avant l'arrivée, comme un cadeau.

Ligne de traine mise à l'eau, mais toujours rien au bout, décidément, il va falloir être inventif avec les conserves du bord, car nous n'avons pas pu faire d’approvisionnement depuis St Johns. Heureusement, il nous reste beaucoup de conserves françaises achetées pour la transat, notamment des confits de canards, qu'on peut agrémenter avec presque n'importe quoi, froid ou chaud. Contrairement à certains copains, nous n'avons pas fait de conserves maison, manque de place et gain de poids et sauf à vouloir absolument manger des cèpes ou conserver sa pêche pour les jours de disette, on trouve peu ou prou de quoi se substanter. La fabrication du pain s'améliore aussi, grâce aux bons conseils de notre fille Sarah.

Notre point d'arrivée, Cocoa Bay, au sud de l'ile, devant un ressort fermé à cette époque de l'année est magique. Les conseils des uns ou des autres, d'arriver avec le soleil au zenit, est plus que précieux. Il faut faire très attention aux nombreux récifs de coraux, pas tous répertoriés sur la carte, et slalomer entre eux avant d'arriver devant une baie de sable blanc d'une dizaine de km. Lorsque nous arrivons, deux voiliers au mouillage qui partiront le lendemain, nous sommes tout à fait seuls.

Une chance que le ressort soit fermé, car il est bien indiqué dans le guide que la plage est privée et "réservée aux clients de l'établissement qui n'accepte pas les visiteurs", ça, c'est clair! En fait, nous faisons quand même les niais et débarquons, guidés par les braiments très sonores des ânes. Impossible de les approcher, ils sont sauvages. Petits et fins, ils broutent tranquillement l'herbe rare et sont tolérés sur la propriété du ressort comme tondeuse à gazon, du moins, à cette période car je doute que les crottes et les braiments nocturnes plaisent au richissimes touristes qui viennent ici.

Nous rencontrons l'unique gardien des installations désertes, descendant d'indiens caribs, il est né sur l'ile et nous raconte un peu la vie insulaire. Environ 1500 habitants, descendants d'indiens caribs et d’esclaves, vivent sur ce confetti de 160 KM². Pêcheurs, mais aussi chasseurs, car cochons sauvages et daims se cachent dans la végétation, ils tirent leur revenus des marais salants, et du tourisme haut de gamme saisonnier. Deux petits aéroports, dont l'un privé, desservent les hôtels et ressorts qui ne sont ouverts que de Noël à Pâques. Hormis Codrington (la "capitale"), et l'unique route qui relie le village à Cocoa Bay où nous sommes, aucun autre village n'anime l'ile, restée à l'état naturel. Quelques pistes semblent la traverser et permettraient sa découvete, ce que nous ferons la prochaine fois. Ce qui fait sa réputation de Barbuda, ce sont ses eaux translucides, les interminables plages de sable fin et les récifs coraliens extraordinaires, les superlatifs manquent.

Amie des animaux, voilà qu'une petite minette m'aborde et tente de nous suivre sous le soleil. Toute noire sous ce soleil de plomb, elle est déshydratée et affamée, probablement abandonnée après la fermeture des installations. Impossible de rester insensible, je la prend dans les bras et elle s'endort immédiatement, confiante et bercée par la marche de retour à l'annexe. On se privera d'un menu "thon en boite" et ouvrons l'une de nos dernière boite pour elle. Après que nous soyons revenus à bord, elle restera longtemps à regarder Quintet se balancer doucement, et nous ne la reverrons plus de notre séjour.

Certains de nos copains n'avaient pas eu le coup de coeur pour Cocoa Bay, on le comprend car ce ne sera probablement moins séduisant la prochaine fois que nous y viendrons. La plage nous sera interdite, les scooters de mer et autres embarcations polluantes et bruyantes gâcheront la quiétude que nous avons connu pendant ces quelques jours.

C'était le moment ou jamais de faire les poses carte-postales-souvenir, qu'on regardera plus tard lors des longues soirées d'hivers. L'appareil photo nous a lâché il y a quelques temps, il faudrait qu'on en retrouve un qui résiste à tout, mais avec la gopro, on ne s'en sort pas si mal.

Le sable coralien est aussi fin que du plâtre et l'on s'amuse, comme des enfants, à construire des palais éphémères ou graver notre amour, éternel celui-là.

On nous voit souvent avec un teeshirt sur le dos, et oui, on craint encore les coups de soleil. Mais quant on veut se promener dans l'eau, la seule solution, très glamour, c'est de se mettre les teeshirts sur la tête, façon turban. Si on se méfie du soleil, on ne craint pas le ridicule.

Inutile d'utiliser les bouteilles, les plongées se font par 2 à 6 m de fond, et les "jardins de coraux" sont plus splendides qu'aux Tobagos, ou moins fréquentés, donc moins abîmés. A certains endroits cependant, près de la surface sur des récifs au vent, une tempête a détruit ces merveilles, ne laissant qu'un décor d’apocalypse gris et noir, sans aucune faune, angoissant.

La faune est riche, les poissons plus gros qu'ailleurs, on regrette de ne pas avoir pu trouver de guide afin de reconnaitre des différentes espèces. Comme la chasse sous marine est interdite sur la réserve, les poissons ne sont pas farouches et se laissent approcher. Toujours amie des animaux, l'un deux m'a fait une peur bleue (je ne l'avais pas vu) en me suivant par curiosité et en me dépassant pour voir ce que je trafiquais, une espèce de "grosse daurade grise et jaune", environ 1m quand même. En ce qui concerne les langoustes, on voit déjà ceux qui se moquent, mais notre technique s'améliore. Sur une idée de notre copain Johan, j'ai fabriqué un collet, et nous avons presque réussi à attraper des langoustes. En apnée, ce n'est pas si facile, et les sacrés bestioles sont plutôt vives. En tout cas, vous ne direz pas qu'on se la coule douce, 3 heures de plongée tous les matins, ça tient en forme.

Celles qui nagent par dizaine autour du bateau mais qu'on ne peut approcher, ce sont les tortues qui viennent brouter les prairies marines de la baie. Contrairement aux Tobagos où elles sont habituées à côtoyer les humains, ici, elles sont farouches, impossibles de faire de belles photos et vidéos. En revanche, c'est ici qu'elles viennent pondre les nuits de mai. Nous avons bien essayé d'en surprendre une, mais le sommeil est sacré et ce n'est que le matin que nous découvrons les traces, dont certaines dépassent 1,50 d'envergure, et les trous de ponte, autour desquels on trouve quelques coquilles blanches et fines, vides.

Le temps suspend son vol, les coucher de soleil sont sereins, les nuits sans lune laissent apparaitre les myriades d'étoiles. Aucune lumière au dessus de l'ile, terre et ciel se confondent. C'est l'heure du petit film, ou plutôt, du petit navet du soir, car notre stock de films s'épuise. Vivement qu'on rencontre des français avec lesquels on puisse échanger films et musique. Pour les bouquins, j'ai un gros stock, heureusement.

Il faut bien s'arracher à ce paradis, pour en garder un goût de "revenez-y". D'ailleurs, nous y reviendrons l'an prochain pour poursuivre vers le nord, et nous visiterons alors Barbuda, qui nous réservera alors peut être d'autres belles surprises. On fini bien le séjour, car les cales sont vides, et la jolie bonite qui vient mordre à l'hameçon finira en darne dans le frigo.

à bientôt,

samedi, mai 25 2013

Antigua côte sous le vent


Antigua et Barbuda, c’était pour nous synonyme d’iles pour milliardaires américains, de villas en bord de plages et de mégayachts aux chromes rutilants. Cette réputation allait-elle est balayée et allions-nous être surpris par d’autres vues ?


L’avantage en ayant le temps, c’est qu’on ne loupe aucune occasion de lâcher la pioche et d’aller voir au-delà des cocotiers.


Afin de retrouver nos amis de JAD à Five Islands, nous avons découvert Antigua dans le sens des aiguilles d'une montre et à l'heure où je boucle ce billet, nous avons lâché l'ancre à Long Island, petite île quasi privée, au nord-est d'Antigua, et les prochaines escales sont déjà notées, semble-t-il les plus belles.

Beaucoup de baies cachent derrière leur plages de sables blanc, des lagunes d'eau saumâtres ou salées. Pas ou peu exploitées, c'est le royaume des oiseaux et des poissons qui viennent y frayer, c'est aussi le repaire des moustiques aussi ne faut-il pas trop s'y attarder après le coucher du soleil. Quelques égarés arrivent quelques fois jusqu'au mouillage, mais sont assassinés sans état-d'âme.


Découverte, comme beaucoup d’autres iles de l’arc antillais, en 1493 par C Colomb, Antigua fut abandonnée aux Anglais en 1632, les français ne l’ayant pas voulu, vu le manque cruel d’eau et des grandes difficultés de développement agricole ou d’élevage. Cependant, sa position stratégique au nord de la Guadeloupe en faisait une base militaire de premier ordre.



Sa côte au vent bénéficie d’abris naturels excellents. Le plus abrité, English Arbour, a abrité les navires de l’amiral Rodney (dont nous avions déjà rencontré l’histoire à Ste Lucie), et à partir de 1784 celles du célèbre Amiral Nelson, redouté des Français. Tout autour de l’ile et au cœur des terres, subsistent des constructions militaires, ruines abandonnées ou restaurées, réutilisées à des fins touristiques et mises en valeur.

C’est sur une ambiance fin d’été, et dans un refrain de « sur la plage abandonnée… » que nous découvrons Antigua, le temps est très orageux et alterne avec grand beau temps et grains violents. C’est donc programme visites, baignade, promenades-découvertes de la côte avec « mini-Q », notre annexe, et wifi à volonté, puisque, contrairement à la France, on peut trouver du wifi gratuit pour peu d’être à proximité d’un hôtel complaisant. Nous avons retrouvé nos amis du catamaran JAD (devant nous sur la photo) avec bonheur, Gilles, son capitaine redescend vers Le Marin où le bateau est mis en vente, une autre page qui se tourne…et  nous avons fait la connaissance de Dingod’iles, une magnifique et grande famille qui sillonne l’arc antillais sur leur Nautitech 48 (une très grosse bête), avant de, peut être, faire un grand pas vers le Pacifique. Nous nous retrouverons également en Martinique. Nous sommes tout à fait seuls aux mouillages, sans souci car Antigua reste une ile sécuritaire. Le soir depuis le bateau, on entend les orchestres de steel band qui reprennent les standards internationaux. C'est sympa vraiment mais en ours que nous sommes, nous préférons la plupart du temps rester à bord et profiter des couchers de soleil en musique.



Nous sommes arrivés à English Harbour, mais distraits, nous n'en avons pas fait de photos, ce sera pour la prochaine fois, car ce port mérite presque un billet à lui tout seul. Tous les ans  fin avril début mai, a lieu à English Harbour la Semaine d’Antigua, qui rassemble tous les plus beaux yachts et voiliers de la planète pour des régates très « hype », et pendant lesquelles les grandes fortunes se disputent des victoires très « people ». A cette époque de l’année, l’ile est en effervescence, les hôtels et ressorts sont bondés, les villas luxueuses sont réservées, les plages privées et leur parasols accueillent les jolies blondes qui accompagnent les propriétaires de yachts aux pavillons Anglais ou Américains et même d’Antigua, puisque l’ile est un paradis fiscal. Nous sommes arrivés juste après cet événement, mais quelques-uns  de ces magnifiques bateaux étaient encore là, pour notre plus grand plaisir des yeux. Nous nous organiserons l’année prochaine pour y être, et on s'en fiche si Quintet à la taille de leurs annexes, le bonheur est sur l’eau…

A Antigua, la protection anti-cyclone est prise très au sérieux, car l'ile est souvent sur leur triste trajectoire. Pas de constructions en hauteur qui auraient une trop grosse prise au vent, et les bateaux sont solidement arrimés à terre, voir posés sur un "trou à quille" afin de lui donner toutes les chances de résister au vent. Beaucoup de propriétaires de maisons face à la mer ont fait installer un élévateur hydraulique puissant, mettant ainsi hors de l'eau leur bateau jusqu'à la prochaine saison.



Ici, l'avitaillement ne pose pas de problème, nous sommes dans les standards américains. tous est disponible à profusion, toutes les marques, même françaises. Nous avons même trouvé nos cornichons préférés, le petit pot de la marque Maille, à presque 20Euros, sans toutefois céder.  Quelques bouteilles de vins aussi, mais curieusement, depuis que nous sommes aux Antilles, le vin ne nous fait pas trop envie, la chaleur sans doute.

En tout cas, il y a une chose sur laquelle un bon Français ne transige pas, c'est le pain. Le pain de mie blanc anglais est parfait pour les croque monsieur, mais c'est tout. Je m'y suis donc mise et après quelques essais hasardeux, je ne m'en sort pas trop mal. Pas facile de faire un bon pain à bord, mais selon les jours, ou plutôt, je pense, selon le taux d'hygrométrie ambiant, le pain maison est bien levé ou plutôt lourd.

Le casino est fermé, ce n'est pas cette fois-ci qu'on gagnera la martingale, comme aurait dit ma grand-mère. Mais j'aurai aimé voir les jours de grande affluence, à qui auraient les plus belles robes et les plus beaux bijoux, ça doit briller...



Les plongées sur les fonds turquoises ne sont pas très intéressantes, ce n’est que sable et quelles herbes que les tortues viennent brouter. Hormis quelques raies bien curieuses et peu farouches et les bancs de petits barracudas qui se cache sous Quintet,  il y a beaucoup d’épaves et c’est là, ainsi que sur les nombreux récifs de coraux, que la faune aquatique foisonne dans une profusion de couleurs et de formes.


La météo donc, n’est pas très ensoleillée et le vent est bien soutenu, l’exercice consiste donc à changer de mouillage lorsqu’une accalmie se présente. Par sauts de puce de quelques milles, nous voguons de « bay en beach », le seul impératif  étant le wifi. Sans wifi, ces journées maussades seraient bien longues. Heureusement, nous  trouvons quasiment toujours du wifi gratuit, c’est le bon côté des britsh islands. Nous pouvons aussi suivre les routes de nos amis OIAOU et BLACK BEATLE qui sont sur le retour, les deux ayant judicieusement choisi de faire escale aux Bermudes. A l'heure où je poste ce billet, Fabien est à 5 jours env. des Açores et Gab et Laure visitent les Bermudes en attendant une météo favorable.

St Johns, la capitale d'Antigua, est le centre commercial du pays et le port principal de l'ile. Un intense trafic apporte aux habitants tout ce qui ne peut être produit sur place, c'est à dire à peu près tout. C'est aussi là que les méga paquebots de croisière, déversent leurs touristes. Pour les accueillir, deux grands mall ont été construits, ainsi, naturellement, qu'un "village" duty free. La ville a du charme, les vieilles maisons coloniales côtoyant les petites cases, les marché aux poissons très... odorant, et le marché aux fruits et légumes, très coloré. La cathédrale est quasiment en ruine, mais un important programme de restauration a été engagé. Ici, point d'Etat providence ni de loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, ce sont les fidèles et les mécènes qui apportent leur contribution. C'est pourquoi la restauration, engagée depuis quelques années déjà, semble trainer.

L'esclavage fut aboli en 1834 mais contrairement aux autres colonies britanniques qui choisissent une abolition immédiate suivie d'une période d'apprentissage de quatre ans, période pendant laquelle les esclaves restent au service de leurs anciens maîtres, les colons d'Antigua choisissent l'abolition immédiate sans apprentissage. La transition fut, on s’en doute, plus que difficile, tant pour les colons que pour les esclaves, ce qui amena un morcellement des terres suite au déclin de l’économie et un fort clivage blancs/noirs. Aujourd’hui, de nombreux descendants de colons ou d'esclaves possèdent de petits lopins de terre transmis de génération en génération, mais c’est bien le tourisme qui fait vivre les 88 000 habitants et représente plus de la moitié du PIB du pays.

Nous avions déjà vu cela à Grenade, il n'y a pas de petit boulot, celui qui met en sacs vos provisions au super marché, l'adjoint du pompiste qui met de l’essence dans la voiture, etc et ceux touchant à la sécurité, qui sont les plus visibles. On ne sait pas si ce sont des policiers municipaux ou plus probablement des agents de sécurité employés par les hôtels, résidences, commerces et banques. En tout cas, les costumes dissuadent semble-t-il la petite délinquance et rassurent naturellement les touristes.



L'anglais est de rigueur pour se faire comprendre, et j'arrive sans mal à nous débrouiller du quotidien, du moins avec les locaux, qui montrent tous gentillesse et patience à nous aider. Cependant, l'américain, totalement incompréhensible pour moi, est très parlé. Beaucoup d'Américains ont semble-t-il leur villa secondaire sur l'ile ou ont monté une entreprise.

On ne rit pas devant le côté très kitch de la statue en hommage à Sir Cornwall Bird (1910-1999). C'est un personnage vénéré, qui a grandement œuvré pour l'indépendant d'Antigua et Barbuda. Voyant la façon dont les propriétaires fonciers traitaient la population noire au début du XXè siècle, il s'investit dans le syndicalisme et la politique. Il est élu à la législature coloniale en 1945 et est nommé premier ministre en 1981. Il le restera jusqu'en 1994.


Saint John’s est restée le centre administratif d’Antigua-et-Barbuda depuis la colonisation du pays en 1632 et devint le siège du gouvernement lorsque celui-ci prit son indépendance, en 1981. Antigua et Barbuda font partie du Commonwealth. Le muséum de la Ville, qui date du début du XVIII, retrace l'histoire ancienne et récente, et l'on retrouve les même lieux communs à toutes les iles des Antilles; les Arawaks, les Caribs, les Espagnols, les Anglais, les Français, les Anglais, les batailles entre Français et Anglais....

Il faut voir le bon côté des choses, vous avez en Métropole un printemps plus qu'humide, et nous savons aujourd'hui que c'est notre ami Dominique qui a joué du biniou sur les remparts de St Malo pour se venger de l'équipage du petit Quintet (il a avoué), mais pour votre plus grand plaisir je l’espère, cela me donne le temps de faire ce petit billet.

L'autre bon côté de ce temps, c'est que nous pouvons faire le plein d'eau, entre 20 et 40 litres/jour rien qu'avec le petit récupérateur fabriqué avec le taud. Nous sommes donc totalement autonome, enfin presque, puisque c'est toujours zéro pointé pour la pêche, rien rien et rien, alors que les copains bateau pêchent (ce qui peut se manger sans risque de ciguaterra), il va falloir affuter nos rapalas, ou nous joindre à la pêche locale, la pêche au filet. Depuis Quintet, nous avons assisté à toute la pêche, (essentiellement de petit poissons) le partage des parts et le sauvetage d'une tortue prise dans le filet. Elle sont protégées et c'est la saison de ponte.

Nous avons pris une clearance pour 1 mois, ce qui nous laisse encore jusqu'au 15 juin pour faire le tour d'Antigua et aller voir Barbuda à une trentaine de milles au nord. On aimerait cependant non pas de la chaleur, mais un peu plus de soleil, pourquoi ?

Afin de pouvoir naviguer plus sereinement entre les patates de corail et débusquer les langoustes du dîner !!!

Quel souci quand même!

à bientôt,

mardi, mai 14 2013

La Guadeloupe, Basse-Terre

C’est finalement par l’ouest et la côte sous le vent de Guadeloupe que nous poursuivons notre route vers Antigua. La météo n’est pas séduisante, violents orages, vents fort et mer bien agitée, qui nous « obligent », pauvres de nous, à faire un séjour un peu plus prolongé que prévu sur Guadeloupe. Nous pensions en effet monter vers les iles du nord Antillais le plus vite possible, et redescendre doucement vers Martinique avant la saison cyclonique, ce qui nous aurait permis de voir avant leur transat, nos amis Oiaou et Black beatle. Il en sera autrement, nous les reverrons en métropole.

Nous en profitons donc pour découvrir l’aile gauche du papillon Guadeloupéen. Les premiers mouillages sont un peu décevants car bien rouleurs par cette météo, nuit très agitée à Rivière Sens, un peu moins à l’Anse à la Barque. Les autres mouillages faisaient danser allègrement les bateaux et nous ne nous y sommes pas arrêtés. La réserve Cousteau, où nous espérions faire escale, porte le célèbre nom du Capitaine qui, en 1974, a œuvré pour la préservation de cette zone exceptionnelle. Des bouées fixes sont installées pour préserver les fonds, c’est une bonne initiative mais celles-ci sont quasi monopolisées par les clubs de plongés. Lorsque nous y sommes arrivés vers 9h, c’était déjà Disneyland et sa foule des grands jours, le bleu magnifique de l’eau contrastant avec les couleurs criardes des bateaux et des touristes engoncés dans leurs équipements de plongée. Ce n’est pas ce qu’on cherche, mais on espère revenir car le site de plongée est réputé splendide.

Grâce à notre super nouvelle annexe, on peut maintenant élargir nos champs d'exploration, aller plonger sur les tombants, raser les falaises pour tutoyer les chauve-souries, ou se trouver des plages rien-que-pour-nous.

Deshaies est donc la dernière étape nord-ouest de la Guadeloupe, c’est là que tous les bateaux font escales avant de poursuivre leur route. Vaste baie enchâssée entre Gros Morne et Pointe Batterie, nous sommes enfin dans un mouillage bien tranquille, fonds de sable sur eau claire, parfait pour les petits bains rafraichissants avec les tortues qui commencent à venir nombreuses pour la saison de ponte. Les Corsaires et Flibustiers utilisaient ce repaire sûr pour faire les pleins d’eau dans la rivière Des Hayes qui se jette dans la baie, protégés par une batterie de canons datés de 1732, encore visibles. Suite à l’effondrement de l’industrie agricole, Deshaies n’est plus aujourd’hui qu’un petit bourg de 3500 habitants, qui garde encore intacts quelques maisons créoles en bord de mer. 

Malheureusement, elles disparaissent peu à peu, rongées par la rouille et la houle, qui peut devenir violente ici. La municipalité a prudemment interdit toute nouvelle habitation en bord de mer, seuls quelques petits commerces et restaurants peuvent s’installer dans des baraques légères. Le village est dominé par son église, sur laquelle un panneau indique clairement « édifice dangereux en cas de cyclone », comme quoi ici, et malgré la ferveur religieuse, on ne fait guère confiance en la protection divine. Beaucoup de « métros » se sont installés à Deshaies, attirés son isolement, son calme et sa végétation luxuriante qui cache de belles propriétés. Le plus célèbre d’entre eux est Coluche, qui y avait une « petite résidence secondaire » de 5 Ha, devenu aujourd’hui un jardin botanique à visiter et un restaurant gastronomique, situé en haut d’une cascade face à la mer des caraïbes.

Pas la peine de faire les pleins d'eau, celle qui tombe du ciel suffit largement à remplir les cuves...

Nous faisons des progrès en créole. Comme certaines régions de métropoles, les villes et villages portent leur double appellation. Ainsi, Deshaies est Déhé , ou  le village de Vieux Habitants est Vieuzabitan. De même, et grâce à « m’a-am sorbet », une très sympathique mamie chez qui nous prenons le petit sorbet-coco frais de l’après-midi, nous en apprenons davantage sur la vie locale. Elle est également curieuse de notre vie sur l’eau, car la mer ici est un monde fréquenté par les maris-frères-fils pêcheurs, mais pas par les femmes :

M’a-am sorbet : «sa ou fè ? alo doudou, comment ti fai si ton mari a un état ? »

Moi : j’ai déjà traduit « sa ou fè » par « comment ça va ? », mais « un état ?!?? »

M’a-am sorbet : « bah oui, sil é malade ou-quoi su le bateau ! »

Délicieuse rencontre …

Le temps s’étire un peu par ce week end très prolongé de l’Ascension, magasins et office de tourisme fermés, pas de location de voiture, heureusement que nous avons pu acheter une connexion wifi au Pélican, magasin-souvenir-douanes-clearance. On peut zapper sur le net pour préparer les visites et prochaines escales, prendre des nouvelles de copains-bateaux, « skypper » avec la famille entre deux baignades, le temps est lourd et incertain. Quelques promenades à terre nous trouvent ruisselants-transpirants, pas assez de courage pour de grosses randonnées, mais nous faisons connaissance avec des couples de co-explorateurs marins, ce qui occupe fort sympathiquement le temps et nous suivons la régate régionale qui anime un peu ce dimanche. A cette période de l’année, les voiliers que l’on rencontre sont maintenant ceux qui restent aux Antilles, majoritairement de dynamiques et joyeux retraités qui commencent doucement à redescendre vers le sud pour la saison cyclonique. Ils en sont à leur deuxième, sixième ou dixième saison de navigation aux Antilles, ils en connaissent tous les bons plans, les bons mouillages, les petits trucs qui facilitent la vie sur l’eau. La soirée se prolonge tard à s’échanger les expériences de vie maritime, sans aucune forfanterie.

Location pour deux jours d’une petit Ford, nous partons à l’exploration de l’aile gauche du papillon. Petit lexique, les anciens explorateurs n’avaient pas beaucoup d’imagination pour baptiser les terres qu’ils s’appropriaient au nom de Dieu ou du roi, celle qu’ils touchaient en premier (la plupart du temps la première à l’est) étaient invariablement appelées Terre-de-Haut ou Grande-Terre, et celles qu’ils découvraient ensuite à l’ouest étaient nommées Basse-Terre ou Terre-de-Bas, en ne tenant donc aucun compte de la typologie des sites. En Guadeloupe, ceci explique cela : Basse-Terre est plus haute que Grande-Terre, vous suivez ? Basse-Terre est plus luxuriante en raison d’un degré de pluviométrie très important (les nuages s’arrêtent sur la Soufrière), plus vallonnée, c’est le royaume des randonnées en forêt tropicale, des baignades dans les cascades et les bassins, des plongées magnifiques dans la réserve Cousteau. Pas étonnant que cette partie de la Guadeloupe ait été en grande partie classée par l’Unesco au réseau des réserves de la biosphère.

Des trombes d’eau ne nous ont pas permis de randonner autour du volcan de la Soufrière, ce sera pour une prochaine fois, mais le peu que nous en avons vu est époustouflant : les arbres centenaires immenses, les fougères arborescentes et fleurs splendides, les bruits de la faune invisible…

C’est justement la faune Antillaise terrestre sur laquelle nous voulions en savoir davantage en visitant le parc zoologique. C’est un zoo qui travaille en étroite collaboration avec la Guyanne et la Martinique pour des programmes de préservation des espèces locales et de limitation des espèces invasives. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la faune typiquement antillaise est restreinte et essentiellement composée d’oiseaux : colibris, pic de Guadeloupe ou tapeur, coucou-manioc … de chauves-souris frugivores, de quelques tortues terrestres et iguanes, le racoon ou raton-laveur et de petits mammifères comme la mangouste, probablement importée par les planteurs pour protéger leur récoltes des rats. Depuis la nuit des temps, l’homme a toujours importé des animaux sur ces iles, volontairement ou non, bouleversant irrémédiablement l’équilibre naturel de ces milieux isolés. Les parcs zoologiques et les scientifiques travaillent aujourd’hui à préserver ce qui peut l’être.

Toute la côte sous le vent, que nous avions vu depuis la mer, recèle de petites criques que nous avons repéré pour y revenir avec Quintet, et quelques villes, plutôt des villages. Seule Basse-Terre le chef-lieu du département de la Guadeloupe, montre une activité encore importante. A l’architecture coloniale des vieilles maisons à vérandas et balcons de la place de Champ-d’Arbaud ont succédé quelques belles constructions Art Déco, notamment l’ancien palais d’Orléans, qui date de 1935. L’important port bananier reste l’activité principale, mais la ville s’éteint doucement au profit de Pointe à Pitre, malgré de gros investissements d’aménagement du front de mer.

La banane reste, grâce aux subventions européennes, l’économie principale des Antilles, mais le cacao fut longtemps l’une des richesses cultivée ici. Peu rentable, car nécessitant une main d’œuvre importante pour un rendement à l’hectare limité, les cultivateurs reçurent dans les années 70/80, d’importantes primes à l’arrachage au profit de la banane. Si quelques particuliers gardent encore ces arbres dans leur jardin, il leur faut porter les fèves à torréfier dans une coopérative, la seule qui reste en Guadeloupe. Originaire d’Amérique du sud, il était consommé avec piments et aromates, mais ce sont les européens qui le mélangent au sucre de canne afin de lui donner plus de douceur. On en fait également le beurre de cacao, utilisé en cosmétique et para-pharmacie. Longtemps utilisé par la médecine pour ses multiples vertus, le cacao est l’une des denrées les plus consommée au monde, les plus gros gourmands étant les Suisses (près de 4kg par personne/an), les Belges et les Français (2,5Kg pers/an) et les Américains, mais sous une forme plus élaborée, bonbons et autres confiserie. Naturellement, seul le cacao détenant en moyenne 70% de cacao est bon pour la santé, anti-depresseur, vaso-dilatateur, prévient les maladies cardio-vasculaires et diminue l'ostéoporose, en autres, bref, comme dit ma maman, c'est un excellent médicament.

Avant que l’industrie pharmaceutique développe des produits de synthèse, les anciens avaient appris, comme pour le cacao, à tirer parti de la nature pour contrer petits et grands maux. Certes les vieilles recettes peuvent porter à sourire, mais il est probable que dans quelques décennies, quelque scientifique avisé se penche  sur ces thérapeutiques naturelles et redécouvre leurs bienfaits. Notre pharmacie de bord hight-teck  siècle est encore bien remplie, aussi nous ne testerons pas avant longtemps les recettes que je vous livre :

Soins du visage : pour une femme qui veut avoir un teint éclatant, appliquez un mélange de fumier de taureau macéré dans du vinaigre.

Douleurs articulaires, faire des applications de crottes de chèvres, préalablement écrasées.

Ces deux recettes conjuguées sont un tue-l ’amour, il faut bien l’avouer, car je ne me vois pas, avec mes quelques douleurs articulaires, me badigeonner le visage et le corps de m… pour séduire mon chéri, et comme odeur, les fleurs d’hibiscus que j’accroche à mes oreilles sentent quand même meilleur.

Contre les crises d’asthme : mettez à bouillir un anoli (pauvre petit lézard) dans un demi-litre de lait, passez le mélange et ajoutez un peu de miel. A boire le soir au coucher.

Je dédicace cette sympathique recette à mon beau-papa qui s’en trouvera certainement soulagé, pour peu que mamie-Nicole fasse la chasse aux lézards dans son jardin méditerranéen.

Et voilà pour une immersion dans la culture guadeloupéenne, prochaine étape, Antigua. Cela risque fort d’être un choc culturel après ces quelques jours ici…

A bientôt ?

lundi, mai 6 2013

retour au soleil

et voilà, nous sommes de retour à la Marina du Bas-du-Fort en Guadeloupe. Quintet nous attendait bien sagement sans tirer sur ses amarres, comme quoi il s'est fait des copains, notamment celui bâbord, l'A40 de Willy Bissainte, le skipper guadeloupéen qui prépare la prochaine route du rhum. Quel bonheur d'avoir retrouvé nos enfants, parents et amis, de voir que beaucoup suivent notre blog avec assiduité.

Nous avons mis presque 9 heures pour le retour alors que nous n'avions mis que 7 heures à l'aller, poussés par les vents de grande altitude (40 000 pieds). D'ailleurs, j'aimerai bien savoir pourquoi l'avion a suivi les routes orthodromiques exactement inverses aux navigateurs: la route sud d'ouest en est et la route nord d'est en ouest.

Nous avons bien fait de rentrer en métropole, car la météo locale pendant trois semaines a été diluvienne et ventée en Guadeloupe, empêchant tous programmes de nav. Cela semble s'améliorer ces prochains jours, mais déjà on sent aussi que l'été arrive, il fait vraiment très chaud et nous devons nous réadapter. En attendant de lâcher les amarres de la marina demain 7 mai, dernier préparatifs: avitaillement et rangement faits, bien sûr, mais aussi installation des petits achats que nous avons fait en France. Une bonne suée pour passer la nouvelle antenne AIS: je traduis, le chef électricien dirige les opérations, et finalise les branchements, et la petite main se faufile comme elle peut dans les fonds pour faire passer le câble, et vu comment nous avons été reçus à certaines tables (ils se reconnaitront ...), c'est décidé, je me remets au régime !

Par l'est ou par l'ouest ? , Depuis ici, au milieu du papillon guadeloupéen, notre prochaine navigation nous portera vers Antigua puis Barbuda, et nous avons le choix entre la route est, 74 milles avec escale au François, ou par la route ouest avec escale à Deshaies au nord ouest de la Guadeloupe, on étudie la météo et déciderons demain. Vous nous suivrez sur SPOT. A Propos de SPOT, nous constatons souvent que le signal n'est pas passé, n'hésitez pas à nous le signaler en nous envoyant un message iridium.

Nous allons aussi tester notre nouvelle antenne Wifi soit-disant super puissante, peut être pourrons-nous communiquer plus facilement et nous tenir informés des petites nouvelles familiales et amicales. Je crois que c'est une antenne américaine, ha !!!  ils-sont-forts-ces-américains, mais on ne va pas en abuser, on ne sait jamais, des fois que des extra-terrestres entreraient en téléphatie avec nous tellement les ondes en sont, parait-il, néfastes.

Enfin, dernières nouvelles du jour de la flotte du ponton 21: Fabien du Black Beatle doit se détourner vers les Bermudes faire une escale d'attente, une grosse dépression atlantique barre la route vers les Açores. Comme il se tape du près depuis le 1er mai, il appréciera certainement la pause, ainsi que ses deux équipières. Oiaou, nos amis Gab et Laure, sont restés prudemment près des plages de sable blanc des BVI et attendent tranquillement la bonne fenêtre météo. Il est encore tôt dans la saison météo pour la transat retour, mais la terre ayant perdu la boule, difficile de prévoir.

à bientôt,

ps: vu les attaques pirates du blog, je vous laisse la possibilité de mettre un commentaire qu'aujourd'hui lundi, mais fermerai cette possibilité demain avant de larguer les amarres.

mercredi, mai 1 2013

Black Beatle news

La flotte du ponton 21 se disperse: Black Beatle, son sympathique et compétent skipper, accompagné par son inséparable mascotte le Marsupilami, ainsi que par deux charmantes et aventureuses équipières, ont quitté Saint Martin aujourd'hui 1er mai à 21H heures française, pour une transat retour Antilles-Açores estimée à 3 semaines maximum. Une rapide escale est prévue aux Açores avant un dernier grand bord au nord-est estimé à 2 semaines environ pour une arrivée certainement triomphale et très attendue à La Rochelle. Il sera donc le premier des trois à boucler la boucle atlantique.

Vous pouvez, comme nous, suivre la route de Fabien sur son site Mer Belle Evenements en cliquant directement sur le lien privilégié à gauche de cette page. ou aller directement sur le site http://merbelleevenements.com./fr/

On te souhaite bon vent, belle mer, nous aurons mille souvenirs à nous raconter de ces quelques mois passés à se retrouver d'escales en escales...

Ps: des spam et des pirates continuent de polluer notre blog, mais cela est totalement indépendant de notre volonté, nous sommes désolés. Je fais au mieux pour les supprimer, mais suis obligée de bloquer la possibilité de mettre des commentaires.

lundi, avril 29 2013

Métropole express

Métropole express, ou comment prendre 8 mois pour un voyage Métropole Antilles et seulement 8 heures pour l’inverse. Pour cela, il faut le bienveillant accord du chef de chœur de José pour une année supplémentaire de vacances, une marina qui peut garder Quintet à l’abri des coups de vent pendant un mois, et des billets d’avion et de train à des prix défiants toute concurrence.

Simple !

« On ne vous dit pas tout », car en fait, voilà déjà quelques semaines que nous avions pris la décision de demander à l’Opéra d’accorder à José une année de congés supplémentaire ; un an est vraiment trop court pour explorer l’arc antillais, pour prendre le temps des découvertes, des rencontres et de l’immersion et tout simplement laisser le temps, au temps. Nous attendions avec impatience une réponse qui tardait un peu à venir, car de celle-ci dépendait l’organisation des prochains mois. En effet, rester sur l’arc antillais suppose d’organiser la période cyclonique, soit en ayant un corps mort sûr ou marina permettant de mettre le bateau à l’abri d’un possible coup de vent ou coup de houle ; soit rester sur le bateau pendant cette période, de façon à se déplacer hors de la trajectoire cyclonique annoncée par les médias. Naturellement, les marinas sont réservées des mois à l’avance, voire d’une année sur l’autre. (La saison cyclonique dure de juin à novembre).

Nous sommes à Marie Galante, et une météo quelque peu perturbée et pluvieuse nous donne un excellent argument pour jouer les internautes au petit café du coin. Ce mardi matin-là, toujours rien sur la boite mail, José décide d’appeler Michèle, la DRH de l’Opéra. (Michèle, tu auras ensoleillé notre journée !) C’est oui !, et si la réponse n’est pas encore officielle, elle peut confirmer qu’Alexander Martin, le chef de chœur de José, a accepté de se passer de lui encore une saison. Nous avons donc jusqu’en septembre 2014 pour voir du pays, et on ne va pas s’en priver !

Ni une, ni deux, on décide de voir tout de suite si on ne pourrait pas rentrer en métropole maintenant, d’autant que Sarah passe sa réception de compagnon, l’aboutissement de son Tour de France, et que la famille nous manque vraiment après 8 mois. Coup de chance, la marina de Pointe à Pitre a une place pour un mois, et on trouve des billets d’avion aller-retour à 400 euros. Ça se goupille super bien. On met Jordan dans le coup, car c’est lui qui nous héberge à Paris, et on skype Gabriella en Allemagne pour voir si on pourrait se voir. Autre coup de chance, ses répétitions à la Gewandaus sont annulées et elle peut venir aussi de Liepzig. Nous serons donc presque tous réunis (Sauf Toni, le chéri de Gabriella) , c’est fantastique !  Naturellement, Sarah qui est visiblement « dans le jus », n’est pas mise au courant, nous lui ferons la surprise.

On s’organise donc un petit périple « famille-amis », en trois semaines, ce qui nous permet également d’organiser l’intendance métropole pour une année de plus. Les rendez-vous sont pris, on se dresse une liste des choses à faire, des bricoles à ramener, notamment des éléments informatiques (antenne wifi…), ou pièces pour Quintet (bague hydrolube,…) à ramener à Pointe à Pitre. Le vol sur un A330 de la compagnie XL se passe sans souci ni retard, mais c’est avec un gros jetlag que nous arrivons à Paris, le temps est gris et très humide, les gens sont pressés et le métro pue, dur dur. Mais Paris reste la plus belle ville au monde, et quelques heures de soleil l'embellit encore .

Le bonheur de se retrouver avec Gabriella, Jordan et son amie Verena, mille choses à se raconter…

Sarah est à mille lieux d’imaginer que nous avons traversé l’atlantique, que sa Sœur est venue d’Allemagne et que nous sommes tous là pour la soutenir. C’est une énorme émotion, le quintet est fort quand il est réuni, cela donne à Sarah l’énergie d’aller jusqu’au bout de cette épreuve.

La « réception » d’un compagnon au sein des Compagnons du Devoir, consiste à réaliser une « œuvre ». On imagine sans peine ce que cela peut être pour un tailleur de pierre, un charpentier ou un serrurier. Au sein des maisons de Compagnons, ces œuvres sont exposées, témoignages d’un magnifique savoir-faire, ces maisons sont souvent ouvertes lors des journées du patrimoine et je vous invite à les découvrir.

Les aspirants Compagnons boulangers-pâtissiers, qui font aussi partie de l’association depuis quelques décennies, doivent réaliser leur œuvre. La seule différence étant qu’il n’en reste rien après réalisation, ayant été jugée, goutée, décortiquée, puis tout simplement mangée par les gourmands présents. L’œuvre est en partie libre (le thème), et en partie imposée et à réaliser dans un délai maximum d’un mois.

Sarah avait choisi la musique, en référence, bien sûr à notre famille, mais plusieurs choses lui avaient été imposées, comme la réalisation de sculptures en sucre et pastillage, certains types de gâteaux ou de chocolats. Bien sûr, l’œuvre est réalisée sans aide et hors du temps de travail, inutile de dire que Sarah n’a pas beaucoup dormi pendant les dernières semaines.

De l’aveu même de Gabriella qui a soutenu sa sœur les deux dernières nuits de travail, « c’est beaucoup moins fatiguant d’être musicien ».

Toutes les créations de Sarah ont des noms en référence à la musique et à l'opéra en particulier.

Il est 18 heures, Sarah met la dernière main à sa présentation, aidée de son chéri Clément Compagnon-boulanger, et la « correction du travail » peut commencer avec les « anciens », mais sans les parents. Heureusement, Sarah a prévu beaucoup plus de gâteaux, chocolats, viennoiseries etc. que nécessaire, et nous attendons dans la salle attenante en nous vengeant sur ces douceurs, c’est prétexte à tout goûter.

La pâtisserie, c'est aussi la viennoiserie, et les créations de Sarah originales, comme la brioche Arlequin, appelée aussi "Le Bal Masqué".

20 heures, Sarah est ébranlée, épuisée, mais heureuse, elle a réussi, et si son travail est imparfait aux yeux exigeants des anciens, ses qualités professionnelles et humaines ont été reconnues. Elle est « reçue compagnon». Elle reçoit quelques jours plus tard son nom de compagnon-pâtissier : « Bordelaise la Généreuse Gaité », les compagnons l'ont bien cernée notre Sarah.

Et voilà, nous tenions à vous raconter un épisode familial important de la vie du Quintet, un épisode très gourmand vous en conviendrez, en tout cas, nous, on n’était pas au régime… Gabriella est déjà repartie à Liepzig, et nous profitons encore quelques heures de Sarah et Jordan.

Quelques jours avec les enfants et leur chéri (e) et nous voilà revenus dans une réalité différente, faite de musique, d’art, de doutes et de projets. Ils construisent leur vie avec talent et détermination, nous en sommes très très très fiers. Ils nous manquent autant que nous leur manquons, mais notre absence les fait grandir et murir.

Nous voilà déjà repartis pour un petit tour de France famille, on quitte Paris et son rythme effréné pour la province plus calme, ouf ! Du coup, je vais pouvoir finir cette page du blog, enfin …, peut être….

Escale à Frontignan, nous retrouvons la famille de José, ce n'est pas encore le printemps ici non plus, mais les retrouvailles sont chaleureuses, la table comme d'habitude fort bien garnie, le parler chantant et les expressions colorées, ambiance méridionale...

Direction Bordeaux, où nous avons quelques rendez-vous d'intendance pour l'année à venir, l'agence qui gère la location de notre maison, la sécurité sociale... mais aussi et surtout, une visite surprise à l'Opéra.

Coup de chance, ils jouent Orphée aux Enfers, et nous pouvons avoir des invitations. C'est donc, après des retrouvailles en coulisses, que nous voyons les copains de la salle. Isabelle, Wa Jin, Isabelle (et Jean), Olivier (et Agnès), Arlette... et tous les amis du chœur, on pense à vous. L'accueil fait aux voyageurs que nous sommes est chaleureux, José se sent attendu pour la saison 2014-2015 qui semble alléchante, c'est sympa.

Séquence émotion

C'est notre ami André le ténor qui nous héberge, fait exprès?  C'est drôle, il habite près de la rue de la Martinique, et c'est aussi avec mille choses à nous raconter que nous retrouvons également David le baryton, qui se lance dans une carrière solo pour l'année off qu'il s'offre la saison prochaine. Ça s'annonce prometteur pour lui, comme quoi, il faut savoir prendre des risques mesurés et oser se lancer, quelque soit l'aventure, maritime ou artistique.

Direction la Touraine, où nous retrouvons ma famille. Mes parents vont bien, et nous racontons encore mille détails qui n'ont pas pu être tous évoqué sur le blog. L'hiver a été bien long pour tous, et surtout pour eux, mais avec le printemps qui semble enfin montrer le bout du nez, ils vont enfin pouvoir reprendre les petites pérégrinations dans les belles régions françaises, et peut être aussi quelques petites navigations rochelaises sur leur bateau Alsy. Il y en a un qui est vraiment heureux, c'est notre chien U'bach.

Lorsque nous arrivons, il sent Jordan, venu passer une journée, puis José, mais sans plus d'émotion que des visiteurs ordinaires. Mais voilà qu'il me sent, fait un, puis deux, puis trois tours autour de moi, et on voit bien que dans sa toute petite tête de chien, il réfléchi dur: "cette odeur me dit quelque chose...", et d'un seul coup, comme une illumination, "ha mais bien sûr, c'est elle, c'est ma maitresse, comme je suis content !", et moult démonstrations d'affections. Depuis, il partage son affection entre mon père et moi.

Rapide escapade avec Tipa à La Rochelle, nous faisons la surprise à nos copains Iorana Nui, "alors Yann, tu paies l'apéro ?", mais aussi à Jean et Maud qui n'étaient pas au courant de notre venue. Sympathique petite vengeance, car Jean et Maud nous avaient surpris en arrivant en Martinique à Noël, alors qu'ils nous avaient juré de ne venir qu'avec leur bateau. Eux aussi ont décidé de changer de vie et ils préparent un nouveau projet professionnel. Séquence complicité.

Enfin, ce sont les "anciens", (me pardonnerez-vous ?) que nous retrouvons, l'équipage de Dune.

 

et dans les "anciens", nous retrouvons aussi nos "maîtres", Annik et Mathias, (appelé aussi maitre Yoda), plusieurs circumnavigations sous la quille de Myloreva, ils ont décidé de vendre leur fier navire et naviguer sur des bateaux amis ou bateaux de loc dans tous les coins du monde, le voyage continue... et enfin, les "jeunes navigateurs", Patrick notre routeur météo de la transat et Marie Paule, qui désespèrent de pouvoir partir de Saint Denis d'Oléron à cause du chantier Grassi (la pub est faite), qui leur a saccagé le montage du gréement de leur bateau. Séquence amitié.

C'est super de retrouver tous ceux qui suivent de près notre aventure via le blog ou radio ponton, et le temps manque déjà pour tout se dire, ce sera pour la prochaine fois, en décembre. Nous avons eu aussi quelques petits messages de lecteurs et lectrices ( n'est-ce pas Françoise?) qui s'inquiétaient de ne plus nous voir bouger de Marie Galante. Vous nous pardonnerez de vous avoir laissés sans nouvelles ?, mais cette escapade métropolitaine était improvisée, rapide et fort chargée, et nous voulions surtout faire quelques surprises et ne pas dévoiler notre venue sur la toile.

Maintenant, nous allons reprendre une "activité normale", ranger jean-chaussettes-polaires et retour sur Pointe à Pitre le 4 mai, ravitaillement et plein d'eau, puis nous partirons pour Antigua, Barbuda, St Martin, et peut être les iles Vierges si la saison le permet encore. Black Beatle, qui s'est trouvé deux charmantes équipières pour le retour sur Açores sera déjà parti de St Martin. Oiaou, que nous aurions aimé saluer avant leur départ pour la transat retour, est parti pour une dernière escales sur les iles Vierges, ce sera donc dur pour nous d'arriver avant leur départ.

Mais c'est ça le voyage, on se croise, on se perd, mais la terre est ronde et on fini toujours pas se retrouver, rendez-vous l'hiver prochain à La Rochelle, ou ailleurs...

 A bientôt,

 

 

 

 

mardi, avril 2 2013

Marie-Galante, Belle-île en mer....

Marie Galante, un nom qui sonne doucement à nos oreilles, un air qui chante la douceur de vivre, un jumelage avec l'une de nos plus belles iles, Belle-Ile. Nous avons fait une courte escale technique à Pointe à Pitre et visité Grande-terre, dont je posterai plus tard un billet, et dès que possible, nous mettons le cap sur Marie Galante, qui nous séduit davantage que la civilisation Guadeloupéenne. Depuis quelques jours, le vent est sérieusement remonté, nous avons même eu quelques jours de grosses pluies tropicales qui ont permis de refaire le plein d'eau dans les jerrycans. Cap sur Marie Galante, un vent d'est de 15 nds est prévu, et comme d'habitude, c'est 25 avec rafales qui nous cueille dès la sortie de la rade de Pointe à Pitre, avec une mer hachée et une courte houle d'est qui nous rappelle quelques souvenirs de transat. Au près serré, grand voile à un ris, deux ris dans le génois, ça faisait longtemps...

Nous choisissons de rallier l'extrême sud de l'ile, Grand Bourg et son tout petit port dans lequel on peut mouiller l'ancre. On y est en 5 heures et Fabien du Black Beatle nous attend, et nous a réservé un scooter pour la virée du lendemain.

De premier abord, le port et la petite ville, bien qu'elle s’appelle Grand Bourg, n'a pas, en ce samedi du Weekend de Pâques, la séduction que nous imaginions pour Marie Galante, qui est un mythe pour nous autres européens. Le temps est maussade, le ciel est couvert et de lourds nuages noirs menacent encore, la ville et le port sont déserts. Les habitations sont hétéroclites, maisons créoles en bois, constructions des années 70 en béton, dont certaines bien entamées par la rouille, quelques constructions contemporaines, et comme partout, les déchets plastiques, des filets abandonnés par les pêcheurs... L'ile est plutôt une galette plate, et les dépressions d'été ne ménagent pas cultures et habitations.

On ne se laisse pas influencer, une bonne nuit de sommeil bien à plat, avec le vent qui siffle dans les haubans et on relie ses classiques, les guides de visites et d'histoire...

Marie Galante porte le nom, francisé, de Maria Galanda, du nom d'une caravelle de la flotte de Christophe Colomb. Évidement, comme toutes les iles, elle fut au fil des siècles, le théâtre de sanglants combats qui opposèrent colons européens et autochtones. Malgré quelques occupations d'anglais espagnols ou hollandais entre 1648 et 1815, Marie Galante est restée majoritairement sous occupation française, mais ces conflits ont durement perturbé l'économie de l'ile qui produisait à l'origine le cacao, le coton, l'indigo, le raisin, le tabac et la canne à sucre. A la révolution française, l'ile bascule définitivement dans la culture de la canne à sucre et sera appelée, "l'ile au cent moulins".

Située à 43 km de la Guadeloupe, Marie Galante est à égale distance de sa grande sœur la Guadeloupe et comme elle, elle est de formation calcaire et coralienne. Sa superficie est de 158km², ce qui en fait la troisième ile française, après Martinique et Guadeloupe. Trois villages seulement sur cette ile, Grand Bourg, Capesterre et Saint Louis, qui se sont longtemps tenus loin de l'agitation touristique, mais qui voient petit à petit des "métros" (entendez les métropolitains, terme pas toujours sympa), construire de belles villas de vacances, heureusement dans un style créole respectant l'identité de l'ile. Le scooter, loué chez Toto (c'est son vrai nom de famille), est le moyen idéal pour découvrir Marie Galante.

Belle-ile et Marie Galante, la métropolitaine et l'antillaise, jumelées, ont en fait beaucoup de similitudes, à commencer par les quatre paysages distincts, et peut être aussi par la douceur de vivre. Peu de routes, il est facile d'en faire le tour en deux heures, mais nous allons aussi nous perdre dans les petits chemins, guidés par la curiosité des lieux-dit aux noms évocateurs: Beauregard, Trou à diable, Gueule grand gouffre, Etang noir...

Plutôt sympa le moyen de locomotion par 30° !

C'est le week end de Pâques, c'est une vieille tradition ici que de faire du camping sur la plage. Avec le temps, cette tradition s'est perfectionnée, pour le meilleur comme pour le pire. Des familles entières se rassemblent joyeusement et bruyamment (la musique à fond les baffle est une culture ici) et partagent de pantagruéliques repas préparés par les mamas doudous, certains nous ont même invité très gentiment (mais nous avons décliné). Le pire malheureusement, c'est après, la forêt saccagées pour alimenter les feux, les déchets abandonnés autour des poubelles débordées, les encombrants hors d'age (frigo, gazinières, glacières...) laissés en place, sans parler de l'odeur fort sympathique des déjections maculant le sable, car il n'y a pas de toilettes évidemment. Les radios et télés locales, les associations de défense du littoral redoublent d'effort pour sensibiliser petits et grands, mais la pression est grande, certains élus locaux interdisent maintenant les plages ou en règlementent l'occupation.

Direction Capesterre, sur la côte est de l'ile, est un ravissant village aux maisons colorées, au petit port de pêche. L"église de Capesterre, reconstruite assez récemment suite à un cyclone, est d'une blancheur immaculée, et en ce lundi de Pâques, les cloches sonnent. Dommage, car nous avons scruté le ciel, mais il fait sans doute trop chaud ici pour avoir une livraison de chocolats, de saucissons, ou d'un petit paquet de la Belle-Iloise (les bonnes idées de Tima-tipa ?) mais on passe commande.

Comme toujours, et plus particulièrement en ce week end Pascal, les églises sont gaies, très fleuries, les messes très joyeuses et animées, très différente ambiance que par chez nous.

Les traditions sont tenaces car les distractions, il faut bien de dire, manquent un peu. Le concours de "boeufs tirants", spectaculaire démonstration de force de ces placides bovins, attire les curieux et les inconditionnels. C'est l'occasion pour les nombreux éleveurs, de faire valoir leur meilleurs champion et de se tailler une réputation prestigieuse.

C'est une compétition très réglementée où les animaux sont classés en catégorie de poids, la plus spectaculaire étant la classe A, celle des bêtes de plus de 870 Kg. Pour gagner, il faut monter une piste de terre la plus en pente possible en moins de 10 minutes. Chaque équipe comprend deux bœufs et trois hommes, le chauffeur et deux "coureurs" chargés de caler les pierres derrière les roues, car il n'y a pas de frein. Le jeu se corse quand on sait que la charrette est chargée de 1,2 t et que plus la piste est empruntée et boueuse, plus c'est difficile. Les champions ont souvent un "nom de guerre", les "forçats de Marie Galante" ou les "rapides de Basse Terre"

On comprend ainsi mieux pourquoi l'élevage est si important à Marie Galante, il y a une vrai économie et la viande de Marie Galante semble être réputée dans tout l'archipel. Boeuf, mais aussi cochon et toujours le cabris. C'est la période des naissances et on a peine à penser qu'ils vont bientôt finir en colombo lors de la fête du cabris.

L'est de l'ile est ceinturée d'une barrière de corail qui empêche tout débarquement, mais donne au lagon cette eau turquoise extraordinaire. La plage est bordée d'une lisière d'arbres envahis par les plantes grasses.

Au nord-est, aucune végétation ne peut résister aux assauts des embruns et du vent, toujours fort. La grande houle du large vient s'éclater sur la côte volcanique déchiquetée, où l'on retrouve, inclu dans la lave, des vestiges de coraux.

Marie-Galante est une galette quasi plate, et rare sont les points de vue qui offrent une vision panoramique.

Peut être encore une similitude avec Belle-Ile, les falaises abruptes dans lesquels la mer a sculpté d’impressionnants gouffres, ici la "Gueule Grand Gouffre".

Dès qu'on passe vers la côte sous le vent, le paysage change. En passant pas le centre de l'ile, on découvre une végétation tropicale, gorgée de parfums, bois cannelle, gommier rouge et savonnette. Peu de fleurs en revanche, hormis les bougainvilliers plantés par les hommes pour le plaisir des yeux.

C'est sur la côte sous le vent que la carte postale de Marie-Galante prend tout son sens. Plages de sable blanc, cocotiers doucement penchés au dessus de l'eau turquoise et calme, les bateaux ancrés se balançant à peine.

Aller, voici la carte postale, le bonheur les pieds dans l'eau.

On alterne farniente et découverte. Le relief quasiment plat de l'ile a permis l'exploitation de la canne avec le concours du vent. Le premier moulin est construit en 1738 et il y en aura jusqu'à une centaine jusqu'à la révolution industrielle qui apporte des machines plus performantes. La plupart sont aujourd'hui à l'état de ruines, mais on en dénombre encore 75 qui ont plus ou moins résisté,  certains ont été restaurés et le plus beau d'entre eux, celui de l'habitation Murat construit en pierre blanche, a été classé Monument Historique.

L'abolition de l'esclavage en 1848 marque le déclin de l'industrie sucrière. Les distilleries ferment les une après les autres, les habitations des riches maîtres sont abandonnées. En 1849, de violents incidents opposent les anciens esclaves à leurs maîtres, et marque encore la mémoire collective, notamment par un lieu-dit dont il ne reste aujourd'hui qu'un étang, la "Mare au Punch", appelée ainsi parceque les oppressés y déversèrent toute la production de canne de la plantation, ruinant ainsi le bénéfice d'une année, et le propriétaire.

Vous ne nous postez plus beaucoup de commentaires sur le blog (la faute aussi aux pirates), mais on en reçoit sur le téléphone satellite ou portable. On nous a demandé récemment: "mais vous ne vous ennuyez pas, que faites-vous de vos journées ?"

Alors, on vous rassure, les journées sont trop courtes, bien qu'on ait adopté un rythme antillais. Levés avec le jour, petit déjeuner, baignade, rangement du bateau, puis départ pour visites, rencontres ou café-wifi, ou intendance terrestre (avitaillement et courses diverses), ou entretien du bateau et c'est déjà 17/18h, l'heure du coucher de soleil avec un verre de pamplemousse frais, puis dîner, soirée lecture, film, ou entre copains. Ce sont les jours "off", mais si on navigue pour passer d'une ile à une autre, la journée entière y est consacrée.

donc voilà, "pani pwoblem"... nous n'avons d'autres souci que la météo, grâce aussi à Tipa-Tima qui assurent comme des chefs notre intendance métropolitaine (merci merci merci !!!)

Aujourd'hui, c'est en direct (nous avons 6 heures de décalage avec la métropole) que nous suivons le match PSG Barcelone , enfin, que José suit pendant que je fini cette page du blog. Ambiance garantie et commentaires français et créoles animés !

et voilà! les français ont fait match nul contre les espagnols, papi Vincent ne sera pas fâché.

à bientôt,

vendredi, mars 29 2013

Les Saintes

La navigation entre la Dominique et les Saintes, environ 25 milles, a été une petite promenade de santé. Vent de ENE 4 beaufort, mer belle, houle modérée, temps magnifique, nous avons pu tracer la route directe vers cet archipel à une vitesse très honorable de 6 nds de moyenne pour petit Quintet. Ce genre de navigation nous garde amarinés, car comme toujours c'est un peu remuant dans le passage entre deux iles, menu "transat" donc, pamplemousse puis œufs brouillés aux pommes de terres sautées, on fait simple.

Nous sommes très heureux de retrouver nos compères OIAOU, qui nous avaient abandonnés momentanément pendant que nous accueillions Sarah en Martinique. Il ont pris de l'avance donc, et ont un nouvel équipier pour quelques semaines, Bernard le papa de Laure. Comme d'habitude, Laure a déjà prévu quelques bons plans et visites patrimoniales, et si les Saintes sont minuscules, elles ont cependant une riche histoire qui mérite d'être connue.

L'archipel est constitué de 9 iles, dont 2 seulement sont habitées par 3 000 Saintois, Terre de Haut et Terre de Bas. Il faut comprendre ces noms au regard des vents dominants, et non parce qu'il y en aurait une plus haute que l'autre. La "Terre de haut" est à l'est, la "Terre de Bas" est à sous son vent à l'ouest. Ce qui frappe ici, c'est que l'on rencontre beaucoup d'habitant à la peau claire ou "café-crème", avec deux yeux bleus. Il s'agit de descendant des premiers habitants volontaires envoyés par la Compagnie des Indes, qui étaient pêcheurs Bretons, agriculteurs Poitevins ou Normands. Les autres ilets, trop arides, ont été abandonnés, et l'on ne peut s'en approcher facilement en bateau. Ils ont gardé des noms évocateurs l'ilet à Cabris, la Coche, le Pâté, La redonde, les Roches Percées...

 C'est donc à Terre de haut, au bourg, que chaque matin les navettes déversent leur flots de touristes, la place principale s'anime alors, avant que chacun s'éparpille sur les plages de sable blanc, à pied, en voiturettes électriques ou en scooter, les seuls moyens de locomotion possibles. Heureusement pour les habitants, et pour les navigateurs de passage que nous sommes, les touristes repartent avec la dernière navette du soir, rendant sa quiétude à l'ile.

les Saintois sont fiers de leur ile et font, à juste titre, tout leur possible pour la préserver. Le village est charmant, les maisons créoles très bien entretenues ont toutes les toits rouges, une obligation patrimoniale, mais toutes les couleurs de façades sont autorisées, ce qui donne, avec les bougainvilliers, une débauche colorée très gaie.

La dernière navette partie avec sa cargaison de touristes bien rôtis, l'ile retrouve son calme. Les hommes jouent au dés ou aux cartes, s'interpellant dans un créole où l'on peut reconnaitre ça et là quelques mots. Cela me fait penser à la partie de carte de Pagnol, revisitée sous les tropiques. Les femmes ressortent leur chaises sous les avancées et conversent avec leur voisines ou leur amies. Seule touche bruyante mais sympa, le bar/Resto/wifi, qui accueille les stagiaires du club UCPA venus fêter leurs exploits. Sinon, l'ile est plongée dans la nuit, seule la rue principale, et quelques maisons isolées sont éclairées. Aujourd’hui la vie est douce ici, mais le confort est récent, notamment l'eau douce, qui est acheminée par un conduit sous-marin de 40 KM depuis la Guadeloupe. Avant cela, l'eau était collectée dans d'immenses citernes qui servent encore aujourd'hui pour les jardins. Nous savons nous aussi que l'eau est précieuse, en bateau, on apprend à l'utiliser avec parcimonie, ce que feraient bien de faire la plupart des terriens.

Les querelles de territoires caraïbéens entre Français et Anglais sont aujourd'hui oubliées, bien que d'irréductibles navigateurs gardent encore quelques griefs bien inoffensifs cependant, le faisant savoir, rhum aidant, par de sonores chants marins.

"Buvons un coup, buvons en deux
A la santé des amoureux
A la santé du Roi de France,
Et merde pour le Roi d'Angleterre,
Qui nous a déclaré la guerre.

...)


La rade de l'archipel des Saintes, située très stratégiquement entre Guadeloupe et Dominique, permettait de garder à l’abri de la mer et de la houle forte du large, une flotte importante de navires. Découverte par C Colomb mais délaissée par les espagnols car trop arides, les Français érigent très vite des fortifications sur les principaux mornes, mais c'est du 8 au 12 avril 1782 que les deux parties s'affrontent dans l'une des plus fantastiques batailles navales de tous les temps, avec près de 35 vaisseaux pour chaque camps. Peut-on imaginer, horreur de la guerre mis à part, ce qu'à du être le spectacle de 70 navires lourdement armés, toutes voiles dehors et se faisant face pendant de longues journées, le vent manquant. Nous oublierons vite que ce sont les Anglais qui gagnèrent la bataille. Appelée "Bataille des Saintes" par les Français et "Bataille de la Dominique" par les Anglais, cette histoire est relatée dans l'une des salles du fort Napoléon.

Beaucoup d'efforts sont fait pour préserver le patrimoine, qu'il soit monumental ou vernaculaire, et des chantiers de restauration sont en cours, dont des dépendances du fort. Le fort lui-même, situé en haut du morne qui surplombe la baie est en parfait état et on imagine la difficulté que cela a du être d'apporter tous les matériaux ici, puis de les monter à dos d'homme par la chaleur accablante des tropiques.

Quoi qu'il en soit, ce fort n'a jamais vraiment été mis en service, car son édification a été faite, selon les événements et les guerres, à tour de rôle par les Français et les Anglais, pour être finalement achevé sous Napoléon III, d'où son nom. Il servi un peu plus tard de prison, notamment pendant la deuxième guerre mondiale, et c'est maintenant un musée.

L'autre attraction du fort, ce sont les iguanes qui ont élu domicile dans les cactus.

Nous avions déjà vu des iguanes en Dominique, mais ils sont plus visibles ici et se dorent au soleil en laissant, comme celui-là, pendre ses pattes de chaque côté de la branche. La mine patibulaire, il sont totalement inoffensif et végétariens mais ne se laissent pas approcher, sauf peut être par une belle mangue ou banane, mais nous n'avons pas essayé. Certains les domestiques, mais plus personne ne les mangent, car ils sont protégés. Les mâles sont très gros et impressionnants. Ils arborent une belle couleur verte qui doit certainement plaire à ces dames, bien plus ternes et petites. Il y a deux races, qui se distinguent par une "plaque" que les mâles arborent sur le côté de la tête.

Depuis le haut du Fort, à 114 m, le panorama dévoile tout l'archipel, et l'on distingue nettement la Dominique au sud et la Guadeloupe toute proche au nord. Comme un peu partout dans les iles française, les bouées (payantes évidement) ont été installées. Les navigateurs sont donc contraints de payer, ou de s'éloigner du rivage et d'être exposé un peu plus au vent et à la houle du large qui rentre un peu ces jours-ci. Comme nous sommes, et OIAOU encore plus que nous, d'irréductible gaulois, on préfère essayer de trouver mouillage plus calme que d'être encore et toujours taxés. C'est d'ailleurs une constante, dès qu'on arrive dans une ile française, les mouillages agréables ou proche des commodités sont payants, les wifi gratuits introuvables, l'avitaillement plus cher qu'ailleurs, quel dommage....

Heureusement pour nous, il n'y a quand même pas à aller loin pour trouver mieux, le mouillage du "Pain de Sucre". Abrité du vent qui s'est mis à souffler sérieux, avec un petit hôtel où nous allons boire un verre et faire du wifi, eau claire mais fonds sous marins sans grand intérêt. Cela ne nous empêche pas de nous baigner, l'eau est à 29 °, mais on devient difficile. Le seul intérêt, mais on ne le dit pas trop fort, et d'aller à la chasse à la langouste. Nous sommes bien organisés, je repère, Gab capture, et le père de Laure déguste. Nous, on rêve plutôt d'une côte de bœuf, chacun ses envies, non ?

Cette pointe qui surplombe la baie du Pain de sucre est appelée 'Boisjoli". Tout en haut de de morne, un chemin de croix mène à une chapelle en plein air où il faut entrer pieds nus, comme le recommande une grande pancarte au pied de la croix.

Pointe du boisjoli: De bois feuillus et odeurs de champignons point, plutôt des arbustes rabougris grignotés par les chèvres, et cactus de toutes tailles, seul, un immense arbre étranglé par un figuier maudit semble avoir échappé aux cyclones qui s’abattent ici de temps à autre.

L'équipage OIAOU doit continuer sa route, le papa de Laure devant rentrer en France depuis Saint Martin, bien plus au nord, ça fait une trotte et il y a beaucoup de choses à voir entre ces deux points. Comme nous venons d'arriver, on va rester encore un peu aux Saintes, puis découvrir la Guadeloupe qu'ils ont déjà vue. Nous nous promettons de nous revoir avant de départ pour la transat retour.

On reprend donc un rythme de plaisancier, on regarde le ciel et on se dit "aujourd'hui peut être, ou alors demain...", on se laisse vivre et faisons peu d'efforts, il faut bien le dire. Parmi les occupations de la journée, la recherche de wifi. C'est de ce petit hôtel que nous avons pu converser enfin sur skype avec la famille. Nous sommes heureux, vous le savez, mais vous nous manquez.

Et voilà, les Saintes, c'est déjà fini, à l'heure où je poste ce billet, nous sommes en Guadeloupe, devant la marina de Pointe à Pitre. Le mouillage est hyper calme le soir, une fois que les énormes cargos et porte-conteneurs, les navettes inter-iles, les pêcheurs et hors-bords sont enfin amarrés. Il y a un petit ilet plage de sable blanc à deux pas, les commerçants de la marina sont très sympas, et l'avitaillement est facile pour une fois.

Nous avons loué une voiture avec des Rochelais que nous connaissions déjà, Fanny et Patrice, embarqués pour quelques jours sur Black Beatle qui croise aussi dans les parages. Nous avons visité grande terre, mais ce récit sera pour un prochain billet. Si demain nous savons, peut être, ce que nous allons faire ou où nous comptons, peut être, nous rendre, après demain est fort loin... Elle est pô belle, la vie ?

à bientôt,

dimanche, mars 24 2013

La Dominique, la luxuriance

La Dominique ou l'ile du 19 mars. Ce n'est par Christophe Colomb qui l'appela ainsi mais nous, elle restera l'ile du 19 mars, car nous y passerons une très courte escale pour fêter l'anniversaire de José. Escale clandestine il faut bien l'avouer car nous avons "oublié" de faire la clearance d'entrée, afin de retrouver Oiaou aux Saintes. De toute façon, c'est sûr, nous y reviendrons, car voici encore un vrai coup de cœur pour cette ile que l'on dit aux 365 rivières. La Dominique est située entre la Martinique et la Guadeloupe. Nous n'étions pas sûrs de vouloir faire cette ile seuls, car elle souffre d'une réputation difficile, d'insécurité notamment, mais comme Fabien-les-bons-tuyaux du Black Beatle s'y était déjà rendu et en connaissait naturellement les bonnes adresses, nous n'avons pas hésité. Radio-ponton exagère peut être un peu, et si on en connait les clefs, les habitants, qu'on appelle des Dominiquais, (à ne pas confondre avec le Dominicains, habitants de la République Dominicaine) sont sympas et ont également compris qu'un touriste heureux est source de revenus... Nous y avons appris mille choses, facilité par les échanges en Français, qui est une langue obligatoire à l'école, et que tous parlent, après le créole et l'anglais.

Les mouillages sur la côte sont peu nombreux, car les fonds plongent rapidement vers les abysses, mais le Sun Set à Batali Beach, unique hôtel restaurant construit et tenu par des belges depuis trente ans, dispose de deux bouées de mouillage. Nous étions trois bateaux ce jour-là, dont un autre belge "Eric-de-Liege-une-fois" (c'est lui qui le dit), fort sympathique avec lequel nous avons partagé nos aventures.

Qui dit aventures dit bonnes adresses, c'est au Sun Set que l'on trouve les langoustes à gogo dans les assiettes. Ici, ce sont les langoustes "américaines", une quinzaine de centimètres seulement, mais tendres et succulentes, accompagnées de légumes-pays. Nous avons trouvé une fois encore une excellente raison de fêter, et d'arroser, l'anniversaire de José.

Le lendemain, départ pour découvrir le nord de l'ile. Grâce à Marcella, la truculente patronne du restaurant, nous négocions un taxi pour la journée, avec en bonus le chauffeur-guide francophone Lesly qui connait parfaitement son ile. C'est l'une des plus larges et des plus élevées des iles Caraïbes, et le programme de cette journée devra donc se limiter à sa partie nord. La caractéristique de la Dominique est son caractère sauvage, peu urbanisée, la population n'est que de 80 000 habitants. Depuis son indépendance en 1978, le gouvernement développe, grâce à la communauté européenne et des accords de coopération avec la Martinique et la Guadeloupe, des programmes d'aménagements routiers ou hôteliers éco-touristiques. Ainsi, des parcs nationaux ont été créés et les sentiers de randonnées sillonnent le morne Diablotin (1 447m) et les Trois Pitons ( 1 387 m) qui sont classés par l'UNESCO.

Toutes les cascades n'auraient pas été encore répertoriées, et afin d'éviter celles qui sont choisies par les touristes, notre guide nous propose la cascade de la fourche, appelée ainsi à cause des deux torrents qui se rejoignent ici. L'eau qui descend des pitons nous semble fraîche mais c'est vivifiant et stimulant. La forêt environnante est luxuriante, la Dominique recense plus de 1 00 espèces d'orchidées, de fougères... dans lesquelles une faune exotique se cache. En effet, si nous avons été gâtés jusqu'à présent par la faune aquatique colorée des Antilles, nous n'avions pas vu grand chose sur terre. Ici, ce sont surtout les oiseaux qui sont rois. C'est d'ailleurs le "roi souverain" ou perroquet impérial, qui a été choisi comme emblème pour le très joli drapeau national.

Bienvenu au Jardin Magique !

La Dominique reste le seul pays au monde qui compte une population d'environ 3 000 Kalinagos, derniers descendants des indiens Caribs.

Venus du bassin de l'Orénoque pour peupler les Antilles, les Caribs ou Kalinagos ont massacré ou mangé tous les Arawaks, le peuple natif, et leur caractère belliqueux leur a permis sans doute de résister aux siècles de conflits de territoires entre les Français et les Anglais. Devenue anglaise depuis quelques décennies, c'est la Reine Victoria qui, en 1903, octroie un territoire indépendant aux Caribs. Ce territoire aujourd'hui d'une superficie de plus de 1 500 ha, est administré en toute autonomie par le "Carib Council', également représenté au gouvernement de l'ile.

Le territoire Carib a une particularité, il est constitué d'une seule propriété appartenant au chef Carib, lui-même élu par la communauté. Pas de propriété individuelle, pas de titre de propriété, pas d'impôts locaux ni fonciers. Des avantages, le terrain que l'on convoite est octroyé gratuitement par le Carib Council après avis collégial, mais des inconvénients, pas de crédit possible sans titre de propriété, il faut donc avoir les moyens ou solliciter l'aide de la communauté.

La population Carib est aujourd’hui largement métissée mais l'on retrouve cependant chez certains d'entre eux une physionomie que nous n'avions pas encore vu sur l'arc Antillais. Leurs traits sont fins, les yeux souvent étirés vers les tempes, les femmes portent de longs cheveux lisses. Rose, notre sympathique cuisinière a certainement des ancêtres africains.

Nous aurions pu visiter le village et avoir droit, en bonus, au ballet traditionnel; mais ce côté "zoo" peu spontané à été refusé à l'unanimité par les trois équipages. Le déjeuner et l'échange avec quelques uns étaient tout aussi enrichissant.

"Nulle chair européenne ne leur paraissait plus délectable que celle des français. Venaient ensuite les Anglais. IL trouvaient le Hollandais fade, l'Espagnol fibreux et coriace, à peu près immangeable. (...) " Ainsi s'exprime monsieur de Rochefort en 1658 après sa rencontre avec les terribles Caribs. Vient ensuite le mode de cuisson détaillé dont je vous fais grâce, mais vous aurez remarqué que "l'espagnol" n'est pas un met de choix. José aurait donc été occis sans plus de cérémonie, alors que j'aurais peut être, après une minutieuse et fort douloureuse préparation, été le plat de fête des indiens.

La recette a été heureusement perdue depuis longtemps, et ce sont des menus moins protéinés qui sont le quotidien des Caribs. Le "mangélocal", assiette complète et roborative va nous permettre de tenir l'après-midi: Poulet mariné, frites de patates douce et du fruit de l'arbre à pain, igname, lentilles, riz, choux, galette de manioc; le tout accompagné d'un délicieux jus de pamplemousse pressé. ouf ! c'est où la sieste ...

L'une des activités des Caribs est la confection d'une vannerie fine, élégante et colorée, qui se transmet de génération en génération. Cette digne grand-mère parlant un doux français avait des doigts fort agiles.

On change de décor, la côte au vent est l'une des plus sauvages que l'on ait vu jusqu'à présent, avec ses grandes plages de sable gris. Le parler créole Dominicais est quasi identique au créole Martiniquais, l'influence française ayant été bien plus profonde que l'anglaise. Seul le village de pêcheurs de Wesley parle un créole anglais. L'influence du français est omniprésente, les noms de villages, ou de sites naturels rappelle l'occupation française, sans d'ailleurs beaucoup d'imagination. on retrouve en effet les mêmes noms de sites qu'ailleurs: Marigot, la Soufriere ou Roseau, la capitale.

Après le déclin du commerce de la banane dans les années 90, le gouvernement a investi dans l'éco-tourisme pour développer l'économie locale. Cependant, le sol riche garde une agriculture florissante, et le maintien d'une petite industrie de production de jus de fruits, d'eau de coco, de sirops et confitures, ainsi que des sauces piquantes pour agrémenter les colombos et plats de poissons.

Au nord est, la pointe Baptiste alterne l'une des rares plages de sable blond et falaises déchiquetées. On se baigne dans une eau translucide derrière la barrière de corail.

et comme souvent sous les tropiques, un majestueux soleil couchant termine cette jolie journée, les trois bateaux attendant sagement le retour des équipages.

Prochaine étape, les Saintes, 25 miles environ, mer belle, vent de NE 15 à 25 nds, grand soleil, reggae dans les baffles, yeah...trop coooool ....

à bientôt,

info: les pirates ne sont pas sur l'eau

Nous sommes aux Saintes, et en attendant les prochains billets que je suis en train d'écrire, la Dominique, magnifique, les Saintes, enchanteresses, je vous poste rapidement cette petite information.

Vous avez du remarquer que le blog était régulièrement encombré de commentaires en anglais. Il s'agit de liens publicitaires qui sont mis en ligne automatiquement par des sites marchants, commentaires que je dois supprimer évidement car ils n'ont aucun intérêt. Ça prend du temps et de la connexion, ça me fait râler, bref...

Aussi, à partir de maintenant, les billets mis en ligne auront la possibilité d'être commentés une journée ou deux suivant la connexion possible avant que je supprime cette option. Nous sommes toujours super heureux d'avoir vos commentaires, mais il faudra faire vite désormais, désolée, c'est la faute aux pirates informatiques !

à bientôt

mardi, mars 19 2013

3 - Martinique, Saint Pierre

ça y est, nous avons levé l'ancre de la Pointe du Bout et c'est depuis le mouillage de Saint Pierre que ce petit billet est mis en ligne. Nous étions déjà venu en voiture avec Gab et Laure, mais depuis le mouillage où l'on se dit aussi que sous le ventre de Quintet, dorment depuis plus d'un siècle près de 50 navires, coulés lors de l'éruption de la Montagne Pelé. C'est cette tragédie que je vous raconte aujourd'hui.

La Ville de Saint Pierre de la Martinique est située au nord-est de l'ile, et en contrebas d'un tristement célèbre volcan, la montagne Pelé. En terme de patrimoines, c'est l'un des sites les plus intéressants et touchants à visiter. Classée au titre des villes d'art et d'histoire depuis 1990 (ça me rappelle quelques souvenir professionnels), les guides et animateurs locaux tentent, avec visiblement de tous petits moyens, de mettre en valeur les vestiges, de proposer des visites, expositions et animations. Il ne faut pas s'arrêter aux principaux vestiges, mais se laisser perdre dans les rues et places qui révèlent encore aujourd'hui des vestiges intacts de la catastrophe qui frappa la ville au début du XXè siècle.

Le 15 septembre 1635, au nom du roi de France, Pierre Belain d'Estambuc gentilhomme normand, s'empare de la Martinique restée jusque là uniquement occupée par les amérindiens caraïbes. La rade, protégée par la montagne Pelé, suffisamment profonde pour accueillir les lourds navires marchands, permet le développement rapide de Saint Pierre qui devient le port principal et la capitale de l'ile.

Berceau de l’abolition de l'esclavage suite aux émeutes de 1848, la ville devient un haut lieux d'échanges culturels, un théâtre est construit, qui propose des saisons dignes des belles maisons de métropole. L'église du mouillage est promue cathédrale et un imposant séminaire est construit. Sous la IIIème république, St Pierre accueille le premier lycée laïc, sous l'impulsion de Schoelcher.

Une ville magnifique, qui dépassait les 30 000 habitants en 1902.

Ce 8 mai 1902 est une belle journée, comme toujours en Martinique, même si depuis quelques jours, des nuages de fumée viennent un peu obscurcir le ciel d'azur et de sourds grondement rendent nerveux les animaux. Chacun s'affaire dans la rade, de nombreux navires sont amarrés, chargeant ou déchargeant leurs cargaisons. Le Belem, arrivé du Havre il y a quelques jours, est en attente un peu plus au large dans la baie, c'est ce qui le sauvera, son emplacement habituel ayant été pris par un navire de Nantes, Le Tamaya.

C'est une belle journée qui commence, une journée de fête, c'est l'ascension. Le marché sur la place Bertin est animé, coloré et bruyant, les domestiques des grandes maisons et habitations viennent faire leur emplettes. Les paroissiens se rendent à la Cathédrale et à l'église du Fort, les enfants font aujourd'hui leur communion. Au théâtre, peut-être une répétition va-t-elle commencer, en vue d'une représentation prochaine. A la prison, les gardiens vont servir l'ordinaire aux prisonniers, alors qu'à la  maison de santé, les sœurs prodiguent les premiers soins du matin.

A 7h57, l'opérateur du télégraphe chargé de la surveillance du volcan adresse un message serein à son collègue de Fort de France, une minute plus tard, la ligne est coupée...

On peut penser que les marins du Belem voient directement la destruction de la ville ; un panache monstrueux s'élève au dessus de la montagne Pelé, visible à 100 km à la ronde, avant de s' effondrer sur les pentes du volcan à une vitesse foudroyante. La vitesse sera calculée plus tard à près de 700 km/h. La coulée pyroclastique atteint la ville et le port en une minute. Sous l'effet de souffle, les édifices s'écroulent, les entrepôts de rhum explosent, hommes et bêtes sont anéantis...

La ville brûlera encore de nombreux jours avant qu'il soit possible de s'en approcher. Dans les décombres fumants, deux survivants sont retrouvés. La Martinique n'en a pas fini avec les malheurs, car le 10 août de la même année, une nouvelle éruption fera encore plus d'un millier de victimes au Morne Rouge.

Saint Pierre compte aujourd'hui environ 4500 habitants, mais elle n'a jamais retrouvé sa vitalité économique, les hommes dans leur sagesse ayant rapidement préféré Fort de France pour développer l'économie de l'ile. Comme Pompéï, Saint Pierre est longtemps restée enfouie sous un épais manteau de cendres qui a figé la ville. Aussi, se perdre dans les ruelles permet de retrouver facilement les vestiges d'une splendeur passée.

Comme partout, les constructions contemporaines périphériques au centre historique répondent à la demande et aux critères de confort d'aujourd'hui des habitants. Le centre de Saint Pierre est donc quasiment à l'abandon, les maisons de bois sont en ruines, la végétation lézarde murs et toitures, les jolis balcons en fer forgé ouvragés rouillent.

Dans le quartier du port, la Cathédrale, encore appelée ainsi malgré le transfert du siège épiscopal à Fort de France, a été reconstruite avec les matériaux récupérés de la catastrophe.

Derrière la cathédrale, se trouve le cimetière, où nous avons retrouvé des sépultures du tout début XVIII d'officiers de marine, c'est là aussi que se trouve l'ossuaire des victimes de la catastrophe, il surplombe la ville.

Le quartier du figuier, situé le long de la baie, abritaient les entrepôts et les commerces. L'une des rues encore visibles, la rue Bouillé, avait la réputation d'héberger les maisons closes et les cercles de jeu de Saint Pierre, considérée parait-il, comme la ville la plus immorale des Caraïbes.

Le Théâtre, c'était pour nous l'étape à plus touchante, et vous verrez pourquoi, il faut donc que je vous en raconte l'histoire. Je tiens à citer ma source, qui n'est d'autre que le service patrimoine Ville d'art et d'Histoire de Saint Pierre.

Encouragé par une politique d'amélioration d'enrichissement et d'élargissement des centres d'intérêts de la ville, à partir du milieu du XVII, le besoin d'un théâtre permanent s'impose dès 1770. C'est sur l'initiative privée de quatre négociants Pierrotins, que ce projet voir le jour en 1786. Le Grand Théâtre de Bordeaux est ouvert depuis peu (1780), c'est un modèle dont veulent s'inspirer les Pierrotins. Celui de Saint Pierre, sans en avoir la grandeur, lui ressemblait en effet, notamment par les fameuses colonnes en façade.

Le théâtre, alors privé, est lourdement endommagé par un cyclone en 1813. Des travaux sont engagé et dès 1817, le nouveau théâtre et inauguré, c'est son age d'or. Il peut accueillir 800 spectateurs, une taille imposante qui témoigne du prestige de la cité à cette époque. Les artistes français célèbres s'y produisent, et les saisons prestigieuses n'ont rien à envier à la métropole. En 1891, un nouveau cyclone dévaste la Martinique et le théâtre. Le Directeur d'alors s’endettera jusqu'à la faillite pour le remettre en état, mais les recettes ne couvrent plus les dépenses. Au début du XXème, il n'ouvre plus qu’occasionnellement.

Dévasté par la catastrophe de 1902, il ne reste aujourd'hui que l'escalier monumental, le dallage et les soubassements de la salle. Nous qui connaissons bien l'architecture d'un théâtre à l'italienne et celui de Bordeaux en particulier, nous nous sommes vite repérés et sommes montés sur scène, comme des cabotins que nous sommes un peu.

José: "Turandooooooot' !!!"

vue depuis le fond de scène

Prima ballerina ...

Située à côté du théâtre et accolée au morne, la prison reste célèbre aujourd'hui, au travers d'un destin particulier.

Louis Auguste Cyparis, pêcheur et agriculteur, condamné au cachot à un mois de prison pour avoir agressé un camarade, fut retrouvé quatre jours après l'éruption, blessé et brûlé mais vivant. L'histoire retiendra qu'il fut le seul rescapé de la catastrophe, il y en eu en effet un deuxième, un cordonnier des faubourgs de la ville. Cyparis fut gracié et devint par la suite l'une des attractions du cirque Barnum.  Lorsqu'on voit en effet les murs épais et voûtés du cachot tout à fait intacts, protégés eux mêmes par les murs épais de la prison, on se dit quand même que ce n'était pas son heure.

Les pierres monumentale de l'église du fort sont restées telles que le souffle les a couchées. Le regard se porte vers le volcan, suivant en cela l'orientation des colonnes de la nef effondrée. L'église était pleine en ce jour d'Ascension, il n'y eu aucun survivant.

Le grand Séminaire était un haut lieu de formation. Les futurs ecclésiastiques venaient des quatre coins du monde pour y recevoir un enseignement choisi, avant de repartir pour des missions d'évangélisation. Tous périrent également lors de l'éruption, le séminaire étant situé dans les quartiers les plus proches du volcan. Une petite chapelle a été reconstruite et c'est aujourd'hui un lieu de vie paroissial. Il n'y subsiste que cette niche envahie par les fleurs, dans laquelle on a posé une statue de la Vierge.

C’était une ville vivante, avec un système d’irrigation et de circulation d'eau très élaborée. Il en reste quelques fontaines asséchées, où l'on peut imaginer qu'on y venait y puiser l'eau fraiche.

Comme à Pompéï, on a reconstruit sur les ruines, et lorsque quelques décennies plus tard les rues ont été déblayées et retracées, se sont redessinées des façades oubliées.

La maison coloniale de santé, située au bord de la rivière Roxelane, était pour l'époque un modèle du genre. Ouverte en 1839, elle était considérée comme un centre médical d'avant garde grâce à ses traitements modernes par douches et bains. Cela nous ferait naturellement bondir aujourd'hui, mais on y voit encore les chaises de force fixées au sol, tordues par la chaleur de la catastrophe, et les cachots. Dirigée par les médecins, aidés des religieuses, la maison coloniale de santé abritaient 200 patients en 1902, dont aucun ne survécu.

Un peu de douceur dans cette histoire douloureuse, nos hommes ont trouvé un gigantesque manguier, croulant sous les fruits mûrs. Il n'en faut pas plus pour faire le plein de fruits pour l'avitaillement du bord.

Saint Pierre semble aujourd'hui délaissée par les politiques, malgré une vitalité qui ne demande qu'à s'épanouir, notamment, comme à Pompéï, "grâce" à cette tragique histoire. Convaincue par les valeurs générées par le patrimoine et la transmission, j’espère voir les fouilles et projets d'aménagement se poursuivre.

En attendant, nous, on va retrouver un peu de légèreté dans les programmes de visites: la Dominique, Marie Galante, la guadeloupe, les Saintes etc...

à bientôt

dimanche, mars 17 2013

2 - La Martinique, vacances de Sarah

Bravo Maryse qui nous suit pas à pas, tu as excellente mémoire et c'est en effet une bien grande crevette qui nous a rejoint. Voici le deuxième billet Martinique, j'en ferai d'autres car nous y avons passé plus de temps qu'ailleurs, y reviendrons certainement et aurons donc encore mille raisons de raconter nos découvertes.

Gabriella et Jordan ne pourront pas venir cette saison, la vie qu'ils mènent l'un et l'autre ne leur permettra pas, Nous sommes tristes car ils nous manquent, mais nous sommes fiers de savoir qu'ils font leur chemin et qu'ils sont heureux dans leur vie. En revanche, Sarah notre fille a pu se libérer deux semaines pour s'offrir et nous offrir, deux semaines de bonheur. Nous étions en effet remontés à temps en Martinique pour voir les cousins de José, Martine et Christian, avant leur retour en France. Il paraitrait qu'ils souhaitent revenir plus longtemps l'an prochain, n'est-ce-pas qu'on s'y fait au beau temps ?

Nous avons mis à profit les quelques jours avant l'arrivée de Sarah, pour louer de nouveau la voiture habituelle et explorer l’intérieur de l'ile, et repérer quelques mouillages de la côte est que nous voulons faire avec Quintet plus tard. Nous avons découvert des lieux merveilleux qui feront l'objet d'un prochain billet, de quoi vous donner envie de voyager.

Nous avons donc attendu tranquillement notre Sarah, attendre est bien le mot, car la pauvre a vu son avion retardé de dix heures, la première baignade a donc été bien méritée !!! Nous lui avons concocté un programme Martiniquais sur mesure, de quoi revenir en pleine forme et toute bronzée. Arrivée à 3 heures du matin, la nuit a été courte, et soleil levé haut déjà a bien aimé la jolie peau blanche de la parisienne. Malgré les protections, un cuisant coup de soleil est venu perturber un peu les vacances de Sarah pendant quelques jours.

Nous avons navigué tranquilles d'anses en anses le long de la côte sous le vent, avec une escapade à Fort de France. Les journées passent vite entre navigation, baignades, repas, lectures et siestes....

Nous nous étions gardé quelques jolies promenades à faire avec Sarah, et notamment la route de la trace, qui rejoint Fort de France à Morne Rouge et la montagne Pelé. Cette voie ouverte au XVIII au travers l'épaisse végétation tropicale est une splendeur, elle contourne les pitons du Carbet et ne nombreux sites de randonnées ont été aménagés. L'un des plus faciles, mais pas l'un des moins spectaculaires, est à faire le long du canal de Beauregard, le bien nommé. Construit le long de la falaise par les esclaves pour alimenter en eau les cultures en contrebas, il surplombe des à-pics vertigineux, sujets au vertiges et enfants turbulents abstenez-vous, car la margelle ne fait que 30 à 50 cm par endroits. On y rencontre de sympathiques habitants à poils...

Conditions idéales pour installer le hamac offert par les copains de mon "ex-boulot" (je pense à vous !), Sarah a fait siestes et lectures, doucement bercée.

L'une des institutions locales, le "Ti-Sable" un restaurant au bord de la plage de Grand Anse, organise chaque dimanche des soirée concerts où se pressent les Martiniquais, On y dîne, mais ce n'est pas l'essentiel, on y boit du rhum sous toutes ses formes, et on y danse sur le sable. l'Ambiance y est fantastique, peut être exacerbée par des senteurs qui ne sont pas toutes celles des fleurs exotiques.

Nous sommes revenus à Sainte Anne, le petit village qui avait accueilli les tous récents transateurs. Moins de bateaux qu'à notre arrivée en décembre, la grande transhumance vers le nord se ressent, on y voit aussi beaucoup de canadiens et d'américains qui montent passer l'été dans les iles anglo-américaines de l'arc antillais, la Floride et la côte sud des États-Unis. Ceux qui comme nous avaient transaté et doivent revenir en France à l'été, sont déjà bien plus haut. Nous devrions d'ailleurs retrouver toute la bande des "catas" à Antigua, Saint Barth ou Saint Martin.

Comme lorsqu'elle était enfant, Sarah a apporté ses devoirs de vacances. Elle a pu ainsi finir, les doigts de pieds en éventail, son rapport de BTM à rendre à son retour. Quelques petits conseils de sa maman qui n'a pas, semble-t-il perdu sa plume, et c'est dans la boite, enfin, dans l'ordi.

La "grande" aventure  des vacances de Sarah, c'est le baptême de plongée que nous nous étions promis de lui offrir. C'était aussi pour nous la première plongée bouteille en Martinique et si nous attendions évidemment à plus de merveilles qu'au bassin d'Arcachon, nous avons été véritablement émerveillés. Comme nous étions au marin, c'est quasiment à la sortie de l'anse que nous avons plongé. Pour Sarah, une descente à 5/6 m d'une demi-heure, pour nous 10/17 m pendant 50 mn. Les fonds coralliens sont intacts et ce sont éponges et coraux multicolores, fluorescents, poissons peu farouches car nous sommes sur la réserve protégée. Et surtout, une visibilité idéale qui donne l'impression de voler, d'être en apesanteur. Nous n'avions pas plongé en bouteille depuis longtemps mais les bonnes habitudes reviennent vite. Nous nous promettons de renouveler dès que possible ces explorations, car si la plongée en apnée est déjà réjouissante, descendre un peu plus voir la nature intact des dégradations de l'homme est un pur bonheur. Nous avons naturellement filmé nos exploits, et comme les petits films sont l'oeuvre de José, nous essaierons de vous en poster prochainement.

   

Les vacances passent toujours trop vite, celles de Sarah se sont achevées, bien sûr, par les derniers plongeons, deux heures avant le décollage. On pense à toi, déjà repartie vers une vie bien remplie mais très prometteuse...

Je vous conterai plus tard d'autres aventures martiniquaises, car nous partons maintenant vers la Dominique avec Black Beatle, puis Marie Galante, La Guadeloupe où nous devrions peut être retrouver OIAOU, les Saintes, les iles Vierges etc... J’espère avoir la possibilité de poster quelques pages, et sinon, c'est toujours sur SPOT que vous pouvez nous suivre.

à Bientôt,

1 - La Martinique, premiers pas

Lorsque que nous sommes arrivés le 15 décembre, nous avions profité de la Martinique et fait quelques escapades, bref, n'avions pas fait grand chose, ou plutôt si, nager dans l'eau claire et transparente, plonger avec les tortues et les poissons multicolores, boire le ti-punch avec modération, mais avec les copains, et naviguer. Enfin, naviguer à la Martinique consiste à changer de mouillage ou d'anse, c'est à dire 1 mille, voire 2, pffff !! trop dur, même pas toujours le courage de monter les voiles pour si peu. Je ne vous avais pas raconté la Martinique, car nous pensions bien, et c'est en effet le cas, y passer plus de temps qu'ailleurs et donc, que nous aurions mille choses à découvrir et à raconter.

On doit aussi avouer qu'en dehors de quelques randonnées et visites patrimoniales, ON SE LA COULE DOUCE !!!

Vous avez suivi nos aventures dans le sud Antilles, nous "bullons" depuis quelques semaines en Martinique, et le blog n'est plus à jour. Il était temps que je comble votre attente et que je vous raconte quelques unes de nos escapades de début d'année. La Martinique mérite plusieurs billets, je ferai donc des épisodes de façon à vous faire découvrir cette ile magnifique.

 

La pointe du Bout, où nous avons posé l'ancre et nos habitudes et où la communauté Rochelaise s'est retrouvée, n'abritait qu'un vieux fortin désaffecté et est devenu aujourd’hui une petite ville, avec hôtels de luxe, casino, et une toute petite marina, petites boutiques sympas et restos au bord de plage. La pointe du bout est située à côté des Trois Ilets, un havre de paix au fond d'une mangrove, où nous avons passé quelques nuits très paisibles. Les trois Ilets,  et son domaine de la Pagerie ont connu en leur temps l'opulence, et le domaine de 500 hectares employait 300 esclaves qui cultivaient le café, le cacao, le coton et la canne à sucre. Il ne reste rien ou presque de ce domaine dans lequel est née Marie Josèphe Rose Tascher de la Pagerie. Ce nom de jeune fille ne parlera qu'au historiens, mais cette jeune personne quittera sa Martinique natale à 16 ans pour épouser Alexandre de Beauharnais, et deviendra plus tard l'impératrice Joséphine, femme de Napoléon 1er. Un destin hors normes...

LA côte sous le vent recèle quelques belles anses à l'abri de la houle et du vent, et c'est bien sûr la plus fréquentée par les bateaux.

Les anses d'Arlet, la grande et la petite, sont deux anses superbes et protégées où nous aimons rester, surtout le dimanche soir où de savoureux concerts sont organisés dans un resto local le "Ti sable". Le nom d'Arlet n'a rien à voir avec la ville d'Arles en France, bien qu'on appelle les gens d'Arlet les Arlésiens. Le village doit son nom au traité conclu au XVII par deux chefs caraïbes Arlet et Pilote, avec le gouverneur Du Parquet. Une rue principale unique, bordée de maisons de bois, une ravissante église, une plage de sable fin en fait un must de la Martinique.

 

Fort de France, la capitale (et non pas Pointe à Pitre comme j'ai nommé plusieurs photos) n'est pas séduisante d'un premier abord, sale, délabrée, abandonnée même dans certain quartiers, une multitude de boutiques "made in china" sans intérêt, ne rappelle plus ses splendeurs passées. Elle mérite cependant plus de temps, et de touchants témoignages de son passé est à découvrir ça et là. La ville est née au premiers temps de la colonisation sur des terres marécageuses et des mangroves, surplombé d'un promontoire où un fort  construit en 1639 est encore aujourd'hui propriété de la marine nationale.

Construite pour l'exposition universelle de Paris, Elle fut remontée à Fort de France en 1893, à l'emplacement de l'ancien hôtel du petit gouvernement. Oeuvre de Pierre Henry Picq, contemporain de G Eiffel, cette bibliothèque porte le nom de Victor Schoelcher, qui, favorable à l'éducation de la population noire, fit don à la ville de sa bibliothèque personnelle, soit 10 000 livres. considéré à juste titre comme l'un des plus beau édifice de la ville, l'édifice est protégé au titre de l'inventaire de Monuments Historiques. Cette protection lui permet de rester sous la vigilance de l'état pour ce qui est de sa conservation, et c'est heureux, vu l'état des édifices sous ce climat.

Pierre Henry Picq a laissé son empreinte à Fort de France, au travers plusieurs édifices dont la ville lui fit commande, selon la mode de l'époque, très inspirée de Gustave Eiffel. Ainsi, il est l'auteur du grand marché, de maisons particulières, des églises du François et de Ducos, et de la Cathédrale Saint Louis. Six cathédrales sont se sont édifiées à cet endroit, toutes détruites par les cataclysmes qui sévissent de temps à autre en Martinique. La cathédrale originale de Picq fut détruite par un tremblement de terre mais entièrement reconstruite selon ses plans en 1982.

Si certaines rues du centre ville possèdent encore un charme certain, l'urbanisation anarchique a fait son œuvre sur les hauteur, parsemant une multitude d'habitations hétéroclites.Comme partout dans l'arc Antillais, les cimetières sont au coeur des villes et villages, et l'on circule de façon toute naturelle au milieu des tombes blanches très fleuries. Nous avions même vu, à Grenade, la route passer au centre du cimetière, avec arrêt de bus entre deux croix. La religion catholique est fervente et colorée, les messes accompagnées à la guitare électrique et à la batterie, très soul ou jazzy, donne envie de danser, ce dont les paroissiens ne se privent pas.

 

Dès que l'on sait qu'il y a un théâtre, on ne peut s'empêcher de s'y intéresser, et surtout, de se renseigner sur la programmation proposée. Le Théâtre Aimé Césaire porte le nom d'un des maires les plus charismatiques du XXè siècle. Né en 1913, mort en 2008, il est l'ami de Léopold Sédar Senghor, et leur influence réciproque sera déterminante pour leur parcours politique. Poète, essayiste et auteur de théâtre, il a influencé la littérature francophone antillaise et africaine.

Ce théâtre, inauguré en 1901, abrite une salle à l'italienne classée à l'inventaire des MH. Nous n'avons pas encore pu voir l’intérieur du théâtre, qui ne se visite pas. La programmation, de théâtre uniquement, ne nous a pas séduite. Pas d'opéras, d'opérettes, ou comédies musicales, de concerts ni même de ballets, la culture classique nous manque, mais on se fera une orgie à notre retour en Europe.

Le Rhum est à lui seul une culture locale, les Martiniquais ne boivent quasiment pas autre chose que les boissons à base de rhum, ti-punch, planteur, etc., à tel point que la production suffit à peine à étaler la demande tant en local qu'en exportation. En revanche, et on le sait beaucoup moins, il paraitrait que les martiniquais sont les premier consommateurs de champagne au monde (??? affirmation d'un buveur de rhum)

Nous avons visité plusieurs plantations, mais c'est la maison Clément qui semble être la plus belle de toutes. La Maison Clément produit depuis le début du XIXè les rhums agricoles du même nom, et des boissons élaborées. Début Mars débute la saison de la canne, et dans toute la Martinique flotte une odeur de sucre fermenté.

La maison du maître, construite à partir du XVIII, répond parfaitement aux contraintes du climat. une pièce au rez de chaussée, entourée de galeries et les chambres à l'étage, dont les fenêtres donnent sur trois côtés afin d'apporter le plus d'aérations possible. Le mobilier est d'origine, et il était de bon ton de rapporter de contrées lointaines quelques beaux objets d'art décoratifs, comme des lampes à verre coloré de Louisiane, et des meubles en teck d’Indonésie ou de l'ile Maurice.

Le jardin qui entoure la maison conserve de vieux arbres remarquables, comme le palmier du voyageur, appelé ainsi car il recèle au creu de ses feuilles l'eau de pluie qui peut sauver le voyageur assoiffé. Le parc de 16 hectares est splendide, et les plus beaux specimen de palmiers de toutes grandeurs, formes et couleurs, côtoient plus de 300 espèces de plantes tropicales. 

La maison Clément est aussi une fondation, qui mène des actions de mécénat en faveur de l'art contemporain et de la création. Jolie démarche, mais je vous épargne les photos des "oeuvres" que nous y avons vu, pas très convaincantes, décidément l'art contemporain gardera encore longtemps ses mystères pour nous, pôv artistes classiques...

C'est une belle visite et une grande promenade qui nous a donné soif... Enfin, disons que la visite se fini judicieusement par la boutique, où l'on peut gouter toute la production. Il faut être raisonnable, car à 45°, même de tous petits verres peuvent se révéler bien traitres.

un rhum, ça va, deux rhum, ça va encore, trois rhuumm ça vaaa paaa trooo maal, mais quatrrre rhummm, alooors laaa, c'est sûr, non, c'est dur....

 

Il nous faudra bien une escapade au grand air de la côte au vent pour évacuer les vapeurs d'alcool. Cette côte est déchiquetée, la houle qui arrive directement d'Afrique vient frapper avec force les falaises. Il ne fait pas bon s'y aventurer en bateau, mais quelques havre sont cependant possible derrière la barrière de corail, par beau temps établi, et nous nous promettons certainement d'y revenir avec quintent, si nous repassons par là.

Tout à fait au sud de la Martinique, la côte s’est affaissée, ce qui a permi la création d'une saline, une étendue d'eau saumâtre, véritable foisonnement de vie, oiseaux crabes, alevins.... La saline est reliée à l'océan par quelques passes où l'eau s'engouffre à marée haute. Et oui, il y a une marée semi-diurne aux Antilles, entre 50 et 80 cm de marnage, laissant les racines de palétuviers à découvert et le fond vaseux de la saline de déssécher au soleil ardent.

   

Faire des excursions en plein soleil, ce n'est pas tous les jours. Le retour à bord est un bonheur, l'eau est fraîche (env. 27°), il n'y a pas de glaçons dans le jus de goyave mais il sort du frigo, on se mange une grosse mangue bien juteuse pour se refaire un peu de vitamines C. Bon, qu'est-ce qu'on fait demain ?

 

mardi, février 26 2013

Retour sur Martinique

La douceur de vivre antillaise, on s'y fait, et on prend le rythme, qui n'a rien à voir avec un zouk endiablé. Nous avons quitté les Grenadines de Grenade avec un goût de "revenez-y", car plusieurs rendez-vous étaient fixés en Martinique, et il nous fallait remonter l'arc aussi vite qu'Eole le voulait bien. Mais on ne donne pas d'ordre à Eole, et nous avons loupé de peu nos amis navigateurs Annick et Mathias, ce rendez-vous n'est donc que partie remise. Ainsi donc, escales rapides de retour via Union, Mayreau, Saint Vincent et Sainte Lucie.

Saint Vincent, de sont les paysages grandioses vus de la mer, le volcan de la soufrière, une quasi absence d'habitations et d'urbanisme, et une réputation malheureusement plutôt mauvaise, qui incite les navigateurs à passer au large de cette île. Nous décidons cependant de faire une rapide escale à Walliabou Bay, où de nombreuses scènes du film "Pirates des Caraïbes" ont été tournées, et où nous pouvons faire la clearance de sortie des Grenadines.

Petit détour cependant par la baie de la soufrière, les deux pitons tombent à pic dans la mer, et du large, une forte odeur de souffre vient nous rappeler que le volcan est actif. la dernière éruption date de 1979 et a détruit la moitié des cultures de l'ile, heureusement sans faire de victime. Un hôtel très haut de gamme et bien intégré à la végétation domine la baie, mais nulle autre construction ne vient dénaturer le site, du moins, vu de la mer,car ce n'est pas cette fois-ci que nous visiterons l'ile.

Escale à Walliabou, comme beaucoup de sites des Antilles, notamment les Tobagos, l'ile Morpion... Walliabou a servi de lieu de tournage pour Pirates des Caraïbes il y a quelques années;

Pendant plusieurs semaines, l'équipe de tournage, les vedettes et tout le barnum américain sont venus perturber la quiétude des lieux. Ils ont privatisé la plage et la baie, installé un décor en partie en dur et aujourd'hui ré-investi, notamment pour le bureau de la clearance. Les habitants de la baie, misérables pêcheurs ou cultivateurs, ont certainement cru voir le ciel leur tomber sur la tête, du moins en espéraient-ils peut être quelques retombées en termes d'aménagement générateurs d'emploi....

Que nenni, les lieux sont aujourd’hui abandonnés, et n'amusent plus que les touristes qui se laissent prendre à la publicité qui en est faite. L'ile est pauvre, et cela se voit, malgré les aides internationales qui tentent de créer quelques activités ou lieux touristiques attractifs. Malheureusement, tant qu'un aéroport international ne sera pas créé, les seules ressources de Saint Vincent resteront la culture de la banane.

Il faut s'y faire dans certaines iles, vous êtes accostés en mer, quelquefois à plusieurs milles, par des boatboys, qui vous propose de vous accompagner jusqu'au lieu de mouillage, afin de vous aider à vous ancrer au cocotier. Les fonds sont en effet très profonds à peu d'encablure du bord, et cette technique, appelée aussi "à la bermudienne", consiste à lâcher l'ancre à l'avant, puis à faire marche arrière afin de s’amarrer avec une aussière à un cocotier ou gros rocher.

Avant même que le bateau soit sécurisé, une nuée de barques s'approchent, et on cherche à vous vendre tout et rien, un service... A un rasta un peu insistant, nous lui demandons s'il n'aurait pas un peu de poisson. Non, il n'en a pas, mais il peut nous en apporter le soir même, ce qu'il fera pour quelques EC. De Walliabou, une courte promenade nous mène à une cascade toute rafraichissante, nous sommes quasi seuls.

De Saint Vincent, nous gardons une impression de regret. Cette ile extraordinaire garde encore ses atouts, et si les gens que nous avons rencontrés étaient d'une grande gentillesse, nous avons aussi entendu des mésaventures inquiétantes de navigateurs. Cap sur Sainte Lucie.

Escale rapide à Rodney Bay, la plus au nord de l'ile, lieu également très connu pour sa friday night. Tous les vendredi, c'est musique et débauche à gogo ! Ce n'est pas du tout, mais pas du tout notre trip, mais on entendra les basses depuis l'autre bout de la baie, de quoi faire danser les poissons.

De ce côté de la baie, il reste les ruines d' un antique fort que se sont disputés les français et les anglais pendant longtemps, et ce sont malheureusement eux qui nous battu lors de la bataille des Saintes en 1782; C'est le nom du brillant amiral de la flotte britannique  qui a donc été donné à cet ilot, aujourd'hui, classé parc national.

Jadis occupé par les indiens Caraïbes, la presqu'ile serait devenu le repaire, vers 1550, du pirate français Jean Le Clers, appelé aussi Jambe de Bois. Nous avons cherché son butin, pris aux espagnol (ha ha !!), mais ce n'est pas cette fois-ci que nous ferons fortune. En revanche, nous avons bien trouvé le bar-resto-pub-bibliothèque du même nom, repaire des navigateurs "so-british", pour une magnifique soirée concert jazz. Nous apprenons alors que chaque année, Sainte Lucie propose un grand festival de jazz, une bonne raison de revenir en mai, peut être.

Hop, un dernier saut et nous voilà arrivés en Martinique, où nous avons pu cette fois-ci arriver à temps pour les cousins de José, Christian et Martine. Ils sont venus re-découvrir la Martinique trente années après leur première visite, et toujours amoureux. Christian est un navigateur, un régatier hors pair et un marin membre actif de la SNSM en méditerranée, une transat à son actif, dont il garde (lui !!) un super souvenir sous spi-alizés-tranquilles.

C'est incroyable de se retrouver sous les tropiques, comme quoi, la terre n'est pas si grande... Le cousin et la cousine trouvent le bonheur d'échanger les souvenirs d'hier et d'avant hier...

et voilà, nous profitons de la Martinique, qui nous séduit vraiment. Les journées passent vite, entre petites navigations tranquilles sous le vent, quelques escapades dont je vous parlerai dans un prochain billet, et quelques soirées entre copains.  Nos copains Oiaou sont partis pour la dominique La Guadeloupe, nous nous retrouverons assurément plus au nord. De même, nous devrions revoir Black Beatle qui devrait revenir au mouillage martiniquais, après une "descente" dans le sud antillais. Nous attendons avec impatience Sarah, notre fille, pour lui faire découvrir les meilleurs mouillages, les petits restos sympa, et ce que nous gardons "sous le coude" pour le faire avec elle.

à bientôt

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